Château de Didonne

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Georges-de-Didonne

Le château de Didonne fut le siège de la seigneurie du même nom, mentionnée dès 1047, une des plus puissantes sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde au Moyen-Age puisqu'elle contrôlait Royan, Arvert, Rioux, Thézac en partie, Montendre, Beurlay, Richemont et Chérac, tout en percevant les taxes de passage sur l'estuaire. En 1156, cette seigneurie est détenue par Guillaume de Montendre et passe vers 1210, par mariage, à Geoffroy de Tonnay(-Charente).

Objet de toutes les convoitises pendant la guerre de Cent ans, le château et la seigneurie sont confisqués en 1340 par le roi Philippe VI contre Guibert de Didonne qui s'était rallié aux Anglais. Le roi les attribue à Arnaud Bernard de Preyssac, dit Soudan de Latran, en récompense pour ses services. Mais dès 1350, ce chevalier trahit à son tour le roi de France, lequel envoie Foulques de Matha pour assiéger et prendre le château, avant de le lui attribuer. En 1376, après que les Anglais s'en soient de nouveau emparé, le roi de France Charles V reprend Didonne comme le reste de la Saintonge, et donne le château et la seigneurie à l'un de ses capitaines, Jean de La Personne.

Ces différents soubresauts valent au château de sortir en ruines du conflit et d'être abandonné au 15e siècle. Vers 1450, il est repris par Charles VII qui le donne à son gendre, Olivier de Coëtivy, seigneur de Taillebourg. En 1501, Didonne passe par mariage à la famille de La Trémoille. En 1713, la seigneurie est acquise par le marquis Jean-Charles de Sennecterre qui en transfère le siège au château de la Touche, à Semussac, lequel prend alors le nom de château de Didonne. Selon la tradition, des pierres de l'ancienne forteresse servent à la construction de ce nouveau château.

A la même époque, l'ingénieur du roi Claude Masse, chargé d'établir une cartographie de la région et de ses principaux sites, dresse un plan des bourg de Saint George et de Didonne, sur lequel apparaît l'ancienne forteresse, dont les ruines sont encore visibles en ce début du 18e siècle. Repris en 1759 par Desmarais, en annexe de sa carte de l'estuaire de la Gironde, le plan montre les vestiges du château sur une petite butte, reliée au nord au bourg, encadrée à l'est et à l'ouest par de profonds fossés formant un fer à cheval, et tombant au sud sur les marais alimentés par le ruisseau du Riveau venant des marais de Chenaumoine.

Un siècle plus tard, en 1837, le plan cadastral ne montre plus que l'emprise ovoïde du château, entre le bourg au nord et les anciens marais en jardinages ou "vergnées", au sud. En 1905 encore, Noblet, dans son Histoire de Royan et ses environs, témoigne d'un pan de murailles d'un mètre et demi d'épaisseur et de larges et profonds fossés. Dans les années 1970, une partie du site, vers le sud et les anciens marais, est remblayée à l'occasion de la création d'un camping. De nos jours, l'emprise du "châta" se devine toujours entre la rue du Châta à l'est, l'allée des Violettes au sud, et la rue des Vergnées à l'ouest. Une grande partie des vestiges du château est probablement enfouie sous le village, qui s'est étendu vers le sud (allées des Coquelicots et des Violettes).

De premiers sondages en 2012 puis, en 2014, des fouilles préalables à un projet de construction au sud de la rue des Vergnées, ont permis de distinguer plusieurs enceintes successives et de mettre au jour certains vestiges sur le bord de l'enceinte fortifiée : deux fossés parallèles, très profonds (environ 3 mètres de profondeur sur 20 de large), conduisant vers les anciens marais au sud ; des traces d'occupation et d'habitat des 10e-15e siècles, entre la rue des Vergnées et le fossé le plus à l'ouest, sur le pourtour de la forteresse (silos, fosses, trous de poteau, restes de poissons et de coquillages, graines) ; des restes de dunes de sable et des traces d'aménagements en bordure des marais, au sud. Quelques céramiques protohistoriques et gallo-romaines ainsi que des traces d'époque carolingienne ont aussi été mises au jour. Toutes ces découvertes, bien que limitées au pourtour du château lui-même, témoignent d'un site d'occupation majeur sur les rives de l'estuaire de la Gironde au Moyen Age.

Périodes

Principale : Moyen Age

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Georges-de-Didonne

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Didonne

Cadastre: 1837 C, 2009 BC

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