Fort Médoc

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Le site militaire de Cussac s'inscrit dans le projet de fermeture de la Gironde envisagé par Vauban dès 1685, en complément de la citadelle de Blaye et d'un fort sur une île au milieu de l'estuaire. Les travaux ne débutent toutefois qu'en 1689, sous la conduite de l'ingénieur militaire François Ferry : le projet d'implantation en bord d'estuaire, dans les zones basses et humides des "palus", oblige les concepteurs, après une série de sondages, à imaginer une place forte constituée de douves entourant des levées de terre engazonnées ni fondées ni revêtues. En dépit des difficultés, notamment des problèmes sanitaires dus au milieu impaludé, les travaux sont menés rapidement : les ouvrages de terre et la porte royale sont achevés à l'automne 1690 et les deux corps de casernes pour 200 à 300 hommes, avec la boulangerie et la chapelle, sont en cours de construction en 1691 alors qu'une première garnison s'installe au printemps. Le corps de garde dit de la Mer ou de la Rivière, côté estuaire, ainsi que la poudrière, paraissent déjà construits sur un plan de 1694.

En dépit des doutes formulés dès 1700 sur son utilité, le fort est maintenu au cours du 18e siècle ; les descriptions dont on dispose, en 1778 notamment, présentent un fort en très mauvais état dont les ouvrages de terre sont effondrés et les bâtiments délabrés ; quant aux deux puits qui y ont été creusés, ils donnent une eau impropre à la consommation.

Quelques travaux d'entretien et de réparation sont effectués à l'économie au début du 19e siècle, entre 1815 et 1819, à l'enceinte et aux différents bâtiments - dont à la poudrière, désormais dotée d'un paratonnerre ; la chaussée reliant le fort au village est également réparée à cette occasion. Une citerne est enfin construite en 1823, donnant pour la première fois de l'eau potable au fort. Par ailleurs, des travaux destinés à assurer une meilleure gestion hydraulique des fossés sont réalisés en 1839. Une batterie de 12 pièces de canon est établie entre 1861 et 1867 sur la courtine côté Gironde, et encore, à la fin du 19e siècle, une nouvelle batterie de calibre 95 pour des tirs d'interdiction, ainsi qu'à Fort Pâté et Blaye.

La dernière garnison quitte le fort en 1916, avant que celui-ci ne soit déclassé en 1929 puis acquis par la commune l'année suivante. Les bâtiments délabrés sont alors démolis et les matériaux vendus.

Suite à une proposition d'achat par le baron de Rothschild de l'ensemble sculpté de la porte royale en 1953, une démarche est entreprise pour la protection du fort au titre des Monuments historiques, qui aboutit en 1956. L'ensemble des propriétés bâties et non bâties est enfin classé en 2008, alors que le Fort Médoc, avec le verrou de l'estuaire, comme élément du réseau des Sites Majeurs de Vauban, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO.

Le corps de garde de la Mer a retrouvé une couverture à la suite d'une importante campagne de restauration menée en 2011. Un appontement destiné au tourisme fluvial, mis en service en 2016, permet désormais d'assurer un embarquement depuis le fort pour des excursions estuariennes.

Périodes

Principale : 3e quart 17e siècle

Secondaire : 1er quart 19e siècle

Dates

1689, daté par source

1823, daté par source

Auteurs Auteur : Vauban Sébastien Le Prestre de, marquis, (attribution par source)
Auteur : Ferry François

Ingénieur né à Paris en 1649 et décédé à La Rochelle le 12 septembre 1701. Ingénieur ordinaire (v. 1669). Ingénieur en premier en Aunis (v. 1680). ). Ingénieur général des provinces du Poitou, de Saintonge, d'Aunis, de Guyenne et du Béarn (1690). [Blanchard 2, 281]

, (attribution par source)

Le fort, adossé à l'estuaire, est constitué d'une enceinte de terre trapézoïdale, dotée de bastions aux angles et ceinturée par des douves. Une demi-lune, aujourd'hui très érodée, en protégeait l'accès côté terre.

Passée la porte royale, le corps de place offre aujourd'hui une vaste esplanade très dégagée ; elle comportait à l'origine, en symétrie, 2 bâtiments de casernes en rez-de-chaussée, dont il ne subsiste que peu d'éléments : les vestiges restaurés de la boulangerie, au nord, et de la chapelle flanquée d'un module de caserne, au sud. La citerne avec son fronton néoclassique était autrefois placée dans le prolongement des casernes nord.

La poudrière, identique à celle de Blaye, est située à l'écart des autres constructions, dans le bastion Dauphin. Elle comporte un mur d'enclos et une épaisse voûte en berceau pour limiter les risques en cas d'explosion ; un paratonnerre est installé sur sa toiture en tuile plate.

Le corps de garde de la Mer ou de la Rivière, côté estuaire, destiné au contrôle du trafic, est établi sur un premier niveau aveugle. La plateforme à l'étage est desservie par des escaliers extérieurs en symétrie. La façade côté place, en pierre taille, est largement ouverte d'une série de 5 arcades, alors que l'élévation postérieure est percée d'une série de fentes de tir. La courtine voisine conserve les vestiges de la banquette d'artillerie, avec ses niches pour les coups de sûreté, alors qu'une poterne a été récemment dégagée.

Des vannes au nord et au sud, en communication avec l'estuaire, permettent d'assurer l'alimentation en eau des fossés.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : terre

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moyen appareil

    Revêtement : bossage

  3. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse, tuile plate
Plans

système bastionné

Couvrements
  1. voûte en berceau plein-cintre
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Partie de toit : pignon découvert

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en équerre

    Structure : en maçonnerie

État de conservation
  1. restauré

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Cussac-Fort-Médoc

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Fort Médoc

Cadastre: 1826 A2 1585, 2010 ZN 45, 46, 47, 48, 49

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