Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Barthélemy

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L'église de Rion ne conserve actuellement aucun vestige de son décor ante-révolutionnaire, à l'exception notable de son portail roman. Quant au mobilier qui la garnissait sous l'Ancien Régime, il n'en subsiste qu'une cloche du XIVe siècle (sans doute la plus ancienne du département des Landes) et une chaire à prêcher des années 1750-1770, attribuable aux sculpteurs montois Pierre ou Jean Floché, mais considérablement remaniée en 1865. En 1728, comme le signale l'abbé Daugé dans sa monographie paroissiale (1912), l'édifice possédait cinq autels, dédiés respectivement à saint Barthélemy (maître-autel), Notre-Dame, saint Michel, saint Roch et saint Jean, tous disparus. Le mieux documenté est l'autel de la Vierge : transformé et décoré en 1778 par le maître menuisier Jean Castandet et par le sculpteur Antoine II Giraudy, de Lescar, il comportait, entre autres ornements, un groupe sculpté de la Vierge de pitié, deux bas-reliefs de l'Annonciation et de la Visitation, un haut-relief de l'Assomption et deux statues "l'une jacobine avec le chapelet et l'autre carme avec le suaire (sic pour scapulaire)", sans doute Saint Dominique et Saint Simon Stock, le tout richement polychromé et doré.

A la Révolution, l'église est en grande partie dépouillée de ses ornements : son argenterie, d'un poids de vingt livres et seize onces (lampe, croix, encensoir, navette, baiser de paix), est confisquée - du moins officiellement - en novembre 1792 ; ses cloches (à une exception près) sont réquisitionnées en décembre 1793. Les autels sont détruits lors de l'affectation de l'édifice au culte de la Raison en 1794. Le reste du mobilier est inventorié le 18 nivôse an III (voir annexe 4) et vendu à l'encan quelques jours plus tard.

Après le rétablissement du culte en 1801, les desservants et les marguilliers successifs de l'église (Jean I Bellegarde, Jean II Bellegarde, Thomas Dupon, Girons Cuzacq, Mathieu Maisonnave, Jean Darrouzet) s'emploient à remeubler l'édifice, en commençant par les objets cultuels et les ornements liturgiques indispensables, puis en poursuivant par le mobilier monumental : en juin 1825, "des Italiens" (sans doute des stucateurs tessinois ou comasques) construisent un nouveau maître-autel, qui sera doré en 1842 ; un autel dédié à saint Roch est acquis pour 780 francs en 1827, suivi par un dais de procession. Une statue de saint Barthélemy, patron de la paroisse, vient orner l'autel majeur en juillet 1826, tandis que le doreur saint-séverin Guilhaume Lagarde dore croix et chandeliers d'autel. En novembre 1847, le saintier lorrain Auguste Martin fond deux nouvelles cloches au pied de l'église. Un chemin de croix en gravures est installé dans la nef en 1852. Les inventaires de 1838 et de 1841 décrivent une église dûment pourvue de tout le nécessaire.

A l'occasion de la vaste campagne d'agrandissement et de restauration de l'édifice en 1868, qui voit la reconstruction presque complète du massif occidental et l'édification d'un collatéral au sud, l'ensemble mobilier subit également une importante rénovation. L'architecte Gustave Alaux dessine un nouveau maître-autel, dont la réalisation est sans doute confiée à son collaborateur habituel, le Bordelais Bernard Jabouin. Les autels latéraux, désormais dédiés à la Vierge et à saint Joseph, sont aussi renouvelés, de même que les confessionnaux, sièges de célébrant et meubles de sacristie, et la chaire du XVIIIe siècle est redécorée au goût néogothique du jour. Le verrier bordelais Isidore Pomès garnit la même année les nouvelles fenêtres du chœur de grandes verrières à personnages. A la fin du siècle, des dons de particuliers viennent compléter le décor avec de nombreuses statues de série. Le curé Claverie, enfin, fait exécuter par le décorateur local J. Ducournau, entre 1892 et 1897, des peintures murales couvrant l'intégralité des murs et des voûtes, aujourd'hui connues par des cartes postales anciennes.

Le XXe siècle n'apporte que des ajouts mineurs à cet ensemble, le principal étant un monument aux morts installé dans le collatéral sud après la Grande Guerre. Un orgue par le facteur palois Pesce est construit en 1972 (d'abord installé dans le bas-côté sud, puis à la tribune en 2011). Le dernier ajout en date est la pose, dans les baies orientales des bas-côtés, de vitraux symboliques par le verrier dacquois Brigitte Nogaro en 2010. Entre temps, la réforme liturgique de Vatican II a entraîné dans les années 1970-1980 la suppression du maître-autel de Gustave Alaux et celle des peintures murales de Ducournau.

La sacristie conserve actuellement un riche ensemble d'objets cultuels en argent (par les orfèvres Favier frères, Demarquet frères, P. et G. Gille, Berger et Nesme) et en bronze (par les fabriques Haussaire, Dubois et Bouvart) de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle. Des objets acquis au lendemain de la Révolution par les desservants et marguilliers de l'église, seul subsiste un calice de 1798-1809 exécuté par un orfèvre bordelais anonyme et acheté par le curé Baffoigne en 1807.

Auteurs Auteur : Alaux Gustave

Jean-Paul Louis Gustave Alaux, né à Bordeaux le 29 novembre 1816 à Bordeaux, mort dans la même ville le 23 mars 1882 ; fils du peintre Jean-Paul, dit Gentil-Alaux.

, dessinateur, auteur du modèle (attribution par source)
Auteur : Richomme Louis

Louis Richomme (en religion frère Marie-Bernard), né le 13 janvier 1883 à Vire ( Calvados) et mort le 10 août 1975 à Soligny-la-Trappe. Moine trappiste à Soligny le 8 septembre 1907 (profès le 8 septembre 1912), ordonné prêtre le 20 décembre 1913 (père Marie-Bernard). Ferronnier de formation, il se consacre à la sculpture à partir de 1912 et devient après 1919 le sculpteur officiel du Carmel de Lisieux, pour lequel il crée le modèle de Sainte Thérèse aux roses (achevé en 1922), reproduit dans les ateliers Saint-Joseph de l'Office central de Lisieux, puis universellement diffusé par plusieurs maisons spécialisées (dont la maison toulousaine Giscard). Une autre de ses œuvres célèbres est la statue de Notre Dame de la Confiance pour l'abbaye de Sept-Fons (1943).

, sculpteur, auteur du modèle (signature)
Auteur : Giscard Henri

Henri Gérard Alphonse Giscard, né le 2 août 1895 à Toulouse et mort dans la même ville le 16 janvier 1985, sculpteur et professeur à l'École des beaux arts de Toulouse, successeur de son père à la tête de la fabrique toulousaine de statues, fondée par son grand-père Jean-Baptiste (1824-1906) en 1855. Second fils de Bernard Giscard (1851-1926) et de Rose Marie Barutel (1864-1950), et frère cadet de Jean-Baptiste (1892-1941), chef de clinique à Toulouse. Marié en premières noces, le 17 avril 1926 à Lézignan-Corbières (Aude), avec Juliette Paule Germaine Bacalou (1903-1937), fille d'Alphonse Bacalou, puis en secondes noces, le 12 août 1941 à Toulouse, avec Huguette Gabrielle Henriette Francine Patérac (1907-1998), fille de René Jean Paul Marie Patérac (1874-1911) et de Marie Louise Pétronille Jeanne Virebent (1876-1971) - cette dernière était fille du célèbre fabricant statuaire toulousain Gaston Virebent (1837-1925) et sœur du dernier dirigeant de la fabrique, Henry Virebent (1880-1963). Henri Giscard eut trois enfants de son premier mariage : Marie Thérèse Germaine, Joseph Bernard Albert Etienne et Bernadette Giscard.

, fabricant de statues (attribution par travaux historiques)
Auteur : Napias

Peintre dans les Landes à la fin du XXe siècle.

, peintre (signature)
Auteur : Mame Alfred et fils

Maison d'édition à Tours (voir Mame Alfred).

, éditeur (signature)
Auteur : Giraudy Antoine II

Sculpteur et marbrier à Lescar, né en 1728 (baptisé à Saint-Julien de Lescar le 5 juin), fils du sculpteur Jean Giraudy (lui-même fils d'Antoine Ier Giro ou Giraudy) et de Catherine Castaing. Épouse Jeanne Anne Bissières, dont Michel-Ange Giraudy, dernier sculpteur de la lignée.

, sculpteur, marbrier (attribution par source)
Auteur : Moreau Félicité

Marchande d'ornements religieux à Tartas au début du XIXe siècle (fournit des articles à l'église de Rion en 1807).

, marchand (attribution par source)
Auteur : Lagarde Guilhaume

Doreur à Saint-Sever (Landes), né à Saint-Sever le 16 pluviôse an VI (4 février 1798) et mort dans la même ville (rue de la Guillerie) le 1er janvier 1870 ; fils aîné de Pierre Lagarde (mort le 26 octobre 1832) et de Madeleine Bichambre (morte à Saint-Sever le 26 octobre 1858) et frère du menuisier et sculpteur Raymond Lagarde "cadet" (1803-1875). L'activité de Guilhaume Lagarde est documentée en 1826 (Rion-des-Landes),1831, 1837-1838, 1839 (Laluque) et 1861. Il épousa à Toulouzette, le 11 février 1830, Jeanne Pauline dite Apolline Despouys (Toulouzette, 19 pluviôse an IX / 8 février 1801 - Saint-Sever, 6 juin 1880), fille de Bernard Arnaud Despouys (issu d'une famille de doreurs) et de Catherine Darrieux (source : AD Landes, 4 E 282/42 et 4 E 282/53).

, doreur (attribution par source)
Auteur : Desvergnes Charles Jean Cléophas

Sculpteur né le 19 août 1860 à Bellegarde (Loiret) et mort le 4 mars 1928 à Meudon (Hauts-de-Seine). Élève d'Henri Chapu, second prix de Rome en 1887, puis premier prix en 1889, il installe son atelier à Paris (131, rue de Vaugirard) à partir de 1895, où il crée de nombreux monuments commémoratifs et des statues religieuses (essentiellement de Jeanne d'Arc, son sujet de prédilection). Un musée, créé à partir des œuvres offertes à sa ville natale en 1912, porte son nom à Bellegarde.

, sculpteur, auteur du modèle
Auteur : Marron Marcel Célestin Joseph

Marcel Célestin Joseph Marron, né à Orléans le 2 juin 1877 et mort dans la même ville le 10 mai 1954, fils de Joseph Frédéric Marron, sabotier, et d'Angélique Joséphine Félicité Proutière, épousa à Orléans, le 1er août 1901, Berthe Hélène Poignant (Erceville, 2 février 1879 - ?), fille de Louis Hippolyte Poignant, négociant, et de Marie Julie Suzanne Anselmier (source : Geneanet).

Marcel Marron est en 1898 sous-officier au 31e régiment d'Infanterie, 10e compagnie à Blois. En 1901, il reprend la librairie Herluison à Orléans (il est qualifié de "papetier-libraire" au moment de son mariage), mais conserve dans un premier temps le nom de son prédécesseur. Toute sa carrière fut consacrée à faire connaître Orléans et sa région, et surtout Jeanne d'Arc, au travers de ses multiples activités de libraire, de statuaire et d'éditeur de cartes postales. Il fut l'un des fondateurs du Syndicat d'initiative d'Orléans, de la foire-exposition de cette ville à partir de 1922 et de nombreuses associations. Dès 1902, il édita la revue Le Cartophile Orléanais. Sa production de cartes postales est très variée : vues d'Orléans, des bords du Loiret et de communes du Loiret, du Loir-et-Cher et d'Eure-et-Loir, etc. Son oeuvre de statuaire consiste essentiellement dans ses statues de Jeanne d'Arc d'après les différents modèles du sculpteur Charles Desvergnes, avec lequel il collabora également pour des modèles de monuments aux morts de la Grande Guerre (source en ligne : Page Web du Cercle des Cartophiles du Loiret (free.fr)).

, fabricant de statues
Auteur : Castandet Jean

Maître-menuisier à Ygos (Landes) dans le dernier quart du XVIIIe siècle ; travaille à l'église de Rion en 1777-1778.

, menuisier (attribution par source)

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