Port de l'Houmeau

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Angoulême

Le port de l'Houmeau est créé en 1280 par lettres patentes de Philippe III, pour établir un port plus proche de la ville que celui de Basseau et indépendant de l'abbaye de Saint-Cybard. Ce nouveau port, se développe au détriment des deux autres. On y expédie des vins et divers produits de l'Angoumois et on y reçoit du sel et autres marchandises de la côte ou de pays étrangers. Au-delà, les sels sont envoyés par charrettes vers le Poitou, le Limousin et d'autres provinces du Centre.

Au milieu du 17e siècle, le papier devient également un objet de transport important, entre le déchargement des chiffons servant de matière première et l'export du papier vers l'étranger.

Dans le cadre du projet de l'amélioration de la navigation de la Charente élaboré en 1767 sous la direction de Turgot, des travaux sont envisagés au port de l'Houmeau. Un plan, levé en 1773, montre l'état de la rive avant travaux et l'aménagement prévu, qui semble réalisé avant 1778. Le port et, plus largement, les autres améliorations du cours du fleuve sont dus à l'ingénieur Etienne Munier. Une ordonnance de 1781 mentionne "le nouveau port de l'Houmeau". Il est alors divisé en quatre parties : la première (au nord) pour le dépôt de l'artillerie, la deuxième pour la réparation des gabares, la troisième est réservée au déchargement du sel, et la quatrième aux dépôts de bois et autres marchandises.

En amont du port, les ouvrages sont laissés en l'état au moment de la Révolution et la navigabilité cesse au-delà de Gond. Les négociants de l'Houmeau entreposent les marchandises en provenance de Saintonge et d'Aunis, qu'ils expédient ensuite vers l'intérieur : du bois du Nord, des chiffons, du plâtre, du blé et surtout du sel. Dans l'autre sens partent des bateaux chargés de papier, de fers, de canons et de produits agricoles. En 1844, le port est relevé au-dessus du niveau des crues ordinaires du fleuve, empierré et revêtu d'un mur de quai continu sur une longueur de 300 mètres.

En 1852, 43 000 tonnes de marchandises transitent par le port, surtout des vins, eaux-de-vie, céréales, sels, épiceries, matériaux et houilles. Toutes les industrie tributaires de la route et de la navigation sont groupées dans le voisinage du port. En 1860, deux gabares en moyenne, tirées par des boeufs, s'arrêtent tous les jours au port. Ce dernier est relié au réseau de chemin de fer d'Orléans par un embranchement qui se détache de la ligne d'Angoulême à Limoges et qui dessert la fonderie nationale de Ruelle. Cependant, avec l'ouverture de la ligne de chemin de fer d'Angoulême à Rochefort en 1867, le trafic diminue de façon importante.

Malgré les dragages réalisés à la suite de la loi de 1883 relative à l'amélioration de la Charente, les hauts fonds du fleuve entre Angoulême et Jarnac ne permettent pas le trafic de la batellerie moderne dont la jauge s'approche des 300 tonnes. Cependant, les gabares, désormais regroupées par quatre ou cinq, sont traînées par un remorqueur à vapeur, de façon beaucoup plus rapide qu'autrefois.

Dans les années 1890, le port consiste en un quai de 45 mètres de longueur. Il est muni d'une grue hydraulique de 100 tonnes, qui sert au transbordement du matériel de guerre.

La concurrence du chemin de fer est telle, que, vers 1900, le tonnage de marchandises embarquées au port tombe à 8 000, et à 6 000 en 1911. Une très faible quantité de sel est encore transportée, et on y charge de la houille, des bois, des matériaux, des vins des eaux-de-vie, des farines et des canons de Ruelle. L'activité du port nécessite la présence d'une capitainerie (19, boulevard Besson-Bey), bâtie durant le premier quart du 19e siècle (PA00104202).

En 1926, le fait que la Charente, depuis sa source jusqu'à Cognac, soit rayée de la nomenclature des voies d'eau navigable condamne le port.

Périodes

Principale : 2e moitié 18e siècle

Auteurs Auteur : Munier Etienne, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par travaux historiques)

Le port de l'Houmeau est établi au bas du promontoire sur lequel est bâti la ville d'Angoulême et dans la courbe que dessine le fleuve en bordure du faubourg du même nom.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Angoulême , boulevard Besson-Bey

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: l'Houmeau

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