Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Lieu de conservation : Archives départementales de la Charente-Maritime, La Rochelle

Côte : H dépôt 3, archives déposées de l'hôpital d'Aligre, à Marans, O 3

ISBD/Commentaire :

1904-1910 : construction des bains douches.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Charente-Maritime, La Rochelle

Côte : 2 O 937

ISBD/Commentaire :

1910-1939 : théâtre, bains douches, Bois Dinot et divers bâtiments et propriétés communaux de Marans, acquisition, travaux.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Charente-Maritime, La Rochelle

Côte : 2 O 948

ISBD/Commentaire :

1884-1914 : entretien et agrandissement des bâtiments dépendant de l'hôpital d'Aligre, à Marans, et construction des bains douches.

"Chalets bains-lavabos dits bains économiques, par aspersion d'eau pulvérisée, système Philippe, breveté, S. G. D. G.

Une véritable révolution se produit en ce moment dans le domaine de la balnéation publique. Les hygiénistes et les ingénieurs sont, depuis longtemps, divisés sur la préférence à donner à la piscine sur la douche, ou à la douche sur la piscine. Nous avons, ici même, rapporté depuis plusieurs années, les théories des partisans de l'un et l'autre système au point de vue de la propreté corporelle, et leur application aux Bains populaires (...).

A l'imitation des villes anglaises et allemandes, on s'est jeté, dès le début, sur les bains de piscine : une lignée des savants ingénieurs, MM. Philippe ont, de père en fils, depuis cinquante ans, consacré leur temps et leur fortune à l'étude et à l'application de cette grande oeuvre d'hygiène, en construisant, partout où ils ont pu persuader les municipalités, des établissements de premier ordre (...).

La Ville de Lyon, toutefois, vient de marcher de l'avant, en réalisant avec l'ingénieur Philippe un troisième système, "les Chalets bains-lavabos" qui, tout en se rapprochant par certains côtés, et principalement par la rapidité, des bains douches, s'en distinguent par des perfectionnements essentiels qui détruisent une partie des objections que leur adressaient les partisans exclusifs des piscines (...).

L'administration lyonnaise (...) a voulu créer un mode de lavage rapide, uniquement réservé à la classe ouvrière tenue éloignée des établissements de bains ordinaires par l'élévation de leur prix.

M. Philippe, tout en restant fidèles aux théories médicales et hygiénistes qui l'ont conduit à créer ses grands établissements et à combattre le bain douche (...), a soumis à la Ville un type de bains-lavabos absolument nouveau, supprimant la douche verticale et, par suite, la percussion de l'eau sur le corps, percussion que de nombreuses autorités médicales ont affirmé des plus nuisibles à la santé (...).

Le système adopté a été celui de petits édicules répartis dans les divers quartiers de la ville, dans les centres ouvriers de préférence, à la portée du public spécial, au lieu de l'établissement unique qu'il faut aller chercher au loin. Chaque édicule a environ 7 mètres de long sur 5 mètres de large ; il est alimenté par des réservoirs d'eau chaude et d'eau froide situés sous la toiture entièrement vitrée ; dans la cave se trouvent l'appareil de chauffage de l'eau et les réserves de combustible.

Les parois des cabines sont revêtues sur toute leur hauteur de panneaux de marbre noir veiné blanc. Le plafond et un double plafond de cabine sont en verre dépoli avec un châssis de ventilation par cabine. L'éclairage est donné par des lampes électriques, système Edison. A l'intérieur de chaque cabine sont posés sur une des cloisons latérales, trois patères pour accrocher les vêtements et au-dessous une tablette pour la chaussure, le tout protégé par un rideau de caoutchouc ; sur la face latérale opposée est l'appareil de lavage du nouveau système Philippe.

Cet appareil est constitué par un tuyau vertical percé dans toute sa hauteur de huit orifices très étroits, munis chacun d'un robinet et par lesquels l'eau, réduite en poussière, s'échappe horizontalement sous la forme d'un cône dont la base s'élargissant indéfiniment vient entourer d'un brouillard très intense toutes les parties du corps du baigneur qui s'est placé au devant du tuyau, et sans lui infliger cette sensation de choc que produit la douche et que nous constations tout à l'heure. La température de l'eau est déterminée par un mélanger muni d'une aiguille qui permet au baigneur de régler les proportions d'eau chaude pour pouvoir élever graduellement la température de l'eau ordinaire jusqu'à 40 degrés. L'eau chaude ou froide est donnée à discrétion.

Dans chaque cabine, se trouve, en outre, un strapontin métallique mobile à ressort, se rabattant contre la paroi du mur ; un lavabo forme coquille, en faïence ou en fonte émaillée, alimenté par des robinets d'eau chaude et d'eau froide fermant automatiquement ; un porte-savon ; une glace placée au-dessus du lavabo ; un bassin mobile en tôle émaillée servant de bain de pieds ; et un bouton d'appel électrique, en cas d'indisposition.

Le prix du bain d'aspersion est de 0 francs 15 compris savon et serviette. Les cabines du chalet sont chauffées en hiver au moyen d'un calorifère placé au fond du couloir (...).

Ce succès considérable est concluant pour le nouveau système breveté Philippe. L'exemple donné par la ville de Lyon a une portée considérable : il prouve que l'usage du bain entre tout naturellement dans les habitudes du public quand on lui procure les moyens de se l'assurer convenablement et à bas prix, et il démontre que des institutions semblables peuvent couvrir à elles seules leurs frais d'exploitation. Par suite, il est facile aux villes d'imposer aux concessionnaires des conditions qui leur permettent de réaliser ces institutions d'hygiène sans sacrifice financier de leur part.

Notre article serait incomplet si, à la satisfaction d'avoir fait connaître ces utiles créations, nous ne joignions le plaisir d'appeler l'attention des administrations municipales sur M. Philippe, auteur de ce projet."