Dangé-Saint-Romain : présentation de la commune

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Histoire de Dangé-Saint-Romain

Situé dans la vallée de la Vienne, au nord de l'Agglomération de Grand Châtellerault et à dix kilomètres environ de Châtellerault, Dangé-Saint-Romain est un territoire né de la fusion, en 1971, des communes de Dangé (rive droite) et de Saint-Romain-sur-Vienne (rive gauche).

Les premières traces d'occupations humaines :

Des traces d'occupations humaines ont été repérées à partir de prospections aériennes et de photo-interprétations réalisées sur l'ensemble du territoire. Elles ont permis de relever quarante-deux entités sur le territoire de Dangé-Saint-Romain dont plusieurs enclos datant de la Préhistoire et seize entités de la période gallo-romaine. L’occupation antique est présente sur les coteaux de la vallée de la Vienne mais également en bordure de rivière. Il est possible qu'un gué, permettant le passage entre les deux rives, ait existé dès cette période.

Un habitat troglodytique a probablement été également aménagé par les premières populations présentent sur le territoire.

Le territoire jusqu'à la Révolution :

Le premier édifice fortifié connu est le mur dit Sarrazinet ou mur des Sarrasins, situé sur la rive gauche de la Vienne. Il a probablement été construit sous le Bas-Empire, vers le 4e siècle. Long d'une dizaine de mètres environ et large d'un mètre cinquante, il est constitué de rangées de pierres assisées sans joint, appareillées en moellons. Sa fonction défensive à cet endroit n'est pas connue précisément.

Le second édifice fortifié repéré est la motte castrale de Plumeroux culminant à une centaine de mètres sur la rive droite de la Vienne. Cet édifice, situé sur un monticule entouré de fossés, conserve les vestiges d'une tour de 12 mètres de largeur qui pourrait dater du 13e siècle. La motte castrale est le siège d'une bataille livrée en 1370 par le vicomte de Châtellerault contre les troupes du roi de France. Louis de Mailly, un lieutenant de Du Guesclin, s'en empare et pour le récompenser de son exploit, Charles V lui fait don de la forteresse qu'il a conquise. Ce château est lié au prieuré Saint-Maurice dont il subsiste une construction de plan rectangulaire en contrebas de la motte. Le site castral est abandonné à une date inconnue et il est aujourd'hui entièrement envahi par la végétation. Une seconde motte castrale est mentionnée à Bellevue, en direction de Vellèches, mais elle est à peine visible sur les photographies aériennes et son implantation reste très hypothétique (cf. Marie-Pierre Baudry, Châteaux "romans" en Poitou-Charentes Xe - XIIe siècles, Geste éditions, 2011, p. 234).

La paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Dangé est citée en 637 et celle de Saint-Romain en 1164. La première église Saint-Pierre, de style roman, est démolie à la fin des années 1850 pour faire place à un édifice plus grand orienté au nord. L'église de Saint-Romain date du 12e siècle. Un prieuré est construit à proximité puis fortifié dans le courant du 15e siècle. L'ensemble appartient à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers. Au nord de Dangé, le prieuré de Buxières qui dépendait de l'abbaye de Noyers en Indre-et-Loire est fondé au 12e siècle. Du prieuré ne subsiste qu'une chapelle romane dont le choeur est orienté. Un hameau se constitue au fil des siècles au sud de la chapelle.

Jusqu'à la Révolution, la commune de Saint-Romain fait partie de l'archiprêtré de l'Ile-Bouchard, du diocèse de Tours, du duché, de la sénéchaussée et de l'élection de Châtellerault. La seigneurie de Saint-Romain et le patronage de la cure appartenait à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers. La commune de Dangé faisait elle partie de l'archiprêtré, duché, sénéchaussée et élection de Châtellerault.

Les premiers hameaux mentionnés dans les sources sont ceux de Poligny et de Piolant (seconde moitié du 11e siècle) ainsi que le moulin des Trois Moulins vers 1096. Le hameau de Moury est lui cité vers 1131 dans le cartulaire de Noyers (silva de molri). La majorité des hameaux et écarts se constituent entre le 14e et le début du 17e siècle. Ces hameaux, rassemblant quelques maisons, étaient érigés en fiefs dépendant de seigneuries principalement celle de la Fontaine située sur la commune des Ormes et celle de Marigny-Marmande. A Saint-Romain, les hameaux et moulins dépendaient de l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers. Ces hameaux rassemblent les deux-tiers de la population des deux communes.

Dès la fin du 15e siècle, la route de Paris à Bordeaux vers l'Espagne est l'une des première à être pourvue de relais. A cette époque la route emprunte le tracé par Blois, Amboise, Loches, Ligueil et Descartes. Le relais de Piolant apparaît probablement à cette période et est cité jusqu'en 1675 date où il est transféré à Dangé. Il existait sans doute plusieurs relais ou des relais secondaires, peut-être un à Bois-Simon et un autre aux Bodinières. Le tracé de la route est modifié en 1752 sur l'initiative du comte d'Argenson et le tronçon passant par Descartes est abandonné au profit d'un tracé plus linéaire passant par Tours, Sainte-Maure-de-Touraine, Port-de-Piles, les Ormes et Dangé avant de continuer vers le sud par Châtellerault et Poitiers. Au milieu du 18e siècle, des bornes en pierre sont installées toutes les toises sur le tracé de la route. Il en subsiste trois sur la commune de Dangé.

Dangé-Saint-Romain au 19e siècle :

En 1790, Dangé devient chef-lieu de canton et se dote à partir de 1848 d'une salle de justice de paix située dans le même bâtiment que la maison d’école et la mairie. Saint-Romain-sur-Vienne est rattaché au canton de Leigné-sur-Usseau.

Bien que dépendants de deux cantons différents, les communications entre les deux communes existent. Le passage entre les rives est facilité par la construction de gués, en amont de l'actuel pont, puis par la construction de charrières qui permettent le passage de convois plus importants. La construction du pont en 1858 conduit à une augmentation du nombre de constructions du côté de Dangé, la population de Saint-Romain restant stable - autour de 500 habitants - jusqu'à son rattachement avec Dangé en 1971. Plusieurs toponymes attestent de la proximité de la rivière : la Gravelle (petits cailloux alluvionnaires charriés par la rivière), la Rivière (ferme citée dès le 15e siècle). La présence de l'eau a également favorisé des installations artisanales puis industrielles rive droite (tuileries au 18e siècle puis laiterie fondée en 1897). Trois moulins sont construits sur l'affluent de la Vienne, le ruisseau des Trois Moulins, rive gauche.

La ligne ferroviaire de Paris à Bordeaux, inaugurée en 1852, offre à Dangé un nouveau moyen de transport. La commune est reliée au réseau dès l'ouverture de la ligne avec la construction d'une gare (détruite).

Plusieurs aménagements sont réalisés au cours du siècle : translation du cimetière de Dangé près de la ferme de la Rivière, démolition et reconstruction de l'église Saint-Pierre, construction d'écoles.

La démographie des deux communes suit des courbes différentes. Celle de Saint-Romain-sur-Vienne reste stable, en moyenne 500 habitants dont une centaine dans le bourg, la grande majorité habitant dans les nombreux hameaux et fermes. Celle de Dangé est davantage fluctuante. En 1836, la population est de 685 habitants. 20 ans plus tard, elle passe à 900 personnes dont plus des deux-tiers habitent dans les écarts. Le nombre de maisons reste également stable, autour de 250. Au cours du 4e quart du 19e siècle, la population du bourg va augmenter au profit des hameaux et fermes isolées qui voient leur population chuter à partir de 1886.

Dangé-Saint-Romain du 20e siècle à nos jours :

En 1909, Saint-Romain devient Saint-Romain-sur-Vienne pour éviter une confusion avec la commune de Saint-Romain située dans le canton de Charroux et permettre un meilleur acheminement du courrier postal. Le rattachement des deux communes est évoqué dès le début des années 1920 dans une délibération de la commune de Saint-Romain-sur-Vienne qui est plus proche géographiquement de Dangé que de son chef-lieu de canton Leigné-sur-Usseau. Du point de vue démographique, la première partie du siècle connaît peu de variations de population. Cependant, lors du recensement de 1906, les habitants du bourg de Dangé (à La Gravelle, la Grande Croix, Buxières et dans le bourg) sont pour la première fois plus nombreux que dans le reste de la commune.

La première moitié du 20e siècle est marquée par une augmentation du nombre de maisons construites, principalement le long de la départementale 910 (69 maisons en 1921, 88 en 1931, 94 en 1936). Dans les années 1950, la route nationale 10 est réaménagée avec l'installation de l'éclairage public, l'abattage des arbres qui bordent la route (1957) puis son élargissement.

La seconde moitié du 20e siècle voit également la construction de nombreux lotissements autour de la route de Descartes, dans le prolongement de la rue de la Gare, rue Ludovic-Goulier et route de Vaux. La cité américaine Lafayette construite au sud du bourg de Dangé comptabilise à elle seule 373 personnes en 1962. Parallèlement à l'aménagement de ces nouvelles zones pavillonnaires, Dangé se dote de nouveaux équipements sportifs et de loisirs (piscine, stade, gymnase, centre de loisirs Mille-Club), d'écoles maternelles et primaires et de nouveaux services (centre de tri postal au début des années 1980). Les deux communes réunies en 1971, la mairie de Dangé-Saint-Romain s'installe dans une maison particulière au coeur du bourg, le long de la D 910, en 1979 et est agrandie en 1994.

Au recensement de 2018, la population est de 2975 habitants.

Des carrières de sables et de graviers alluvionnaires sont actuellement exploitées au lieu-dit Le Marchais et les Grandes Varennes.

Situé au nord de l'agglomération de Grand Châtellerault, Dangé-Saint-Romain est constitué des deux anciennes communes de Dangé et Saint-Romain-sur-Vienne réunies en 1971. La commune couvre 34,99 kilomètres carrés. Le territoire est traversé par trois parallèles suivant un axe nord/sud : la rivière de la Vienne, la départementale 910 (ancienne route de Paris à Bordeaux puis nationale 10) et la ligne ferroviaire reliant Tours à Poitiers.

La commune compte 2975 habitants (2018). Elle est entourée des communes des Ormes, de Saint-Rémy-sur-Creuse, de Leugny, d'Oyré, d'Ingrandes-sur-Vienne, de Vaux-sur-Vienne, de Vellèches et d'Antogny-le-Tillac, cette dernière commune étant située dans le département de l'Indre-et-Loire.

Le territoire est situé dans la plaine alluviale de la Vienne avec des coteaux en pentes douces et des plateaux culminant à environ 115 mètres rive gauche et 140 mètres rive droite. Plusieurs cours d'eau sont présents sur le territoire communal : la Vienne qui traverse le centre du territoire selon un axe Nord-Sud, le ruisseau des Trois Moulins, présent dans l'extrémité Nord-Ouest, la Courance de Pautrot qui entre très légèrement en limite orientale de la commune, le Beugnon (rive droite). La partie sud-est du territoire est la plus boisée. L'agriculture y est principalement orientée vers les grandes cultures (céréales et oléagineux) et l'élevage bovin laitier.

La carte géologique de Châtellerault (n° 541) nous renseigne sur la nature des sols : une large bande varient d'1,5 à 2 km constituée de sables et de graviers provenant des alluvions de la rivière de la Vienne. Sur la rive droite, côté Dangé, le calcaire blanc domine avec quelques strates de tuffeau jaune sur une bande orientée nord/sud passant par Saint-Sulpice jusqu'à Maison-Vieille. Au lieu-dit les Mouillères, le sol est constitué de grès rouges dont la teinte varie de l'orangé au brun rouge violacé. Sur la rive gauche, la plaine alluviale est plus étendue et l'on retrouve des alluvions jusqu'à 2,5 km du lit de la rivière actuelle (la Cour, la Barre, La Pâquerie). Autour de Villiers, un affleurement du tuffeau est visible.

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