Ensemble de l'autel de la Vierge (autel, gradin d'autel et tabernacle)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Hauriet

Cet ensemble est composé d'éléments disparates, probablement assemblés dans les années 1960-1970. La partie la plus ancienne est le gradin, dont le riche décor de rinceaux en relief est très proche d'autres exemples de la première moitié du XVIIIe siècle (comme ceux du maître-autel de Poudenx et de l'autel de la Vierge à Sort-en-Chalosse). Le tombeau galbé, encore dans la tradition du XVIIIe siècle, est celui de l'autel originel de la Vierge, "réparé par les soins et aux frais de M. de Labordène" peu après l'incendie de 1830 (monographie paroissiale) ; peut-être s'agit-il de l'autel auquel travaillait en mai 1835 "le sieur François Corbelinière" - nom francisé de François Corbellini, artisan d'origine italienne qui œuvrait l'année précédente à Brassempouy.

Le tabernacle, qui provient de l'ancien maître-autel démantelé lors de la réfection du chœur en 1954, est certainement le meuble livré en 1838 par le doreur Guilhaume Lagarde aîné (1798-1870), de Saint-Sever. Son devis, en date du 9 décembre 1837 (mais approuvé par la fabrique seulement le 3 avril 1838), présente quelques variantes par rapport au tabernacle actuellement conservé - remplacement de "l'ordre corinthien" par de simples pilastres sans chapiteau et du "St Jean sur la porte" par un cœur sacré -, mais aussi plusieurs points identiques - les "agneaux immolés" sur les deux ailes, les dimensions, etc. L'armoire eucharistique est extrêmement proche, par son plan à faces convexes et son décor en relief (angelot sous la porte), de réalisations du début du XVIIIe siècle, tel le tabernacle de l'autel de la Vierge à l'église d'Estibeaux (canton de Pouillon, réf. IM40001303) - qui présente au sommet des trois faces un motif de volutes adossées strictement identique à celui de Hauriet. S'il est possible que Lagarde ait pris modèle sur un meuble ancien pour l'exécution de sa commande, il pourrait aussi avoir remployé une armoire du XVIIIe siècle en la redécorant et en la dotant d'ailes nouvelles.

L'autel, déjà en mauvais état en 1863, fut "réparé l'année suivante par M. Lamarque, doreur résidant à Aire-sur-l'Adour" (Jean-Baptiste Lamarque, né en 1823). Le tabernacle, peint à l'origine en faux marbre avec reliefs dorés, est aujourd'hui presque uniformément recouvert de bronzine. Si les quatre chandeliers en bois doré livrés par Lagarde en même temps que le tabernacle ont disparu, il est possible que la croix d'autel qui complétait la garniture corresponde à celle actuellement déposée à la sacristie.

Périodes

Principale : 18e siècle

Principale : 2e quart 19e siècle

Dates

1838, daté par source

Auteurs Auteur : Lagarde Guilhaume

Doreur à Saint-Sever (Landes), né à Saint-Sever le 16 pluviôse an VI (4 février 1798) et mort dans la même ville (rue de la Guillerie) le 1er janvier 1870 ; fils aîné de Pierre Lagarde (mort le 26 octobre 1832) et de Madeleine Bichambre (morte à Saint-Sever le 26 octobre 1858) et frère du menuisier et sculpteur Raymond Lagarde "cadet" (1803-1875). L'activité de Guilhaume Lagarde est documentée en 1826 (Rion-des-Landes),1831, 1837-1838, 1839 (Laluque) et 1861. Il épousa à Toulouzette, le 11 février 1830, Jeanne Pauline dite Apolline Despouys (Toulouzette, 19 pluviôse an IX / 8 février 1801 - Saint-Sever, 6 juin 1880), fille de Bernard Arnaud Despouys (issu d'une famille de doreurs) et de Catherine Darrieux (source : AD Landes, 4 E 282/42 et 4 E 282/53).

, doreur (attribution par source)
Auteur : Corbellini François

Fabricant de mobilier religieux (marbrier ?) d'origine italienne, actif dans le sud des Landes sous la monarchie de Juillet, documenté en 1834 (maître-autel de l'église de Brassempouy) et 1835 (Hauriet). Il est cité sous le nom francisé de "François Corbelinière" dans les archives de Hauriet. Peut-être parent du stucateur Santo Corbellini, né en 1803 à Pellio Superiore dans la province de Côme, qui passa à Vittoria en Espagne en 1831 (passeport conservé à la mairie de Saint-Sever, Landes).

, fabricant de mobilier religieux (attribution par source (incertitude))
Auteur : Lamarque Jean-Baptiste

Jean-Baptiste Lamarque, doreur à Aire-sur-l'Adour (Landes), dont l'activité est documentée en 1858-1859 (Saint-Loubouer), 1864 (Hauriet) et 1878 (Latrille). Né le 24 juillet 1823 à Aire-sur-l'Adour (AD Landes, 4 E 1/6) ; fils de Jacques Lamarque, tailleur d'habits à Aire, et de Françoise Caussen, et frère cadet de Sylvain-Arnaud Lamarque, tourneur (né en 1819). Marié à Aire, le 16 février 1859, avec  Marie Palmire Coq (Castillonnès, Lot-et-Garonne, 28 février 1827 - ?), fille de Pierre Victor Coq, horloger à Aire, et de Jeanne Marie Hébé Lapeyre (AD Landes, 4 E 1/21), et sœur de l'abbé Jean-Baptiste Hector Coq (Castillonnès, 16 février 1829), curé de Latrille (qui fit travailler son beau-frère en 1878). Le couple eut un fils : Jacques Raphaël Emmanuel Marie Joseph Lamarque (1861-1932), négociant. Jean-Baptiste Lamarque était encore vivant lors du premier mariage de son fils à Aire, le 9 décembre 1891.

, doreur, restaurateur (attribution par source)

Autel tombeau d'élévation galbée, en bois peint en blanc avec filets et décor peints en doré (cartouche central de la face) ; traverse supérieure moulurée en doucine droite. Gradin droit à décor sculpté en relief dans la masse. Tabernacle d'élévation droite, avec armoire eucharistique à façade et côtés convexes, porte convexe en plein cintre, ailes rectangulaires chevillées ; le décor d'applique est en stuc ou plâtre, à l'exception de l'angelot sur le soubassement de l'armoire et des reliefs à volutes au sommet des trois faces de celle-ci, sculptés dans la masse ; l'ensemble est entièrement peint à la bronzine, à l'exception de la frise de l'entablement et d'un filet au-dessus du soubassement, peints en rouge, des panneaux des ailes, peints en faux marbre gris, et de la tête d'ange, peinte au naturel.

Catégories

menuiserie, sculpture

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, galbé, droit
Matériaux
  1. Matériau principal : bois

    Techniques : mouluré, peint, peint faux or

  2. Matériau principal : plâtre

    Mise en oeuvre : décor

    Techniques : moulé, peint faux or

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 175

    Précision sur la mesure : hauteur totale

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 189

    Précision sur la mesure : largeur totale


Précision sur les dimensions :

Autel : h = 96,5 ; la = 200 ; pr = 85. Gradin : h = 15,5 ; la = 189. Tabernacle : h = 63 ; la = 163 ; pr = 33,5 (armoire).

Iconographie
  1. Thèmes : Coeur Sacré de Jésus, Agneau mystique, MA

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : angelot, rinceau, lys, ruban, chute végétale


Précision sur l'iconographie :

Monogramme MA entre deux branches de lys nouées par un nœud de ruban au centre de la face de l'autel. Frise de rinceaux avec volutes et feuilles en bouillon sur le gradin. Cœur sacré en gloire sur la porte du tabernacle ; angelot aux ailes déployées sur le soubassement sous la porte ; chutes végétales sur les pilastres de part et d'autre de la porte ; motifs à volutes adossées et palmettes sur les faces latérales de l'armoire et sur les ailes ; Agneau mystique (couché sur le livre aux sept sceaux) dans un panneau carré peint en faux marbre sur chacune des ailes du tabernacle.

État de conservation
  • oeuvre composite
  • manque
  • repeint

Ensemble composé d'éléments de provenances diverses. Il manque sans doute des panneaux d'amortissement au-dessus des ailes du tabernacle et peut-être une exposition. Le tabernacle est recouvert de plusieurs couches de peinture grossièrement appliquées et en dernier lieu d'une couche de bronzine dorée qui empâte les reliefs ; les éléments décoratifs d'applique sont très lacunaires.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Hauriet

Milieu d'implantation: en village

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