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Réseau urbain des eaux
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Niort
Historique
Réseau urbain des eaux établi pour pomper l'eau de la source à très haut rendement du Vivier, et la redistribuer dans la ville, d'abord par l'intermédiaire de fontaines publiques, puis par l'installation de robinets particuliers. Un premier projet est élaboré vers 1816, qui prévoit l'achat du moulin du Pissot pour l'installation d'une machine hydraulique, la construction d'un réservoir non loin de la caserne de cavalerie et celle de fontaines. Ce projet est réalisé dans ses grandes lignes à partir de 1820. La station de pompage du Pissot fonctionne en 1822, un réservoir est bâti vers 1830, agrandi une dizaine d'années plus tard. Un premier château d'eau est édifié dans les années 1930, un second, beaucoup plus haut, en 1964. Le bassin de captage de l'eau de la source a été supprimé, un puits couvert existe maintenant. En 2001, 21 000 m3 d'eau sont nécessaires par jour pour alimenter la ville.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1er quart 19e siècle Principale : 2e quart 19e siècle Principale : 2e quart 20e siècle Principale : 3e quart 20e siècle |
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Auteurs |
Auteur :
Thénadey Mathieu, |
Informations complémentaires
Historique
Dès 1778, l'ingénieur Mathieu a l'idée d'installer une machine hydraulique au moulin du Pissot, pour alimenter la ville de Niort par la source du Vivier. Cette dernière, située au nord-ouest de la localité à une centaine de mètres de la confluence du Lambon et de la Sèvre, est une résurgence d'une partie des eaux souterraines du Lambon. Elle est captée dans un grand bassin en partie maçonné et actionne un moulin à papier, qui sera démoli en 1858 (plan cadastral de 1845, section B, n° 329).
La ville achète la source, ainsi que le moulin du Vivier, le 3 mai 1792. Un projet, élaboré vers 1816 par l'architecte de la ville, Mathieu Thénadey, prévoit l'achat du moulin du Pissot pour l'installation d'une machine hydraulique, la construction d'un réservoir non loin de la caserne et celle de diverses fontaines dans la ville. Le 20 septembre 1819, le conseil municipal adopte le projet d'installation d'une machine hydraulique, établie par Martin, ingénieur-mécanicien à Paris (cf. doc. 1), et, à cette fin, prévoit l'achat du moulin du Pissot par expropriation. Le 17 janvier 1820, Mathieu Thénadey fait une estimation du moulin du Pissot consistant en : « plusieurs pièces qui servent à l'habitation, trois tournants placés sur deux coursiers et servant à la mouture de grains, trois foulons à chamois et une chaussée en pierre formant le chenal dudit moulin (...) des servitudes telles que four, fournil, cellier, toit, écurie et fenil par-dessus ». L'ensemble appartient aux héritiers Vallet. Un devis estimatif, établi le 18 septembre 1819, prévoit la reconstruction partielle du moulin . Par adjudication du 26 juillet 1821, les travaux relatifs à l'établissement de la machine hydraulique sont confiés à Calixte Martin, entrepreneur à Niort pour la somme de 16 140 F . Le 12 septembre 1820, Thénadey fait une estimation du Pré-Rimbaud, situé près de la caserne, sur lequel s'élèvera le réservoir.
La station de pompage du Pissot est mise en service en 1822. Deux machines hydrauliques, de chacune trois corps de pompe, sont mues par une roue hydraulique construite sur une chute de la Sèvre et peuvent élever 400 000 l d'eau par jour, jusqu'à la place de la caserne située 40 m plus haut. Le réservoir bâti en 1830 est à ciel ouvert et s'avère vite inutilisable ; dès 1842, la couverture du tiers du bassin permet le stockage de 770 m3 d'eau. L'adjudication des travaux à faire pour couvrir, au moyen de voûtes en maçonnerie, une portion du réservoir, a lieu le 10 juin 1842. En 1844, 15 bornes-fontaines et 7 prises d'eau sont installées, complétées en 1853 par 20 autres bornes-fontaines, 6 fontaines décoratives ou abreuvoirs, puis, en 1855 par 40 bornes-fontaines et par 66 fontaines publiques en 1857 .
En 1857, une nouvelle usine, à proximité de la première, est mise en service par l'ingénieur Cordier, sur les directives du maire, Paul-François Proust, ancien polytechnicien. Les plans sont exécutés par Cordier le 30 août 1853 ; un grand bâtiment, renfermant les machines, les chaudières et l'approvisionnement de houille (de Saint-Laurs) ou Faymoreau), est prévu, ainsi qu'une cheminée pour les fourneaux et une voûte sur le canal de fuite du moulin. Un aqueduc de 568 m de long est construit et deux machines verticales à vapeur avec balancier, de 20 ch, capables d'élever 3000 m3 par jour, sont installées.
En 1876, la roue hydraulique de la première usine est remplacée par deux turbines à libre dérivation, l'une alimentée par les eaux de la Sèvre, l'autre par les eaux en excès provenant du Vivier. Elles mettent en action un système de huit pompes élévatrice encore en place de nos jours. Ces huit pompes horizontales (système Girard) sont couplées et à simple effet, l'une aspirant l'eau, l'autre la refoulant. Elles sont installées par MM. Feray et Cie, constructeurs à Essonnes (Seine-et-Oise) et mises en marche le 27 septembre 1876.
Vers 1879, un deuxième bassin est accolé au réservoir des années 1830, ce qui porte la capacité totale à 4640 m3. L'ouvrage est bâti sur les plans de l'architecte de la ville, Chesnard, et comprend également un logement de gardien. Le devis est dressé, le 10 mars 1879, par le directeur des travaux de la ville, Boucherie, et approuvé par le secrétaire général du Préfet, L. Gaillard
En 1893, une machine à vapeur de 50 ch, ayant sa pompe en prolongement et de système Corliss, vient compléter les machines de 1857 ; Léon Feray, ingénieur-mécanicien à Essonnes, s'engage, le 8 novembre 1892, à fournir cette machine consistant en une machine à vapeur horizontale à condensation et en une pompe à double effet et à piston plongeur. Un plan, indiquant l'emplacement de la nouvelle machine et des nouveaux générateurs, est dressé par G. Lasseron, architecte de la ville, le 22 décembre 1892. Une autre machine à vapeur horizontale, de 25 ch, a été installée vers 1884, pour remplacer les deux turbines de la première station de pompage en cas d'insuffisance du débit de l'eau .
En 1907 débute la distribution d'eau au compteur, ce qui provoque une diminution de la consommation. Il existe alors dans la ville 158 bornes-fontaines, 92 bouches de lavage, 2919 concessions particulières et 40 concessions et prises publiques.
En 1927, le bureau d'études parisien, L. Pelnard, Considère et A. Caquot, dresse les plans d'un château d'eau en béton armé sur pilotis. F. Bernard, ingénieur et entrepreneur de travaux publics à Nantes (ancienne maison Déroualle frères), adresse à l'architecte de
Historique (suite 2)
la ville un devis pour la construction de cet ouvrage. L'adjudication des travaux a lieu en 1928 (pour la somme de 167 000 F) et leur réception en 1930. Il s'agit d'un réservoir circulaire, d'une capacité de 1000 m3, sur poteaux .
En 1930, la machine Corliss est remplacée par deux groupes moto-pompes Bréguet de 400 m3 par heure chacun, et les turbines sont maintenues. Une pompe Bréguet, de 550 m3 par heure, est ajoutée en 1950. Le dispositif de pompage comprend alors les deux turbines (65 m3 par heure ensemble) et les trois groupes Bréguet (1350 m3 par heure). 2 671 000 m3 d'eau sont montés par jour.
Une station de traitement des eaux de la Sèvre est mise en service en 1962 ; sa capacité de traitement est de 300 m3 par heure, ce volume étant élevé par deux groupes moto-pompes. Avec l'aménagement d'un dispositif siphon en 1966, ces pompes peuvent assurer l'élévation de 300 m3 par heure d'eau de Sèvre et 600 m3 par heure d'eau de source.
Un château d'eau, de 58 m de haut et en béton armé, est édifié en 1964 à proximité des réservoirs anciens. Les plans sont dressés par la société de construction d'ouvrage d'art (SOCOA) de Bordeaux en septembre 1962. Cet édifice est construit selon la technique du coffrage glissant afin d'éviter les fissures dues aux reprises. L'eau reflue dans le réservoir d'une capacité de 5000 m3 à l'aide de quatre pompes électriques installées également en 1964. La desserte de toute la zone périphérique de la ville peut désormais se faire par gravité.
En 1981 est construite une unité de traitement de l'eau par l'ozone, non loin du bassin de la source qui a été remblayé. Il existe simplement maintenant un puits couvert. En 2001, 21 000 m3 d'eau sont nécessaires par jour pour alimenter la ville.
La station de pompage du Pissot ne fonctionne plus depuis 1977 environ. La cheminée, édifiée en 1857, a été démolie en 1974, mais l'ensemble des équipements est resté en l'état.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79001013 |
Dossier réalisé par |
Moisdon-Pouvreau Pascale
Chercheur Service Patrimoine et Inventaire |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Deux-Sèvres |
Phase |
repéré |
Date d'enquête |
2000 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Réseau urbain des eaux, Dossier réalisé par Moisdon-Pouvreau Pascale, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/7f4bfd1b-6477-4fc3-aed2-d430fc843b22 |
Titre courant |
Réseau urbain des eaux |
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Dénomination |
réseau urbain des eaux |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort