Peintures murales du chœur : Scènes de la vie du Christ, Théorie de saints

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Le décor du chœur constitue la troisième phase des travaux de peinture exécutés par Louis-Anselme Longa (1809-1869) dans la nouvelle église Saint-Jacques, après ceux des chapelles de la Vierge (1856-1857) et de saint Martin (1857). Trois des scènes évangéliques (Adoration des mages, Jésus parmi les docteurs, Entrée du Christ à Jérusalem) portent en effet le millésime 1865 (la date "1864" relevée par Simone Abbate au bas de L'Entrée du Christ résulte d'une lecture erronée) et le revers de l'arc triomphal une inscription commémorative datée de la même année. Outre la signature de Longa, le décor porte encore, sous la scène de Jésus et les enfants, celle du "peintre-vitrier" local Victor Jean (ou Jean Victor) Laurency (Tartas 1836 - Tartas 1876), qui assista le maître montois pour l'exécution des motifs ornementaux, peut-être avec l'aide de ses frères cadets Vital (1840-1884) et Pierre (1842-1907).

Longa, comme pour la plupart de ses décors religieux, a puisé son inspiration dans des sources gravées contemporaines. Comme l'avaient déjà signalé Jean-Pierre Suau (1986) et Simone Abbate à sa suite (2008), les théories de saints qui règnent sur le registre supérieur des murs sont empruntées en totalité aux peintures d'Hippolyte Flandrin (1809-1864) à l'église Saint-Vincent-de-Paul à Paris (1848-1853), popularisées par un album in folio de gravures originales publié chez Haro en 1855, dont un exemplaire fut inventorié dans l'atelier de Longa en 1870. Le recours à des lithographies en noir explique évidemment les coloris entièrement différents de ceux de Flandrin (avec pour résultat quelques anomalies, comme les costumes respectivement noir et vert des cardinaux Bonaventure et Charles Borromée). En revanche, les figures elles-mêmes reproduisent leurs modèles presque dans tous leurs détails, nonobstant une simplification des lignes et un aplatissement sensible du modelé. La largeur réduite des travées du chœur de Tartas a aussi imposé plusieurs adaptations et suppressions de personnages dans les longs cortèges de Flandrin. Cependant, Longa copie ne varietur de larges sections de la "procession des femmes", reprenant dans leur intégralité les saintes vierges et martyres, les saintes vierges et le premier groupe des saintes femmes (à l'exception d'Eustochie, qui ferme la marche), mais supprime le second. N'apparaissent pas non plus à Tartas les saintes pénitentes ni les "saints ménages" de Flandrin. La "procession des hommes" est composée sur le même principe : sont repris les saints martyrs (sauf Longin et Exupère), les saints docteurs (sauf Jérôme et son lion, dont le modèle a toutefois servi pour la figure de saint Marc au quatrième registre) et les saints évêques (sauf Yvon et Honoré). Sont supprimés en revanche le groupe des confesseurs, qui ferme le cortège masculin chez Flandrin, et celui des apôtres, qui l'ouvre. Les anges des Béatitudes et le collège apostolique figurés à Tartas au registre supérieur, entre les fenêtres, sont empruntés en partie aux figures de Flandrin (Marc [centon du saint Jérôme de Flandrin], Luc), en partie à une autre source visuelle, les gravures d'après le peintre nazaréen allemand Friedrich Overbeck (1789-1869).

C'est en effet l'œuvre d'Overbeck qui constitue l'autre source majeure de modèles de Longa, non identifiée jusqu'à présent. Sept apôtres du registre supérieur reproduisent des gravures isolées d'après l'Allemand : Saint Pierre, Saint André, Saint Thomas, Saint Simon et Saint Barnabé (ce dernier inversé) ont été gravés en 1848 par Bartolomeo Bartoccini (1816-1882), puis vers 1865 par Franz Keller (1821-1896) ; le Saint Jude Thaddée de Longa dérive (en contrepartie) du Saint Barthélemy d'Overbeck et Bartoccini ; son Saint Matthieu, d'un Saint Jean d'Overbeck gravé par Joseph von Keller (1811-1873), frère de Franz. Longa avait déjà emprunté en 1857 plusieurs apôtres de la série de Bartoccini pour sa Dormition de la Vierge de la chapelle nord.

L'ouvrage le plus célèbre d'Overbeck, le recueil L'Évangile illustré. Quarante compositions de Frédéric Overbeck gravées par les meilleurs artistes de l'Allemagne (August Wilhelm Schulgen, 1851) a inspiré six des scènes de la vie du Christ au deuxième registre des murs. Elles reproduisent des lithographies exécutées par les collaborateurs d'Overbeck, Franz Paul Massau, Bartolomeo Bartoccini, Friedrich August Ludy, Heinrich Nüsser et S. Maier - le même recueil avait déjà fourni trois des stations du chemin de croix peint par Longa en 1858, principalement copié d'après un autre artiste allemand, Josef von Führich. La scène de Jésus et les enfants diffère en revanche de la gravure correspondante dans le recueil de 1851 : elle dérive d'une autre composition d'Overbeck sur le même sujet, lithographiée entre 1826 et 1835 par Franz Xaver Winterhalter, le futur portraitiste des têtes couronnées d'Europe. Quant aux trois dernières scènes (Jésus parmi les docteurs, l'Agonie au jardin des oliviers et le Calvaire), pour lesquelles Longa délaissa les modèles d'Overbeck, elles s'inspirent de gravures éditées à Düsseldorf par la "Société pour la propagation des bonnes gravures religieuses" (Verein zur Verbreitung relig. Bilder in Düsseldorf) et reproduisant le cycle de peintures exécuté par une équipe d'artistes nazaréens à l'église Saint-Apollinaire de Remagen (Westphalie-Palatinat) : le Jésus parmi les docteurs de Franz Ittenbach (1813-1879) a été gravé en 1856 par Johann Friedrich Vogel (1829-1895) ; l'Agonie au jardin d'Ernst Deger (1809-1885), par Heinrich Nüsser (1826-?) en 1847.

La tradition locale selon laquelle Longa aurait pris pour modèles des habitants de Tartas, par exemple la Madeleine du Calvaire (S. Abbate, p. 126) est, selon toute apparence, dénuée de fondement, le peintre ayant reproduit sans modifications les traits idéalisés des personnages des gravures allemandes utilisées. L'unique exception se trouve dans L'Entrée à Jérusalem : significativement placées sous la main droite bénissante du Christ, deux têtes aux traits individualisés sont à l'évidence des portraits. L'homme au visage glabre et aux longs cheveux blancs est certainement le curé-doyen Guillaume Miqueu (1794-1872), alors âgé de soixante-et-onze ans, et l'homme barbu, d'âge mûr, figuré de profil à ses côtés, le maire Alexandre de Giraud (1820-1906), en fonction de 1860 à 1870 et âgé de quarante-cinq ans en 1865 : les noms des deux hommes sont inscrits au revers de l'arc triomphal.

Longa, pour préparer son travail, produisit à partir de ses sources visuelles une série de cartons à l'aquarelle, lesquels furent dispersés lors de sa vente après décès en 1870 (S. Abbate, p. 125). Un chiffonnier montois, Jacques Lagardère, acquit "un carton de peintures de l'église de Tartas" (Le Christ en croix, Le Christ au jardin des oliviers, L'Adoration de l'enfant par les anges, Jésus au milieu des docteurs, L'Adoration des mages, La Résurrection de Lazare, La Cène, L'Entrée de Jésus à Jérusalem, La Pietà). L'architecte U. Dupouy, de Mont-de-Marsan, et Madère, professeur de dessin au lycée Victor-Duruy de la même ville, achetèrent respectivement "un carton d'aquarelle de l'église de Tartas" et "les papiers calques de l'église de Tartas". Ces dessins préparatoires ne semblent pas avoir reparu depuis lors.

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Parvenues à la fin du XXe siècle dans un état médiocre, voire alarmant en certains endroits, les peintures du chœur ont été restaurées, avec l'ensemble du décor de l'église, par l'atelier bordelais Dufon à partir de 1999 sous la direction de l'architecte Stéphane Thouin.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1865, porte la date

Stade de création copie interprétée de peinture monumentale
Auteurs Auteur : Longa Louis-Anselme

Peintre né à Mont-de-Marsan le 4 avril 1809 et mort dans la même ville le 13 décembre 1869 ; fils cadet de l'orfèvre Jacques Longa (1769-1822) et petit-fils par sa mère de l'orfèvre montois Joseph Lacère (1731-1810) ; frère puiné de l'orfèvre-bijoutier Jean-Baptiste Longa (1797-1861). Élève de Paul Delaroche à l'École des beaux-arts de Paris, puis réinstallé en 1848 à Mont-de-Marsan, où il exerça les fonctions de professeur de dessin au collège, puis au lycée impérial à partir de 1866. Sur les Longa, voir : ABBATE Simone, Louis-Anselme Longa, 2008.

, peintre (signature)
Auteur : Laurency Jean Victor

Jean Victor Laurency (acte de mariage) ou Lorency (actes de naissance et de décès), "peintre-vitrier" puis "peintre" à Tartas (Landes), né à Tartas le 5 août 1836 et mort dans la même ville le 22 décembre 1876. Fils de Michele Lorenzi, dit Michel Laurency (1798/99-1872), peintre d'origine piémontaise (originaire de Carpignano Sesia, dans la province de Novare), et de Marie Sça ; frère de Vital (Tartas, 11 avril 1840 - Tartas, 28 décembre 1884) et de Pierre Laurency (Tartas, 5 novembre 1842 - Tartas, 8 mai 1907), également peintres-vitriers ; épouse à Tartas, le 21 janvier 1867, Maria Labat (Tartas, 29 décembre 1843 - Tartas, 21 juillet 1906), dont il eut quatre enfants, parmi lesquels le menuisier Michel Alphonse Laurency.

, peintre, décorateur (signature)
Afig : Flandrin Hippolyte

Peintre et décorateur, né à Lyon le 23 mars 1809 et mort à Rome le 21 mars 1864, frère d'Auguste (1904-1842) et de Paul Flandrin (1822-1882) et père de Paul-Hippolyte (1856-1921).

, peintre
Afig : Overbeck Johann Friedrich

Peintre né à Lübeck le 3 juillet 1789, mort à Rome le 12 novembre 1869 ; fils de Christian Adolph Overbeck, sénateur-maire de Lübeck, et d'Eleonora Maria Jauch. Élève à partir de 1806 de Heinrich Friedrich Füger à l'Académie des beaux-arts de Vienne, il fonde en 1809, en réaction à l'académisme néoclassique régnant, la Confrérie de saint Luc avec quelques condisciples, s'installe à Rome en 1810 et y réside jusqu'à sa mort. Converti au catholicisme en 1813, il œuvre au renouveau de l'art religieux auprès d'autres artistes romains d'origine allemande, tels Peter von Cornelius, Friedrich Wilhelm von Schadow, Philipp Veit, Julius Schnorr von Carolsfeld ou Joseph von Führich au sein du mouvement dit des Nazaréens, dont il est l'un des membres les plus connus grâce, notamment, à la diffusion de son œuvre par la gravure.

, peintre
Afig : Massau Franz Paul

Graveur allemand de l'École de Düsseldorf, né à Cologne le 31 août 1818 et mort à Düsseldorf le 4 avril 1900. Il grava, entre autres, d'après Fra Angelico, Lorenzo Monaco et, parmi les modernes, Friedrich Overbeck, Stefan Lochner, Christian Köhler et Ernst Deger.

, graveur
Afig : Ludy Friedrich August

Graveur allemand, né à Cologne en 1823 et mort près de Görz (Goritz) en 1890 ou 1896 ; fils du graveur Wilhelm Ludy, élève de Friedrich Wilhelm à l'Académie d'art de Düsseldorf. Il grava d'après Friedrich Overbeck, Joseph von Führich ou Edward von Steinle.

, graveur
Afig : Keller Franz

Graveur né à Linz am Rhein en 1821 et mort à Düsseldorf le 11 mars 1896, frère cadet et élève de Joseph von Keller (1811-1873), membre de l’École de Düsseldorf, qu'il accompagna à Rome en 1841. Il grava surtout d'après Friedrich Overbeck.

, graveur
Afig : Nüsser Heinrich

Graveur né à Düsseldorf en 1821 et mort dans la même ville le 19 juin 1883 ; élève entre 1837 et 1850 de Josef Wintergerst, Rudolf Wiegmann et Joseph von Keller à la Kunstakademie de Düsseldorf. Il travailla pour le Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen, association d'artistes et de professeurs basée à Düsseldorf, et grava notamment d'après Friedrich Overbeck et Rudolf Jordan.

, graveur
Afig : Deger Ernst

Peintre de l'école nazaréenne, né le 15 avril 1809 à Bockenem (Basse-Saxe) et mort le 27 janvier 1885 à Düsseldorf. Étudiant à l'université des arts de Berlin en 1828, puis l'année suivante à l'académie des beaux-arts de Düsseldorf auprès de Wilhelm von Schadow, il réside de 1837 à 1842 en Italie, avant de rentrer en Allemagne et d'être nommé en 1869 professeur de peinture historique et religieuse à l'académie des beaux-arts de Düsseldorf.

, peintre
Afig : Ittenbach Franz

Peintre allemand de l'école nazaréenne, né le 18 avril 1813 à Königswinter, mort le 1er décembre 1879 à Düsseldorf. Elève de l'Académie de Düsseldorf en 1832, membre du mouvement nazaréen ; voyage en Italie de 1839 à 1842, puis s'installe à Munich avant de retourner à Düsseldorf en 1849, où il se dédie exclusivement à la peinture religieuse.

, peintre
Afig : Bartoccini Bartolomeo

Bartolomeo (ou Bartolommeo) Bartoccini, graveur italien né à Pérouse en 1816 et mort dans la même ville en 1882. Il travailla à Rome dans le cercle des artistes de l'école nazaréenne et grava d'après Friedrich Overbeck ainsi que d'après des maîtres anciens (cycle de la Passion du Christ de Duccio di Buoninsegna à la cathédrale de Sienne, dessiné par Franz von Rhoden, 1847).

, graveur
Afig : Maier S.

Graveur et lithographe allemand actif dans la première moitié du XIXe siècle ; il grava d'après Friedrich Overbeck.

, graveur
Afig : Vogel Johann Friedrich

Graveur allemand, né à Ansbach (royaume de Bavière) le 17 décembre 1829 et mort le 13 février 1895 à Munich. Fils de jardinier, précocement doué pour le dessin, il étudie à l'institut d'art de Carl Meyer et auprès d'Albert Christoph Reindel à Nuremberg, puis à partir de 1852 auprès de Lazarus Gottlieb Sichling à Leipzig, enfin auprès de Joseph von Keller à Düsseldorf, ville où il réside jusqu'en 1869, avec une interruption de deux ans en 1858-1860, époque d'un séjour à Paris. il s'installe en 1869 à Munich, où l'académie des beaux-arts le nomme membre honoraire en 1873. Source : Ulrich Thieme et Felix Becker, Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart (notice de Hans Vollmer).

, graveur
Afig : Winterhalter Franz Xaver

Peintre (portraitiste) et lithographe, né à Menzenschwand (Bade) le 20 avril 1805, mort à Francfort-sur-le-Main le 8 juillet 1873.

, graveur
Personnalite : Neurisse de Laluque Marie Louise Catherine de

Marie-Louise Catherine de Neurisse de Laluque (Tartas, 22 avril 1781 - Tartas, 26 janvier 1874), dite Mlle de Laluque, dernière des treize enfants de Pierre François Salvat, baron de Laluque, lieutenant-général au sénéchal d'Albret (1730-1798), et de Catherine-Ursule de Chambre d'Urgons (1740-1804), elle-même sœur de l'évêque d'Orope.

, donateur (attribution par travaux historiques)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Le décor, exécuté (d’après les sources) à la cire sur un double enduit de mortier ciment, couvre la totalité des murs et des voûtes du chœur et de l'abside, ainsi que l'arc triomphal. Les motifs ornementaux des colonnettes sont peints au pochoir.

Catégories

peinture murale

Matériaux
  1. Matériau principal : enduit

    Mise en oeuvre : support

    Techniques : peinture à la cire, peint au pochoir

Iconographie
  1. Caractère général : cycle narratif

    Thèmes : vie du Christ, Nativité, Adoration des Mages, Jésus et les Docteurs, Jésus bénissant les enfants, Résurrection de Lazare, Entrée à Jérusalem, Agonie du Christ, Calvaire

  2. Caractère général : cycle thématique

    Thèmes : procession, cortège, saint, sainte, les apôtres, les docteurs de l'Église

  3. Caractère général : ornementation

    Thèmes : quadrilobe, lion, Pélican mystique, croix, ornement à forme végétale, rinceau, feuille, palmette, étoile


Précision sur l'iconographie :

Le décor mural est divisé en quatre registres. Les deux premiers sont inscrits dans une arcature aveugle en tiers-point. Le registre inférieur, formant soubassement, imite un revêtement en damas ou cuir gaufré, de couleur brique, orné d'une résille de quadrilobes roses, timbrés alternativement de deux symboles christiques dorés, le pélican mystique et le lion de Juda ; les espaces entre les quadrilobes accueillent de petites croix grecques dorées. Un bandeau à rinceaux blancs, rouges et verts sur fond noir sépare ce soubassement du deuxième registre.

Le deuxième registre présente neuf scènes de la vie du Christ épousant le tiers-point des arcs aveugles. Leur succession, de quelque côté qu'on commence la lecture, ne correspond pas à l'ordre chronologique des épisodes évangéliques. La seule scène dont l'emplacement est évident est la Crucifixion (ou Calvaire) peinte sur le pan axial de l'abside, au-dessus du maître-autel, situation traditionnellement réservée à la figuration du Christ en croix dans les anciens retables. Quelques autres épisodes, en l'absence de programme connu, semblent avoir été choisis pour évoquer les principales fêtes de l'année liturgique, mais, là encore, leur disposition ne reflète pas l'ordre chronologique saisonnier de ces fêtes. En partant de l’extrémité occidentale du mur nord et en suivant les scènes jusqu'à l'extrémité ouest du mur sud, on trouve successivement : [mur nord, 1ère travée] L'Entrée du Christ à Jérusalem (fête des Rameaux, mars-avril) ; [mur nord, 2e travée] Jésus parmi les Docteurs ; [mur nord, 3e travée] L'Adoration des mages (fête de l'Épiphanie, 6 janvier) ; [pan coupé nord-est] La Nativité ou Adoration de l'Enfant par les anges (fête de Noël, 25 décembre) ; [pan axial] La Crucifixion ou Le Calvaire (fête de Pâques, avril) ; [pan coupé sud-est] L'Agonie au jardin des oliviers (fête de Pâques, avril) ; [mur sud, 3e travée] ; La Cène ou L'institution de l'eucharistie (fête de Pâques, avril) ; [mur sud, 2e travée] ; La Résurrection de Lazare ; Jésus bénissant les enfants. Toutes ces scènes reprennent sans changement notable des compositions de Friedrich Overbeck, à l'exception du Jésus parmi les docteurs (d'après Franz Ittenbach) et de l'Agonie du Christ d'après Ernest Deger). Dans la scène de L'Entrée à Jérusalem sont introduits (sous la main bénissante du Christ) deux portraits, très probablement ceux du curé Guillaume Miqueu (1794-1872) et du maire Alexandre de Giraud (1820-1906).

Au troisième registre du mur, séparé du précédent par un simple bandeau mouluré, se déroulent deux processions de saints personnages, féminins (ou enfantins) au nord, masculins au sud, intégralement copiées d'après les peintures d'Hippolyte Flandrin à l'église Saint-Vincent-de-Paul à Paris. Les différents groupes, séparés par des palmiers peints dans le décor de Flandrin, le sont ici par les colonnettes adossées qui portent les nervures de la voûte, et se profilent sur fond blanc quadrillé semé de petites croix grecques dorées. Succession des groupes, en partant de l'extrémité ouest du mur nord : [mur nord, 1ère travée] groupe des saintes femmes (Paule, Monique avec un livre, Hélène avec la Croix, Félicité avec la palme accompagnée de ses sept fils couronnés de fleurs, Félix, Sylvain, Philippe, Vital, Janvier et Martial [ce dernier tenant une épée nue en pal], Julitte avec son fils Cyr dans les bras, Crescence avec son fils Vit ou Guy dans les bras, Anne appuyée sur un bâton, Élisabeth avec son fils Jean-Baptiste enfant tenant sa croix de roseau et accompagné d'un agneau) ; [mur nord, 2e travée] groupe des saintes vierges (Gertrude de Helfta avec la crosse abbatiale, Thérèse d'Avila avec plume et livre, Catherine de Bologne avec feuillet et stylet, Catherine de Sienne couronnée d'épines tenant un cœur crucifère, Claire d'Assise avec un ostensoir-monstrance, Pulchérie couronnée et revêtue du manteau impérial, Scholastique tenant une colombe, Geneviève avec une houlette de bergère et un agneau, Marthe avec un goupillon) ; [mur nord, 3e travée] groupe des saintes vierges et martyres (Ursule avec un faisceau de flèches et accompagnée d'une vierge couronnée de fleurs, Blandine avec palme et couronne de roses blanches, Dorothée avec palme et couronne de roses blanches à la main, Lucie avec une épée, Cécile avec un orgue portatif, Marguerite avec la croix et tenant la tarasque enchaînée, Catherine d'Alexandrie couronnée avec la roue dentée et la palme, Agathe avec ses seins coupés sur un plateau, Barbe avec sa tour ; [pan coupé nord-est] Agnès portant un agneau dans les bras, Apolline tenant la tenaille de son supplice et une couronne de roses, Thècle tenant palme et couronne de roses, un lion couché à ses pieds) ; [pan axial] les intercesseurs (de part et d'autre du vitrail axial avec le Christ Sauveur, la Vierge assise en oraison, saint Jean-Baptiste assis désignant le Christ) ; [pan coupé sud-est] groupe des saints martyrs (Étienne avec palme et goupillon, Laurent et Denis avec la palme ; [mur sud, 3e travée] Polycarpe de Smyrne, Pothin de Lyon, Cyr enfant, Saturnin, Clément d'Alexandrie, Georges en soldat romain avec bouclier crucifère, Victor, Sébastien et Maurice avec un bouclier frappé du chrisme, Christophe agenouillé s'appuyant sur un palmier et portant l'Enfant Jésus tenant le globe du monde) ; [mur sud, 2e travée] groupe des saints docteurs (Cyrille d'Alexandrie et Athanase d'Alexandrie, Grégoire de Nazianze et Basile de Césarée, Ambroise de Milan et Augustin d'Hippone portant un modèle d'église, Hilaire de Poitiers et Jean Chrysostome, les papes Grégoire Ier le Grand et Léon Ier le Grand, Thomas d'Aquin et Bonaventure) ; [mur sud, 1ère travée] groupe des saints évêques (Nicolas de Myre avec les trois enfants dans le baquet, Patrice d'Irlande et Martin de Tours, Rémi de Reims avec la colombe portant la sainte ampoule, Médard de Noyon, Éloi avec un marteau d'orfèvre, Louis d'Anjou ou de Toulouse et Norbert avec un calice, Charles Borromée avec un crucifix et François de Sales mains jointes en oraison).

Le quatrième et dernier registre présente, sur un fond jaune or strié de fins bandeaux à dents de scie rouges et blanches, quatorze personnages surmontés de leur nom inscrit verticalement en pseudo-onciales. Ils sont précédés, à l'extrémité ouest de la première travée, au nord et au sud, par deux couples d'anges brandissant des couronnes d'immortelles et des rouleaux sur lesquels est inscrit le texte des Béatitudes (selon l'évangile de saint Matthieu, 5, 3-12). Les suivent, dans les 1ère et 2e travées, les quatre évangélistes, puis, dans les 2e et 3e travées et sur les pans coupés nord-est et sud-est, le collège apostolique. Succession des personnages, en partant de l'extrémité ouest du mur nord : couple d'anges aux Béatitudes, saint Jean (âgé), saint Marc, saint Simon, saint Jude Thaddée, saint Barnabé, saint Thomas, saint Jean (jeune), saint Pierre, saint Paul, saint André, saint Matthieu (en apôtre), saint Jacques le Mineur, saint Barthélemy, saint Philippe, saint Luc, saint Matthieu (en évangéliste), couple d'anges aux Béatitudes. Saint Jean et saint Matthieu sont figurés deux fois, la première jeune en tant qu'apôtre, la seconde en évangéliste âgé.

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Les différents niveaux des murs, les colonnettes adossées, les nervures et voûtains des voûtes d'ogives et l'arc triomphal sont entièrement peints de motifs ornementaux polychromes : sur les piédroits et le linteau des portes des deux sacristies, des rinceaux romans à trèfles et demi-palmettes de couleur verte sur fond jaune, entourant sur le linteau un médaillon rouge à croix pattée dorée en relief ; dans les écoinçons de l'arcature aveugle du premier niveau, un faux appareil à doubles joints ponctué de fleurettes dorées, sur lequel se déploient de larges rinceaux à tiges rouges, feuilles vertes et blanches et grappes vertes ; sur l'extrados des arcs, des frises de palmettes cordiformes dorées ; entre le premier et le second registre du niveau inférieur, un bandeau à rinceaux blancs, rouges et verts sur fond noir ; dans les embrasures des fenêtres, des files de chevrons verts et rouges entourés de tiges feuillues sur fond brun, ou des rinceaux à tiges rouges et feuilles de chêne vertes sur fond brun. Les fûts des colonnettes adossées sont peints de quatre modèles d'ornements en alternance : chevrons rouges, verts et or sommés de petite croix latines de mêmes couleurs, sur fond blanc ; même modèle avec chevrons gris et or sur fond vert ; quadrillage losangique à fond vert avec tiges feuillues grises et dorées ; compartiments losangiques à fond brique orné d'une feuille stylisée bleu et or ; compartiments cordiformes à feuille trilfoliée dorée sur fond alternativement rouge et bleu, le tout sur fond vert. Le fût des colonnes de l'arc triomphal est peint, sur fond blanc, de zigzags verts ponctués de fleurettes dorées à quatre pétales. Les voûtains des croisées d'ogives, comme tous ceux de l'église, sont semés d'étoiles dorées sur fond bleu nuit et bordés de bandeaux à motifs végétaux stylisés verts et blancs sur fond noir.

Inscriptions et marques
  • signature, peint
  • date, peint
  • inscription concernant le commanditaire, peint
  • inscription concernant l'iconographie, latin, peint

Signatures et dates (dans l'angle inférieur gauche de l'Adoration des mages, de Jésus parmi les docteurs et de l'Entrée du Christ à Jérusalem) : L. A. Longa / 1865. Signature (sur la bordure inférieure du bandeau à rinceaux, sous Jésus et les enfants) : VICTOR LAURENCY.

Inscription concernant le commanditaire (peinte au revers de l'arc triomphal, sur l'extrados) : EN L'AN 1865 G. MIQUEU CURÉ DOYEN. A. DE GIRAUD MAIRE.

Inscriptions concernant l'iconographie (sur le bandeau régnant sous les théories de saints et de saintes, au troisième registre des murs) : ST MONICA. ST PAULA. ST HELENA. ST FELICITAS. ST FELIX. ST SILVANUS. ST PHILIPPUS. ST VITALIS. ST JANUARIUS. ST MARTIALIS. ST ALEXANDER. ST JULITA. ST CYRUS. ST ANNA. ST ELISABETH. ST JOANNES BAPTIST. [mur nord, 1ère travée] ; ST GERTRUDIS, ST THERESIA. ST CATHARINA BONONIENSIS. ST CATHARINA SENENSIS. ST CLARA. ST PULCHERIA. ST SCHOLASTICA. ST GENOVEFA. ST MARTHA. [mur nord, 2e travée] ; ST URSULA. ST BLANDINA. ST DOROTHEAS (sic). ST LUCIA. ST CECILIA. ST MARGARITA. ST CATHARINA. ST AGATHA. ST BARBARA [mur nord, 3e travée] ; ST AGNES. ST APOLLONIA. ST THECLA [pan coupé nord-est] ; MATER DEI. ST JOANNES BAPTISTA [pan axial] ; ST STEPHANUS. ST LAURENTIUS. ST DIONISIUS [pan coupé sud-est] ; ST POLICARPUS. ST POTHINUS. ST CYRUS. ST SATURNINUS. ST CLEMENS. ST GEORGIUS. ST VICTOR. ST SEBASTIANUS. ST MAURITIUS. ST CRISTOPHORUS [mur sud, 3e travée] ; ST [CY]RILLUS. ST [ATH]ANASIUS. ST GREGORIUS Nus. ST BASILIUS. ST AMBROSIUS. ST AUGUSTINUS. ST HILARIUS. ST JOANNES Cus. ST GREGORIUS. ST LÉON (sic). ST THOMAS. ST BONAVENTURA. [mur sud, 2e travée] ; ST NICOLAUS. ST PATRICIUS. ST MARTINUS. ST REMIGIUS. ST MEDARDUS. ST ELIGIUS. ST LUDOVICUS TOLOS. ST NORBERTUS. ST CAROLUS Bomeus. ST FRANCISCUS Sis. [mur sud, 1ère travée].

Inscriptions concernant l'iconographie (inscriptions verticales au-dessus des Apôtres et des Évangélistes, au quatrième registre des murs, du nord-ouest au sud-ouest) : ST JOANNES ; ST MARCVS ; ST SIMON ; ST TADEVS ; ST BARNABAS ; ST THOMAS ; ST JOANNES ; ST PETRVS ; ST PAVLVS ; ST ANDREAS ; ST BARTHOLOMEVS ; ST PHILIPVS (sic) ; ST LVCAS ; ST MATHEVS.

Inscriptions concernant l'iconographie (sur les rouleaux tenus par les anges aux Béatitudes, au quatrième registre des murs, à l'ouest) : BEATI MI/SERICORDES / BEATI QVI / LVGENT / BEATI QVI / ESVRIVNT / BEATI MITES / QVONIAM / IPSI POSSIDE/BVNT TERRAM [au nord] ; BEATI PAV/PERES. BETI / MVNDO COR/DE. BETI PACI/FICI. BEATI / QVI PERSE/CVTIONEM / PATIVNTVR / PROPTER / JVSTITIAM [au sud].

État de conservation
  • oeuvre restaurée
  • repeint

L’ensemble a été entièrement restauré à partir de 1999 par l'atelier bordelais Dufon sous la direction de l'architecte Stéphane Thouin.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Tartas , place Saint-Martin

Milieu d'implantation: en ville

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