Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Ce secteur, adossé à la parcelle cad. 3, présente plusieurs éléments médiévaux qui n'appartiennent peut-être pas à la même unité. Implantés en retrait de l'enceinte urbaine, ce ou ces bâtiments paraissent s'organiser selon un axe est-ouest. Le petit côté occidental, large de 5,65 mètres intra-muros, est fermé par un premier mur présentant un appareil de grande dimensions en pierres de taille soigneusement assisées. Le module semble indiquer ici une origine romane de cette partie qui se prolonge derrière les autres murs et appartenait donc à une construction antérieure plus étendue et peut-être d'axe nord-sud.

Le mur sud prend appui sur le mur précédent et s'élève directement sur le rocher. L'appareillage soigné est ici aussi en pierre de taille mais d'un module moindre que celui du mur mitoyen. Ce niveau, aujourd'hui encaissé de près de 2 mètres par rapport au sol du jardin, correspondait peut-être au rez-de-chaussée ou à un niveau de soubassement. La présence de trois corbeaux en quart de rond, régulièrement implantés dans la première assise du mur, indique néanmoins qu'il existait à l'origine une cave planchéiée située au niveau inférieur et creusée directement dans le rocher. Cette cave régnait d'ailleurs à un niveau assez proche de celle présentée dans l'unité 10-2. Une porte probablement moderne, taillée dans la roche, relie ce niveau au réseau de carrières ; le profil sud de l'ancienne cave apparait ici en coupe dans ce passage. Une demi-assise au-dessus des corbeaux précédemment décrits, une série d'empochements, massifs et irréguliers, percés dans le mur témoignent d'une surélévation postérieure de ce niveau.

Le mur nord est parallèle à celui qui lui fait face et est distant de 5,65 mètres de ce dernier. En vis-à-vis de la porte ouvrant sur les carrières, une porte moderne (aujourd'hui murée) percée dans le mur nord communiquait avec l'impasse Cardinal. Bien que très endommagé et marqué par de nombreuses reprises, ce mur nord semble se prolonger sur une douzaine de mètres en direction de l'enceinte urbaine et s'achève par le piédroit chanfreiné d'une porte qui marquait la limite orientale de ce bâtiment. Ce mur nord est mitoyen avec la parcelle cad. 3 et forme le mur sud de la maison 3-sud à laquelle une notice est consacrée. Le piédroit de porte mentionné précédemment ouvrait à hauteur d'un premier étage. Il est implanté dans l'axe de la façade occidentale de la maison 3 sud mais n'appartient cependant pas à cette même façade. Son chanfrein indique en effet que cette porte regardait vers l'est alors que les fenêtres de la façade voisine sont, elles, tournées vers l'ouest ; il s'agit donc bien de deux unités distinctes.

Cette maison 10-3, si tant est qu'il s'agisse d'un unique bâtiment, pourrait dater pour ses parties basses du 12e siècle ou du début du 13e siècle à en juger par la présence de grand appareil, et pour les parties hautes, du 13e siècle ou du 14e siècle au regard de l'appareillage de ses murs et du chanfrein de la porte. Ce bâtiment devait présenter un plan barlong dont les dimensions auraient été d'environ 12 mètres par 5,65 mètres. A l'ouest, subsistent les vestiges d'un rez-de-chaussée dominant une cave. Les deux tiers orientaux ont été remblayés au niveau du jardin actuel et il ne reste plus de visible que le piédroit d'une porte qui devait auparavant ouvrir sur un étage.