Groupe scolaire, ancienne mairie, salle des fêtes

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Les écoles avant le groupe scolaire

Un régent ou maître d'école est actif à Coulon dès le 18e siècle. En 1719, Jacques Chesette remplit ces fonctions et, en 1723, il loue une partie de la propriété de la veuve de Jacob Fillon qui se trouve sur le port de la Coutume (actuelle Maison du Marais poitevin). En 1732, l'assemblée des habitants mandate Jacques Tuzelet, marchand, fermier de la Coutume seigneuriale, pour chercher un nouveau titulaire, en offrant des facilités fiscales et en nature pour attirer les candidats.

De 1825 à 1845, la commune loue une maison appartenant à Joseph Roy (sans doute au 2, place de la Coutume) pour y établir l'école de garçons. Celle-ci est déplacée en 1845 au 3 rue Gabriel-Auchier, tandis que dans les années 1860, une école de filles est, bon an mal an, créée dans un bâtiment loué (maison de Louis Bataille, probablement 11 et 13 rue Main), la commune refusant alors de construire un bâtiment dédié. Poussée par l'Etat, et constatant le mauvais état de l'école des garçons d'une part, la situation précaire et coûteuse de celle des filles, la commune achète en 1874 la propriété appartenant à Edouard Lansier et Marie-Madeleine Faribaud, située au nord de l'église (actuelle place d'Irchester).

Ainsi regroupée au coeur du bourg, et malgré un agrandissement en 1887, l'école est à son tour jugée insuffisante et insalubre par le conseil municipal du 28 mars 1898, alors que l'école accueille jusqu'à 240 élèves répartis en deux écoles (garçons et filles) de trois classes chacune. Le conseil approuve alors la construction d'un nouveau groupe scolaire au nord du bourg, à 150 mètres du cimetière, isolé des bâtiments voisins, sur un vaste terrain appartenant à M. Servant (le plan cadastral de 1833 place là une vaste prairie appartenant aux héritiers du dernier seigneur de Coulon, les comtes de Sainte-Hermine et de La Rochebrochard). Le projet de groupe scolaire, confié à Charles Desessards, agent voyer à Niort, est encouragé par l'Etat qui l'adopte rapidement et lui attribue une aide financière. Or, le 18 juin 1899, le conseil municipal change d'avis, estimant que le projet est hors de proportion par rapport aux finances communales. Malgré l'insistance de l'Etat, il confirme son refus, le 18 septembre, en renonçant aux subventions allouées. Dans le même temps, on rejette les demandes des habitants du Grand Coin, de la Sotterie et de Balanger d'obtenir la création d'une école de hameau.

Au début du 20e siècle, la création d'une école privée (située le long de la route de Niort, près du pont sur la Sèvre) entraîne un recul des effectifs de l'école publique, notamment chez les filles. Libérée, une salle de classe des filles est aménagée en classe enfantine en 1913.

Un groupe scolaire, mairie et salle des oeuvres scolaires postscolaires

Après la Première Guerre mondiale, la nécessité ressurgit de construire une nouvelle école, comme envisagé dès 1898, notamment en raison de la hausse des effectifs et de l'insuffisance des anciens locaux qui jouxtent l'église. Plus ambitieux que trente ans auparavant, le projet, porté par Gabriel Auchier, maire de 1922 à 1942, consiste à construire au nord du bourg un ensemble regroupant la mairie, un groupe scolaire et une salle des oeuvres scolaires et postscolaires (théâtre, cinéma, conférences). Le terrain choisi est situé dans le même secteur qu'en 1898, dans un grand espace voisin du cimetière, appartenant désormais aux héritiers GIraud-Lansier-Faribaud.

Le devis, qui s'élève à 228 679 francs, et les plans du projet sont présentés le 10 novembre 1930 par Julien Burcier, architecte départemental à Niort (à la même époque, il réalise la salle des fêtes du Vanneau-Irleau). Il prévoit un alignement parallèle à la rue, voyant se succéder, dans une parfaite symétrie, trois salles de classes pour les garçons et une cantine (à l'ouest), deux salles de classes pour les filles, une pour la classe enfantine (maternelle) et un préau (à l'est). Ces locaux scolaires seront suffisamment éclairés et aérés, avec un sol surélevé et parqueté. L'ensemble sera encadré par des logements d'enseignants. Au centre prendront place la mairie et, en arrière, des préaux, avec les cours de récréation de part et d'autre. L'étage de ce corps central sera occupé par la salle de spectacle, accessible par un escalier en béton armé, et équipée d'une scène surélevée, de loges, d'une remise pour le matériel, et de bancs à dossier en bois. Parmi les matériaux utilisés pour construire l'ensemble, on utilisera des moellons du pays et de la pierre de taille de la carrière des Lourdines, à Migné-Auxances, près de Poitiers. La charpente sera en sapin du Nord.

Le 27 février 1931, le conseil municipal décide d'acheter le terrain nécessaire. Le projet tarde cependant, notamment en raison de l'envolée des prix, en pleine crise économique. En août 1932, le coût du projet dépasse le million de francs (sans les honoraires de l'architecte et l'achat du terrain). L'Etat accorde alors une subvention de 696 000 francs, le Conseil général une autre de 34 666, ce que la commune estime insuffisant. Le 10 décembre, elle constate qu'il lui reste finalement à financer 358 000 francs, et décide de recourir à l'emprunt.

Sans attendre, les travaux sont adjugés dès le 10 novembre à MM. Calvet et Gaultier, entrepreneurs à Cognac. En septembre 1933, ils sont encore en cours : l'essentiel du gros oeuvre est achevé, les escaliers extérieurs, en béton, sont coulés mais pas encore décoffrés, la charpente a été posée, la couverture est achevée pour l'aile est (école des filles), en cours pour l'aile ouest (école des garçons). Au printemps 1934, il reste encore à réaliser les aménagements intérieurs (menuiseries, installations sanitaires et de chauffage, dallage et carrelage des logements de fonction, peintures, mobilier scolaire...). Le chantier a été retardé par les difficultés financières rencontrées par l'entreprise qui dénonce le non-paiement d'acomptes prévus par la commune. La réception provisoire des travaux a enfin lieu le 8 avril 1935. Les élèves et leurs enseignants entrent dans le nouveau groupe scolaire à la fin du mois, au retour des vacances de Pâques. L'école est alors appréciée pour ses équipements innovants : le chauffage central, l'eau courante, la cantine. Pourtant, le 23 mai, une partie du plafond d'une des salles de classes des garçons s'effondre. Menée sur ce plafond construit en briques légères soutenues par une ossature en sapin et enduites au plâtre, une expertise conclue à des malfaçons. Dans le même temps, l'architecte Burcier, malade, ne peut suivre le dossier.

Malgré ces aléas, les dernières opérations du chantier sont achevées. Le 10 mai 1935, la commune passe un marché avec Paul Gioninazzi, électricien à Angoulême, pour la fourniture de l'horloge électrique devant prendre place au sommet du corps central, d'un coût de 6242 francs. Le 14 juin, Maurice Gadreau, entrepreneur de serrurerie à Niort, est chargé de fournir et poser les sièges de la salle de spectacle, soit 396 places réparties sur 44 rangs de 7 places et 2 strapontins chacun. Le 16 septembre enfin, la commune s'accorde avec Eugène Pellay, peintre décorateur à Niort, pour la fourniture des décors de la salle (toile de fond, rideau de scène, frises découpées), d'un montant de 3666 francs.

A cet ensemble s'ajoute en 1958 un nouveau bâtiment conçu par Roger Ballet, architecte à Niort, et regroupant cantine, école enfantine et bains douches. En 1999, la mairie quitte les lieux pour s'établir dans une demeure acquise dans le bourg.

Périodes

Principale : 2e quart 20e siècle

Secondaire : 3e quart 20e siècle

Dates

1932, daté par source

Auteurs Auteur : Burcier Julien

Architecte de Bressuire au début du 20e siècle puis architecte du département des Deux-Sèvres de 1923 à 1951.

, architecte départemental (attribution par source)

L'ensemble constitué par l'école primaire, l'école maternelle et la salle des fêtes se situe dans la partie nord du bourg, à l'angle formé par la route de Niort et la rue Gabriel Auchier qui conduit vers le centre-bourg. L'école primaire et la salle des fêtes sont établies dans un long ensemble parallèle à la rue Gabriel Auchier, au plan parfaitement symétrique.

L'axe central est constitué par la salle des fêtes, corps de bâtiment perpendiculaire à la rue. Haut d'un étage et d'un surcroît, il présente sa façade sur le mur pignon, sous un toit à demi-croupes que couronne un clocheton porteur d'une horloge. De cet axe partent, de part et d'autre et en retour d'équerre, deux ailes en simple rez-de-chaussée, abritant à l'origine l'école des garçons pour l'aile ouest, celle des filles pour l'aile est. Chaque aile est traitée également symétriquement : entre quatre larges baies de chaque côté, prend place une porte surmontée d'un fronton couvert lui aussi d'un petit toit en demi-croupe. Enfin, chacune des deux ailes se termine par un ancien logement de fonction. Comme la salle des fêtes, il est perpendiculaire à la rue, composé d'un étage et d'un surcroît, sous un toit à demi-croupes. Le décor de cet ensemble, sobre, se limite à des bandeaux et quelques incrustations en brique rouge, ainsi qu'aux garde-corps en ferronnerie des baies de l'étage.

En arrière de cet ensemble, la salle des fêtes et les deux ailes scolaires délimitent deux cours de récréation. L'école maternelle prend place au nord de la cour est.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

Toits
  1. ardoise
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : demi-croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon , 21 rue Gabriel Auchier

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1833 D 478, 2024 AI 32, 668, 669, 670

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