Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Fréquenté de temps immémorial, le site de la source de Lamina Ziloa (Trou de la Fée) est situé sur les parcelles Etchelguegagnecoalhorra et Etchelguia, bordant le ruisseau qui s'en s'écoule. Résurgence naturelle, il n'est pas expressément figuré sur le plan cadastral de 1831. A cette date, le site fait partie de la vaste propriété de Pierre Etchebarne, cultivateur et notable, également en possession de nombreuses autres parcelles dans la commune et de la maison Eiheski. Les résurgences, comprenant une source chaude et une source froide, font donc partie intégrante de la propriété, transmise à Bernard Patalagoïty, cultivateur à Alçay, puis à Adolphe Etchebarne en 1867.

A la fin du 19e siècle, Pierre Aguer, propriétaire de la ferme voisine, étend progressivement son territoire dans le quartier Gamé. Après avoir acquis la grange Borda en 1891, il s'offre l'ensemble des terres d'Etchebarne, y compris les sources, entre 1905 et 1906. La famille commence dès lors à exploiter les eaux curatives de façon plus officielle et commerciale. Les curistes restent de 9 à 21 jours afin de soigner rhumatismes, pathologies gynécologiques, stress ou croissance infantile, mais au début du 20e siècle, s'ils peuvent être hébergés à la ferme Aguerria, le site est encore dépourvu de véritable pension complète et les curistes sont contraints de porter leur propre nourriture. Pour les besoins de l'activité thermale, dès les années 1920, Pierre Aguer aménage, autour de la résurgence et au sein de la cavité rocheuse, un bassin en béton séparant les eaux chaude et froide et, quelques temps plus tard, un escalier facilitant la descente jusqu'à la cavité. Il s'agit des premiers véritables aménagements de la source, dont le bassin peut accueillir plusieurs individus. Une dizaine d'années plus tard, poursuivant cette démarche médicale, Aguer acquiert la maison Eiheski où il aménage plusieurs cabines de bains.

Parallèlement à l'activité de l'établissement de bains durant une cinquantaine d'années, la fréquentation des bassins de la source perdure. De nos jours, et plus encore depuis la fermeture de l'établissement dans les années 1980, les baigneurs continuent d'affluer régulièrement jusqu'à la source, laissée en libre accès par ses propriétaires et accueillant régulièrement une cinquantaine de personnes par week-end.