Maison Tourné

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Relevant de la première vague de construction de la station et faisant directement face à l'établissement thermal, cet imposant édifice, construit vers 1800, comptait parmi les plus anciennes et vastes pensions pour touristes de la localité. Appartenant à la famille Tourné dès le début du 19e siècle, Il figure déjà sur le plan d'ensemble réalisé pour le projet de construction de la maison du Gouvernement en 1809. Il apparaît en outre sur le plan géométrique de 1841, sur le plan cadastral validé par le préfet en 1866, puis sur la carte touristique du Guide Joanne en 1894. Au regard des documents iconographiques disponibles, notamment les lithographies contemporaines et les cartes postales du 20e siècle, l'édifice a connu, depuis sa construction originelle, diverses modifications et extensions aboutissant à son plan définitif.

Cette pension, idéalement située, appartient dans les années 1860 à Sophie Tourné, qui dépose plusieurs requêtes auprès de la commune parce que les travaux de construction de l'église ont diminué le volume d'eau dont elle avait la jouissance depuis soixante ans. La pharmacie du dénommé Lacoste, mentionnée dans le Guide Jam de 1869 et visible sur l'ensemble des clichés de l'édifice, occupait le rez-de-chaussée, de même que d'autres locaux commerciaux, notamment la Boulangerie Lépine durant l'entre-deux-guerres.

"Maison garnie" de renom, elle fait l'objet d'encarts publicitaires dans la presse locale à partir de 1877, où elle est décrite comme un établissement "admirablement situé", en face de l'établissement thermal et à proximité du jardin Darralde. Elle proposait alors une centaine de chambres pouvant être disposées en grands ou en petits appartements avec cuisines particulières. A l'instar des autres grands hôtels de la station, la Maison Tourné accueillait des consultations de médecins, comme ce fut le cas du docteur Manes, décédé en 1894.

L'imposante bâtisse est rachetée par la commune d'Eaux-Bonnes au début des années 1980, dans le cadre d'une politique de développement touristique visant à accroître les capacités d'hébergement en relation avec la station de ski de Gourette. L'édifice fut cependant démoli au début des années 1990.

Périodes

Principale : 1er quart 19e siècle

La Maison Tourné occupait une position stratégique entre le cœur de la station à vocation sanitaire et le jardin Darralde tout proche. Cet édifice mêlait les prérogatives de l'urbanisme naissant, les influences de l'architecture vernaculaire et les citations néoclassiques s'harmonisant avec les thermes tout proches. Elle présentait, en outre, une physionomie identique à la Maison Bonnecaze voisine, exceptée la forme des baies du rez-de-chaussée.

La pension se distinguait de la plupart des constructions d'Eaux-Bonnes par sa position dans l'espace public, chacune de ses façades étant visible depuis la voirie, en particulier après la canalisation et le couvrement du cours d'eau du Valentin. Cela impliqua donc un traitement soigné pour toutes ses élévations, à la différence des édifices voisins pour lesquels seules les façades principales étaient destinées à l'apparat. On percevait dans sa composition l'influence manifeste de l'architecture vernaculaire pyrénéenne, toutefois adaptée aux nécessités touristiques dictées par la société urbaine et visant à optimiser la capacité d'accueil de l'édifice.

Son plan irrégulier adoptait une forme polygonale, adaptée aux contraintes naturelles au moment de sa construction, à savoir le relief pentu et le lit du Valentin. Cette imposante bâtisse, comptant une centaine de chambres, s'élevait sur deux étages et un niveau de comble. La façade latérale, en face de la Maison du Gouvernement - actuel hôtel de ville -, était constituée de trois travées tandis que la façade principale, face aux thermes, en dénombrait cinq, d'après les cartes postales anciennes. Les documents iconographiques ne permettent pas, en revanche, d'apprécier la façade donnant sur l'ancien Hôtel de la Paix (également détruit), et celle faisant face à l'ancienne Maison Courtade - actuelle Résidence de la Paix.

Suivant les modes constructifs habituels à Eaux-Bonnes, les élévations, relativement soignées, étaient couvertes d'enduit blanc, hormis au niveau des encadrements de baie, des corniches et des chaînages d'angle en pierre d'Arudy. La porte d'entrée monumentale, taillée dans cette même pierre locale et comprenant une baie en plein-cintre surmontée d'une corniche, semblait s'inspirer de celle de l'établissement thermal. De même, les percements du rez-de-chaussée, également en plein cintre, se référait au style néoclassique qui inspira les premières constructions de la station.

A l'instar des constructions environnantes, la Maison Tourné conservait de l'architecture rurale ossaloise les fenêtres en chien-assis de ses combles, ainsi que sa couverture en ardoises pyrénéennes. Alliant les nécessités de la vie urbaine et du tourisme, les espaces se répartissaient entre les salons d'accueil et les locaux commerciaux au rez-de-chaussée, dont les devantures sont visibles sur les cartes postales anciennes, ainsi que les logements dans les étages.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

étage de soubassement, 2 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , place Abbadie-Tourné

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2018 AN 163

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