Maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion

Située au carrefour de deux axes majeurs de la ville basse (intersection des rues de la Porte Saint-Martin et de la Grande Fontaine), cette maison conserve d'importants vestiges médiévaux qui témoignent d'au moins trois phases successives réparties entre la première moitié du 13e siècle et la première moitié du 15e siècle, signe d'un certain dynamisme en matière de construction dans ce secteur de la ville. L'édifice primitif a été fortement remanié au 18e siècle, puis à nouveau durant la première moitié du 19e siècle et enfin au début des années 1990. Une série de clichés avant réhabilitation permet de préciser l'emprise de l'édifice médiéval. L'intérieur, entièrement aménagé, ne laisse plus rien voir des origines médiévales de l'édifice.

Périodes

Principale : 1ère moitié 13e siècle

Principale : 14e siècle

Cette maison est implantée au bas de la pente que dévale le Tertre des Vaillants qui longe l'édifice du côté est. L'emprise de l'édifice est attestée au nord et à l'est par deux murs médiévaux. A l'ouest, les clichés pris avant la réhabilitation des années 1990 permettent de s'assurer que le mur actuel, entièrement dissimulé aujourd'hui, remonte bien lui aussi au Moyen Âge : il était de même construit en moyen à grand appareil régulier. Seule la limite sud reste inconnue puisque a façade de l'édifice de ce côté faisant face à la rue de la Porte Saint-Martin date du 18e siècle.

Le mur nord est le plus complexe puisqu'il présente au moins trois phases successives réalisées dans un intervalle assez bref avec des assises relativement homogènes à la limite entre moyen et grand appareil. C'est en fait la présence d'un ancien pignon, noyé au centre de la façade, qui permet d'individualiser plusieurs phases. Ce pignon, de dimensions très modestes, prend appui sur un mur bien plus long dont on peut voir six assises qui courent sur l'ensemble de la façade (la partie basse du mur étant aujourd'hui enterrée). Il s'agit là d'une construction soignée à joints très fins et dont les assises paraissent d'un module légèrement plus important que le reste du mur, ce qui les rattache à un édifice roman, probablement de la première moitié du 13e siècle et dont le plan aurait pu être barlong d'axe est-ouest. Peu après (seconde moitié du 13e siècle?), ce même mur servit d'appui pour la partie haute du pignon d'une demeure au plan oblong (par rapport au Tertre des Vaillants) d'axe nord-sud et à laquelle on peut probablement rattacher le gouttereau oriental qui sera présenté plus loin. Ce pignon était ajouré de deux étroites baies barlongues à ébrasement extérieur, l'une haute de trois assises, l'autre de deux. Enfin, toujours sur ce mur nord, une troisième phase a consisté à surélever l'ensemble de l'édifice d'au moins un étage, ce qui eut pour effet d'englober l'ancien pignon dans la nouvelle maçonnerie dont les assises sont un peu plus irrégulières et les joints légèrement plus épais. A cette occasion, une baie fut ménagée au niveau de l'étage proche de l'angle nord-est, petite porte ou simple fenêtre, couverte d'un arc brisé composé de quatre longs claveaux non extradossés et dont le chanfrein de l'encadrement est façonné en cavet. Ce détail permet de situer cette phase de construction dans le courant du 14e siècle ou au début du 15e siècle.

A l'extrémité du gouttereau oriental qui borde le Tertre des Vaillants, la jonction avec la façade nord ne présente pas de chaînage régulier, du moins pas avec la troisième phase de ce pignon qui s'appuie clairement contre le gouttereau. Il n'est par contre plus possible de se prononcer sur la partie inférieure de l'angle car côté rue, le percement d'une porte moderne a perturbé le parement initial et, côté jardin, la partie basse du mur est aujourd'hui sous terre. Sur ce gouttereau le phasage est plus délicat à déterminer. Le parement n'est plus roman et les deux petites qui ajourent le rez-de-chaussée sont du même type que celles du mur nord, ce qui rattacherait cette partie à la seconde phase de construction de l'édifice. Cependant, le parement de ce gouttereau semble homogène sur toute sa hauteur qui de fait, ne fonctionne pas avec la pente de l'ancien pignon nord. La différence entre l'appareillage de la seconde et de la troisième phase n'étant pas significative, le gouttereau à pu être surélevé d'un étage sans que cela ne laisse de trace mais comme il a été montré plus haut, cette dernière partie n'est pas liée avec la surélévation du mur nord et semble même lui être antérieure. La chronologie relative de cet édifice reste donc incertaine et nécessiterait un complément d'étude pour être précisée.

A l'extrémité nord, une cave a été creusée sous l'édifice, probablement lors de la phase d'aménagement du 18e siècle qui a consisté à reconstruire la façade côté rue de la Porte Saint-Martin. Cette cave comporte des fronts de taille et un puits d'extraction qui débouche dans le jardin contigu au nord (cad. AP264).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moyen appareil

  2. Mise en oeuvre : grand appareil

Toits
État de conservation
  1. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 1 rue de la Porte Saint-Martin

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Ville basse

Cadastre: 1845 C 709, 2010 AP 265

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