Canal de la Brie
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Charron
Historique
Le canal de la Brie est l'un des plus anciens ouvrages de dessèchement du Marais poitevin, côté Aunis. Il a été creusé pour la première fois par l'abbaye de la Grâce-Dieu, de Benon. En 1147, cette abbaye avait été dotée par le roi Louis VII et la reine Aliénor d'Aquitaine d'importantes étendues de marais près d'Andilly, avec le droit de s'emparer et de mettre en valeur toutes les terres que l'abbaye pourrait gagner sur la mer et les cours d'eau. En 1190, Richard Coeur de Lion confirme une autre concession de marais, situés à Sérigny et dans la seigneurie de Marans, faite au profit de l'abbaye par Robert de Montmirail, sénéchal de Poitou, et Pierre de Bertin, prévôt de Benon. En 1200, enfin, Guillaume, sire de Marans, accorde la permission de faire traverser ses terres par tous les canaux nécessaires à l'écoulement des eaux jusqu'à la Sèvre Niortaise ou à la mer. Dès lors, l'abbaye de la Grâce-Dieu entreprend d'endiguer ses marais de la Brie pour les protéger des eaux du Curé. Un canal, parfois appelé Bot de Barbecane, est creusé en direction du nord et de la Sèvre Niortaise, à travers les terres de Marans et de Charron.
Mis à mal, comme l'ensemble des marais, par les guerres de Cent ans puis de Religions, le canal et les marais de la Brie sont rétablis dès les années 1630-1640, en deux temps. D'un côté, des travaux sont menés entre 1631 et 1637 dans les marais au sud de Marans concédés par Pierre Tiraqueau au sieur Brodu et à Pierre Geay, sieur de la Pénissière, procureur seigneurial et sénéchal de Marans. Celui-ci fait creuser un nouveau canal qui prend son nom, le canal de la Pénissière, et remet en état la partie aval de l'ancien canal médiéval de la Brie. De fait, comme le montre un plan vers 1700, c'est tout le canal jusqu'à son embouchure qui est alors appelé canal de la Pénissière (alors que cette appellation ne concerne aujourd'hui qu'une partie de canal en amont, le canal principal étant appelé canal de la Brie). Le 12 août 1637, Pierre Geay passe un accord avec l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm, propriétaire des marais de Richebonne, pour faire passer son canal sur ses terres et le faire aboutir dans un ancien canal médiéval appartenant à l'abbaye, le Grand Cravans, qui se jette dans la Sèvre Niortaise. Finalement, lorsque les travaux sont achevés en 1647, Pierre Geay a modifié son projet : son canal de la Pénissière (ou de la Brie) se jette directement dans la Sèvre, coupant le Grand Cravans qui a été abandonné (voir à ce sujet l'histoire du canal du Cravans).
D'un autre côté, plus au sud encore, les marais de la Brie, au pied des terres hautes d'Andilly, sont concédés vers 1638 par l'abbaye de la Grâce-Dieu à Samuel Bernardeau, négociant rochelais, et à ses associés qui remettent alors en état la partie amont du canal de la Brie. Le 13 mai 1644, ils s'entendent avec Pierre Geay de la Pénissière pour faire déboucher leur canal dans le sien. Les deux associations finissent par fusionner, formant le Syndicat des marais de la Brie et de la Pénissière. L'ensemble du canal finira par prendre l'appellation de canal de la Brie.
Au début du 18e siècle, la carte de la région par Claude Masse montre que le canal de la Brie traverse les marais du même nom au pied des terres hautes de Sérigny, puis, avec la digue qui le longe alors, constitue la limite entre ces marais desséchés et les marais restés inondables, à l'ouest, en direction de Charron.
Dans les années 1860, le creusement du canal de Marans à La Rochelle entraîne la déviation du canal de la Brie, afin d'éviter de construire un aqueduc comme pour les canaux de la Pénissière, de la Brune et de la Banche, situés plus au nord. Le canal de la Brie, dévié, longe le nouveau canal sur sa rive droite, rejoint le canal de la Pénissière et, avec lui, passe sous le canal de Marans à La Rochelle à l'aide d'un syphon.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : limite 12e siècle 13e siècle, 2e quart 17e siècle |
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Description
Long d'environ 7,2 kilomètres, le canal de la Brie prend naissance, au sud, au pied des terres hautes de Sérigny, à Andilly. Une vanne ou bonde permet à cet endroit de prélever de l'eau dans la rivière canalisée du Curé. Le canal file ensuite en ligne droite vers le nord-ouest, à travers les marais de la Brie. Interrompu par le canal de Marans à La Rochelle, il longe ce dernier sur sa rive droite, rejoint le canal de la Pénissière, et passe avec lui sous le canal de Marans à La Rochelle via un syphon. Il reprend ensuite sa course vers le nord-ouest, à travers les marais desséchés entre Marans et Charron. Près des fermes du Clou Bouet et de la Bergerie, un barrage mobile permet de réguler le niveau d'eau dans le canal. Celui-ci oblique enfin un peu plus vers l'ouest pour rejoindre son embouchure, commandée par une porte, à l'anse du Brault.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17047280 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Canal de la Brie, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/803f5904-c9c9-4764-bdf4-fedab22e117e |
Titre courant |
Canal de la Brie |
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Dénomination |
canal |
Parties constituantes non étudiées |
barrage mobile |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Charron
Cadastre: 1820 B et C, 2016 OB, WD
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Andilly