Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Mention : Feuille 2

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : 4 P 5147

ISBD/Commentaire :

Persac, plan cadastral napoléonien, section T, dressé par M. Robin, géomètre, 1811.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : 16 J 3

ISBD/Commentaire :

Carte archéologique de la Vienne par le père Camille de La Croix (1831-1911), Dossiers par communes : Magné (1885). Mairé (1884). Marçay (s.d.). Marigny-Brizay : ancienne commune de Saint-Léger-la-Pallu (s.d.). Mazerolles (1892-1895). Migné-Auxances : commune (1882-1889) ; lieu-dit de Salvert (1885). Mirebeau (1902). Le dossier contient notamment une carte postale du château. Moncontour : commune (1901) ; ancienne commune de Messais (1906). Le dossier de Messais contient notamment une carte postale de l'église. Montamisé (1886-1888). Monthoiron (1885-1886). Le R. P. de La Croix utilise la graphie « Montoyron ». Montmorillon (1876). Le dossier contient trois numéros du périodique La Semaine religieuse du diocèse de Poitiers. Montreuil-Bonnin [après 1890]. Naintré (s.d.). Le dossier est vide, et ne comporte que la pochette initiale. Après classement par commune, le contenu a été reporté aux dossiers relatifs soit au Vieux-Poitiers, soit à Colombiers (lieu-dit La Galochonnerie). Voir les dossiers « Colombiers » (16 J 3 135) et « Vieux-Poitiers » (16 J 3 140). Nouaillé-Maupertuis (1878-1897). Nueil-sous-Faye (1900-1906). Ouzilly (s.d.). Le dossier est vide, et ne comporte plus que la pochette initiale. Paizay-le-Sec (1888). Payré (1891-1897). Persac (1886-1887). Le dossier contient notamment 9 planches de dessins, des croquis, des relevés de mesures et des plans de petit format. Plaisance (1894-1895). Le dossier contient notamment 8 planches de dessins, croquis et plans de petit format. Pleumartin (1887-1889). La Puye (s.d.). Le dossier contient 2 planches de plans de maisons acadiennes.

Mention : p. 102-104

ISBD/Commentaire :

Huart, Guisbert d’, Persac et la châtellenie de Calais : études historiques sur la marche de Poitou, Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 2e série, t. 10, 1887.

La légende de Saint-Honorat est rapportée par le baron d'Huart dans les mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest. Il en garantit l'exactitude comme étant celle qu'on a toujours racontée à Persac.

"Saint Honorat était berger chez un riche propriétaire qui habitait le village de Pret, situé à une demie-lieu de Persac. Tout en conduisant ses bœufs, le jeune pâtre éprouvait un vif désir d'apprendre à lire, mais il n'y avait point alors de régent à Persac, et c'est à Montmorillon distant de quatre lieues, qu'il fallait aller chercher des leçons de lecture. Comment concilier cette nécessité avec la garde d'un troupeau ? Tout autre eût été fort embarrassé ; mais, guidé par l'inspiration divine, chaque jour avant de se rendre à l'école, le jeune berger plantait sa houlette au milieu du champ où paissait son troupeau, et à son retour il retrouvait bœufs, vaches et veaux rangés en cercle autour du bâton protecteur, sans avoir causé aucun dommage aux héritages voisins.

Mais voici qu'un jour le maître visitant ses champs aperçut le troupeau abandonné et commença à appeler : "Honorat! Honorat!" Celui-ci qui travaillait précisément avec le régent de Montmorillon, s'interrompit et lui dit : "Mon maître m'appelle, il faut que je vous quitte!

-Comment pouvez-vous le savoir? répond le régent surpris.

-Mettez votre pied sur mon pied, votre oreille à mon oreille, et écoutez, répliqua Honorat.

- En effet, dit le régent, stupéfait comme on peut le croire, votre maître vous appelle, partez."

Saint Honorat trouva celui-ci fort courroucé, car, pendant son absence, les loups avaient dévoré un veau dont il ne restait que la peau et les os. "- Ne vous fâchez pas maître, dit le saint, et touchant de sa verdelle les restes de l'animal, incontinent le veau se redressa et commença à gambader comme s'il venait de téter sa mère. Bien étonné fut le maître, qui considéra dès lors son berger comme un saint et le traita avec la plus grande déférence.

Saint Honorat n'en continua pas moins à habiter Pret et sa réputation de sainteté s'étendit bientôt dans tous les environs. Parvenu à un âge avancé, et sur le point de mourir, il fit venir son maître et lui dit : "Maître, j'ai une grâce à vous demander : quand je serai mort, placez mon corps sur une charrette, attelez-y deux de mes bœufs, et où ceux-ci s'arrêteront, vous m'enterrerez." Ainsi fut fait. Aussitôt les bœufs, sans hésiter, prirent le chemin de Persac et ne s'arrêtèrent qu'aux premières maisons du bourg. C'est là, dit la légende, que le corps du saint fut déposé et qu'une chapelle fut construite."

Extrait de : Huart, Guisbert d’, « Persac et la châtellenie de Calais : études historiques sur la marche de Poitou », Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 2e série, t. 10, 1887. p. 102-104.

"Persac. Chapelle St Honorat.

On voit au centre de ce bourg les ruines d'une petite chapelle du XIIe siècle, connue sous le nom de chapelle de Saint-Honorat ; elles consistent en la travée de l'avant-choeur sans voutes, et sont dûes au protestants. de nombreux pèlerons y affluaient avant la destruction et s'y portent depuis et maintenant encore à certaines époques de l'année ; ils prétendaient même qu'il existait là sous terre une grande et intéressante pierre. Grâce à la bienveillance et à la générosité d'un propriétaire de l'endroit il nous fut possible d'opérer une fouille dans le centre de cette travée ; nous y trouvâmes, à 1m20c de profondeur, l'ancien dallage au centre et au niveau duquel existait une énorme pierre extrêmement usée par le frottement, et sur laquelle on voit que de faibles restes de nombreuses ciselures d'environ un millimètre de profondeur. Elle est plane et a la forme d'un quadrilatère allongé et irrégulier. (Longueur à droite : 1 m 53 c 3 m, à gauche : 1 m 53 c 8 m ; largeur, à une extrémité : 1 m 07 c 7 m [le chiffre a été corrigé au crayon de papier], à l'autre extrémité : 1 m 03 c [idem] ; épaisseur, à la plus grande extrémité : 0 m 35 c [idem], à la plus petite extrémité : 0 m 28 cm [idem]).

On voit légèrement gravé sur le premier tiers de la longueur, du côté le plus large, une sorte de croix dont la [ste] plus longue que la traverse est parallèle à la ligne de l'extrémité la plus large. Cette croix a ceci de particulier que la branche transversale possède à ses extrémités ainsi qu'à celles du pied une sorte de traverse qui leur donne à toutes trois la forme de petites croix. Quand à la partie supérieur de la grande croix, elle est revêtue sur la droite d'une sorte de dégénérescence du Rho grec.

Nous avouons qu'il est tout à fait impossible de déterminer une pierre dans un aussi mauvais état de conservation ; nous croyons cependant utile de l'entourer de quelques observations, attendu qu'elles pourront peut-être un jour rendre service aux archéologues qui auraient l'heureuse chance de rencontrer quelque autre pierre de ce genre en meilleur état de conservation que celle-ci.

Il nous semble : 1) que cette pierre, vu surtout sa largeur, n'aurait pas servi de couvercle à un sarcophage, mais plutôt à une [capsa] ou châsse, ou encore comme pierre votive. (J'oubliai de dire qu'elle ne recouvrait absolument rien et qu'elle était simplement placée sur la terre meuble mélangée à quelques ossements. Elle aura [ce] semble été placée là en second emploi. 2° que cette sorte de chrisme paraîtrait remonter au plus tôt aux dernières années de l'époque Mérovingienne, et qu'il aurait pu être le commencement d'une inscription gravée longitudinalement, dont il ne reste en troisième ligne qu'une portion de D.

Le déblai terminé mit à jour : un dallage ; un massif de maçonnerie sur lequel reposait encore trois pierres (deux à gauche et une à droite) ayant appartenu à des marches ; le tiers de trois petits murs reliés entre eux et ayant la forme d'un C carré ; les fondations d'un large mur qui, accolé aux bases des deux colonnes qu'il reliait entre elles possédait également quelques morceaux de marches ; enfin deux grandes pierres placées dans le dallage et affleurant entre la large fondation et la naissance du massif de maçonnerie ayant reçu des marches ; l'une de ces pierres est à gauche et l'autre à droite.

Le dallage irrégulièrement fait et posé sur des mortiers blancs s'arrête à l'affleurement des trois pénétrations nord sud et est des murs latéraux de l'édifice.

Le massif de maçonnerie composé de mauvais moellons noyés dans un mortier blanc semblable à celui du dallage servait, à n'en pas douter, de fondations à deux marches et à la marche palière.

Les trois petits murs en forme de C, hauts encore de vingt centimètres, étaient également maçonnés avec le même mortier blanc employé dans le dallage et dans le massif des trois marches ; ceux du nord et du sud étaient fortifiés à l'intérieur, afin sans doute de recevoir une forte charge, par des pierres de taille formant pieds droits ; ils laissaient entre elles un espace vide dont le côté est était fermé et celui ouest ouvert. Des restes d'enduits se voyaient à l'intérieur et à l'extérieur de ces trois murs qui semblent n'avoir pu appartenir qu'à un autel tombeau. Remarquons aussi qu'ils forment entre eux et avec la façade ouverte un quadrilatère irrégulier dont les côtés Nord et Sud n'ont pour même longueur et que leurs faces Est et Ouest ne sont pas parallèles entre elles.

La fondation du large mur reliant entre elles les deux colonnes et sur laquelle existent des restes de marches est faite avec des mortiers roses entièrement pareils à ceux employés dans la construction principale du XIIe siècle. Elle était nécessité par les trois marches que réclamait la petite nef dont le niveau était supérieur à celui du sanctuaire qui nous occupe.

[sur le côté droit du document] Tel est l'inventaire des substructions que les fouilles rendirent apparentes complétons les par quelques renseignements qui ont leur importance.

La grande pierre placée dans le dallage, à gauche, est une pierre tombale sur laquelle est gravée au trait avec une régularité parfaite une belle croix processionnelle et un calice surmonté d'une hostie. Sa décoration paraît être du XVIe siècle. Elle n'a presque aucune trace d'usure, ce qui ferait croire qu'elle aurait été placée bien peu de temps avant 1562, époque de l'incendie du monument. Nous avons trouvé dessous les ossements de 5 personnes mélangés pêlemêle à de la terre.

Quant à l'autre grande pierre également placée dans le dallage, mais dans l'axe, elle n'a aucun des caractères des pierres tombales et les mortiers qui la raccordait avec le dallage étaient roses comme ceux de la construction du XIIe siècle et non blanc comme ceux du dallage, des marches et de l'autel ; et de plus elle a été si longtemps usée par le frottement des pieds des visiteurs qu'il en reste qu'une faible partie des ciselures dont elle était revêtue. Ces diverses observations nous portent à croire qu'elle a été placée là où nous l'avons trouvée au moment où on a fait la construction du XIIe siècle.

[Partie ajoutée au crayon de papier] Voyons maintenant l'usage auquel cette pierre aurait pu servir avant d'être mise en dallage. En considérant 1° qu'elle a exactement la même forme irrégulière que la maçonnerie de l'autel, 2° qu'elle ne possède aucune croix de consécration, ni même de trou ayant pu contenir des reliques, 3° qu'elle n'a aucun des caractères des pierres tombales ; 4° que le centre [...] était vide et ayant pu contenir quelques ossements de quelque saint, j'en semble fondé à croire que cette pierre avait service de pierre d'autel à châsse [...] primitive qui paraît nettement prouvée. De plus elle paraît d'après le chrisme [avoir]"

Extrait du Fonds du Père Camille de la Croix, Archives départementales de la Vienne, 16 J 3/137.