Casino de Foncillon (détruit), palais des congrès

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Royan

L'actuel palais des congrès a pris place, comme une grande partie du quartier de Foncillon, sur l'espace occupé jusqu'au début du 17e siècle par les fortifications bastionnées du château de Royan, détruit en 1622. Encore inscrite dans le parcellaire du plan cadastral de 1838, les traces de fortifications ont depuis complètement disparu et ont fait place à un nouveau quartier balnéaire. Dans la seconde moitié du 19e siècle, un nouveau quartier se développe, surplombant la conche de Foncillon, son quai et sa plage. Un premier casino avec café et restaurant est établi dès 1843. En 1882, un nouveau casino municipal est construit suivant les plans de l'architecte bordelais Bertrand Alfred-Duprat. L'édifice, de style néo-Renaissance, domine les environs du haut des deux tours encadrant sa façade. Au devant, sur le boulevard qui longe la plage et son mur de soutènement, passe la ligne de tramway. A droite du casino, à l'angle formé aujourd'hui par le boulevard Thiers, se trouve vers 1900 un établissement d'hydrothérapie. Pour répondre à l'affluence des touristes et des joueurs, un autre casino est construit en 1895 sur le champ de foire (actuel boulevard de la Grandière). Le casino de Foncillon est alors reconverti en espace de réception pour la municipalité.

L'ancien casino de Foncillon et le quartier tout autour sont intégralement détruits lors des bombardements de 1945 qui rasent une grande partie de la ville. Après guerre, dans le cadre du programme de la Reconstruction, on envisage d'édifier une salle des fêtes pour remplacer l'ancien lieu de réception de Foncillon. Cette construction est d'abord imaginée dans le cadre d'un grand centre administratif projeté entre le Front de Mer et le boulevard Aristide-Briand. Ce projet étant abandonné, la commission municipale chargée de la Reconstruction décide en février 1953 de construire un palais des congrès à Foncillon, là où s'élevait le casino.

Sa conception est confiée à l'architecte Claude Ferret, qui supervise depuis 1945 la reconstruction de Royan. Lui et ses collaborateurs, Jacques Bruneau, Adrien Courtois et Pierre Marmouget, livre un devis descriptif et des plans le 21 septembre 1954. Les travaux de gros-oeuvre sont adjugés le 7 novembre suivant. Malgré de nombreux tâtonnements et incertitudes techniques, administratifs et financiers, et l'absence d'un véritable programme architectural et organisationnel pensé dès le départ, le palais des congrès de Royan, un des premiers construits en France, sort de terre à partir de janvier 1955 et est inauguré le 31 août 1957. Le chantier n'est toutefois définitivement achevé qu'en 1962. Y ont participé l'entreprise France et Colonies ainsi que l'atelier de Jean Prouvé qui a fourni les panneaux recouvrant les parois de la salle de spectacle.

Dès 1960, des aménagements sont apportés au bâtiment, qui vont peu à peu bouleverser sa physionomie et son architecture. Ils concernent tout d'abord le sous-sol qui est entièrement comblé pour accueillir de nouveaux services. Une extension est réalisée au nord en 1977-1978 pour abriter un nouvel accueil, suivant les plans des architectes Michel Legrand et Marc Quentin. L'attention se porte surtout sur la façade, très exposée aux intempéries, comme le montre une tempête en novembre 1984. Dès lors, en 1986-1987, selon un nouveau projet déposé dès octobre 1985 par les architectes Michel Legrand et Marc Quentin, un véritable rideau de verre reflétant le ciel (au contraire du principe de transparence voulu par Ferret) est élevé devant l'ancienne façade de Ferret, en grande partie démontée ; d'autres panneaux de verre viennent fermer le brise-soleil latéral.

Périodes

Principale : 3e quart 20e siècle, 4e quart 20e siècle

Dates

1957, daté par travaux historiques

1986, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : Ferret Claude

Architecte d'origine bordelaise, directeur des études à l'école d'architecture de Bordeaux, nommé en 1945 architecte et urbaniste en chef pour la Reconstruction de la Charente-Maritime.

, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Quentin Marc

Diplômé de l'Ecole spéciale d'architecture en 1946, Marc Quentin ouvre son agence peu après à Royan, dans la région d'origine de son épouse, Yolande Gros. Il y fait la connaissance des architectes de la Reconstruction et prend part à ce chantier. Il devient architecte de la Ville de Rochefort en 1958. Qualifié d'architecte minimaliste, il s'inscrit dans le courant moderniste (source : Antoine-Marie Préaut, Royan 1950, guide architectural, Editions Bonne-Anse, 2012).

, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Legrand Michel

Architecte à Royan dans les années 1950-1980.

, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Prouvé Jean

Architecte, entrepreneur et designer.

, entrepreneur (attribution par travaux historiques)
Auteur : Marmouget Pierre

Architecte à Royan durant la Reconstruction, adjoint de Claude Ferret.

, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Courtois Adrien

Architecte à Bordeaux, adjoint de Claude Ferret, chargé de la Reconstruction de Royan dans les années 1950.

, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Bruneau Jacques

Architecte à Bordeaux, adjoint de Claude Ferret, chargé de la Reconstruction de Royan dans les années 1950.

, architecte (attribution par travaux historiques)

Tel qu'il a été conçu dans les années 1950, le palais des congrès comprend un rez-de-chaussée composé d'un hall, de galeries de circulation et d'exposition, et d'une vaste salle de plan ovale. A l'étage, un restaurant donne sur un balcon qui surplombe la mer. Des salles de réunions se trouvent au soubassement. Suivant le projet présenté en 1954, l'ossature et les planchers du bâtiment sont en béton armé, avec un remplissage en double paroi de briques creuses séparées par un vide d'air. Les façades sont en ossature métallique en acier.

Même s'il a perdu une grande partie de son originalité architecturale à la suite des différents aménagements dont il a fait l'objet, le bâtiment présente encore plusieurs traits caractéristiques du Mouvement moderne, d'influence brésilienne, dans lequel il s'inscrit. Bloc parallélépipédique surélevé (si l'on fait abstraction de l'extension nord), il repose sur une soubassement en retrait (bien que comblé), un escalier extérieur menant au rez-de-chaussée surélevé ; la façade, soulignée par un cadre en béton, est soutenue par des pilotis ; rideau de verre reflétant le ciel, cette façade masque désormais l'arrondi de la grande salle de spectacle, autrefois en partie intégré à la façade, le tout étant alors situé en retrait par rapport au cadre de béton ; les parois de la salle ont conservé l'aspect ajouré des panneaux d'aluminium, autrefois colorés, qui les recouvrent ; enfin, les côtés du bâtiment sont percés d'une suite de petites baies carrées, en plus du recours fréquent, dans tout le bâtiment, aux claustras et aux hublots.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : verre

  3. Matériau du gros oeuvre : métal

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Royan , 1 Façade de Foncillon

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2014 AI 184

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