Présentation de la commune de Massais actuellement Val-en-Vignes

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Les découvertes archéologiques

L’histoire de Massais durant le néolithique n’est pas connue, néanmoins des sites ont été identifiés et quelques objets ont été trouvés. Une hache d’apparat découverte en 1972 par J-M Jauneau, est aujourd'hui conservée au musée de la Roche-sur-Yon. Georges Germond a également mis au jour des silex et des tessons de céramiques près des Douves chaudes. Près de la ferme du Magny a été découvert un sarcophage mérovingien provenant probablement, comme à Bouillé-Saint-Paul, de la production de Doué-la-Fontaine.

En 1980, le lieu-dit de la Butterne est considéré par Georges Germond comme une ancienne motte castrale, elle n’a néanmoins pas encore été fouillée.

La paroisse de Massais du Moyen-âge au 18e siècle

La plus ancienne mention de la paroisse date de 1122 lorsqu’elle est citée comme Machai dans le cartulaire du Châtelet de Thouars. En 1166 on trouve l’écriture de Machaicum. Ce toponyme viendrait de la famille de Maçai dont le nom est cité en 1173, lorsque Raoul Maçai est témoin de la donation faite par le vicomte de Thouars Geoffroy IV à l’église Sainte-Marie de Fontevrault. Dans les archives de la châtellenie de Bouillé-Saint-Paul, c’est la paroisse de Saint-Hilaire de Massay qui est citée.

Cette paroisse appartenant aux Marches communes du Poitou et de l’Anjou, relevait de l’Élection de Thouars et dépendait de la Sénéchaussée de Saumur. Elle est nommée Saint-Hilaire de Massay, après l’évangélisation du territoire par les disciples de Saint-Hilaire. Le chemin de Saint-Hilaire qui traversait le bourg de Massais, reliait Poitiers à Angers.

Le fief de Massais appartenait à la fin du 16e siècle au maire de Poitiers, Jacques Clabat. Puis en 1604 Gilles de Châtillon reçut par « foy et hommage-lige » du vicomte de Thouars la haute, moyenne et basse justice sur le fief de Massais qui comprenait : l’église, le presbytère, le cimetière ainsi que le fief de la Carie. Néanmoins, les vicomtes conservèrent leur autorité sur la paroisse de Massais. Au cours des 17e et 18e siècles trois familles se succédèrent : les Ogeron, les Dillon, et les Rogier.

Il existait plusieurs seigneuries secondaires : celle de la Carie, celle de la Davière et celle de la Roussière. Le fief de la Carie cité dès 1363, appartenait à la baronnie d’Argenton. Dès la fin du 15e siècle, le moulin de la « Vieille Davière » est cité dans un aveu de la châtellenie de Bouillé-Saint-Paul. Le logis et sa haute toiture en ardoise sont encore visibles sur des photographies des années 1980. Aujourd’hui, il ne reste que la ferme de la Davière. Enfin, le fief de la Roussière peu documenté, appartenait depuis le 17e siècle à la famille Cathelin.

Le Prieuré de Vaucouleur

Un prieuré indépendant de la paroisse de Massais était installé sur le versant est de l’Argenton, nommé Vaucouleur, il était dédié à Saint-Jean. Avant la création du prieuré, la chapelle Saint-Jean fondée par la famille Vaucouleurs a été construite sur le versant oriental de la vallée de l’Argenton. L’évêque de Poitiers Raoul de la Fustaye fondateur l’abbaye Saint-Sulpice-des-Bois (Ille-et-Vilaine) lègue, vers 1117, la chapelle de Vaucouleurs, le prieuré la Madeleine de la Fougereuse et la chapelle de Vérillé à l’abbesse. Son successeur Guillaume II, renouvelle en 1129, le leg. Les religieuses du prieuré de la Fougereuse deviennent propriétaires du moulin à vent de Vaucouleurs en 1224. En 1270, la famille de Montours, successeur de la famille de Vaucouleurs font donation des terres de Vaucouleurs au prieuré de la Fougereuse permettant la création d’un prieuré fondé par les religieuses autour de la chapelle Saint-Jean. Au 16e siècle, le prieuré est en partie détruit par les Guerres de religions. Une communauté de religieuses continue à vivre au prieuré. En 1650, la religieuse Marguerite Damours puis la religieuse Julienne Damours en 1675 et 1695 rendent aveu au duc de la Trémoïlle. Au cours du 18e siècle, la communauté décline progressivement et un chapelain local est nommé par l’abbesse de Saint-Sulpice-des-Bois.

Avant la destruction du prieuré durant la Révolution, celui-ci se composait de trois fermes : la ferme de Vaucouleurs, celle de la Barbotinière et celle de la Sorinière (commune de Moutiers-sous-Argenton). Au début du 19e siècle, une description des bâtiments est faite " la grande chapelle transformée en grange conserve l’autel majeur et l’autel dédié à Saint Eutrope ; une petite chapelle ; des pressoirs ; des greniers ; des écuries et une maison à trois chambres basses". La ferme de Vaucouleurs et le moulin à vent sont les seuls bâtiments représentés sur le plan cadastral de 1814. Ils n’existent plus aujourd’hui.

Les chapelles

La paroisse de Massais possédait plusieurs chapelles sous l’Ancien régime. Trois chapelles étaient desservies dans l’église paroissiale : Saint-Mathurin de la Roussière, Notre-Dame des Meslé et celle de Richemont. Le hameau de la Richard près de l'ancienne route menant de Thouars à Argenton avait une chapelle dédiée à saint Roch. Celle située au Vieux-pont appartenait en 1470 à Louis Tyndo sénéchal de Thouars. Elle existait encore en 1716, lorsque François-René Gaillard est chapelain. La chapelle des Sarragots cité à la fin du 18e siècle et située près du moulin neuf est aujourd'hui en ruine.

Le 19e siècle et 20e siècle

L'urbanisation entre le 19e siècle et les années 1930

Au 19e siècle, l’habitat dispersé des fermes et des hameaux va progressivement se dépeupler au profit du bourg qui se développe et centralise l’artisanat, les commerces et les institutions publiques. Un édifice accueillant la mairie et l’école des garçons est construit tandis qu’un bureau de poste est créé. Une école congréganiste pour filles est installée dans le bourg au milieu du 19e siècle. Il faut attendre le début du 20e siècle pour qu’un groupe-scolaire soit construit sur la route principale menant de Thouars à Argenton-les-Vallées. L’église est reconstruite à la fin de ce même siècle, permettant de repenser la place principale. Vers 1818, une foire est organisée chaque année. La commune est autorisée dès 1875 à organiser trois nouvelles foires par an. Une auberge puis un hôtel sont construits sur la route principale. Le bourg dont le développement se poursuit jusqu'aux années 1930, conserve très peu de bâti antérieur au 19e siècle.

Pour fluidifier la circulation, l’ancien pont traversant l’Argenton entre le bourg et le Moulin vieux est remplacé au début du 20e siècle par un pont en amont. Les anciennes piles sont toujours présentes dans le lit de la rivière. La passerelle du moulin Bernard est reconstruite en 1919 après avoir été la même année détruite par une crue de l'Argenton.

Le patrimoine industriel

La vallée de l’Argenton a permis la construction au cours des siècles de six moulins à eau. Le plus ancien dit le Moulin Vieux est cité dans les textes dès 1060. Le cadastre napoléonien permet de comptabiliser cinq moulins à eau et sept moulins à vent. Les moulins Bernard, Mercelot et Moulin Neuf fonctionnaient encore à la fin du 19e siècle tandis que le moulin Chotard a cessé son activité dès 1870. Au début du 20e siècle, la base d’un ancien moulin à vent de Moulin Vieux est utilisée pour l’érection d’un monument en hommage au Sacré-Cœur.

Chaque moulin à eau fonctionnait avec un ou plusieurs moulins à vent. Certains moulins existent encore comme les moulins : Bernard, Mercelot, et de Vaucouleurs. Le moulin de l’Alouette ou de Grifferus a été restauré au début du 21e siècle.

Dans le bourg de nombreux artisans installent leur atelier. À la Maltière, un four à tuiles est construit en 1828. Il se développe au cours du siècle avec l’ajout d’une briqueterie. La date de l'arrêt de sa production, au cours du 20e siècle n'est pas exactement connue. En 1905, la laiterie est créée dans le bourg de Massais. Elle a fonctionné jusqu’au début du 21e siècle.

La légende du Duhomard

En 1922, un banquet est organisé par Armand Chary à Massais à l’hôtel Jolly. Celui-ci est suivi par un concours de pêche dans l’Argenton près du moulin Bernard. Cette même pêche qui deviendra une légende autour de la création de l’alcool le Duhomard en 1926. Lors du banquet de 1922, Émile Diacre après s’être assoupi près de sa canne à pêche sort de l’eau un homard. Lors de la création de son alcool, Émile Diacre lui donne le nom de Duhomard en rappel de cette pêche miraculeuse. Très vite, l’alcool devient populaire dans le Thouarsais et à travers la France.

À la fin du 20e siècle, des zones pavillonnaires sont construites autour du bourg qui s’étend aussi bien au sud et au nord. Les locaux des anciens artisans sont laissés à l’abandon ou deviennent des dépendances alors que les commerces disparaissent et que les sociétés s’agrandissent.

La commune de Massais située dans la partie nord-ouest de la Communauté de communes du Thouarsais, s'étend sur une superficie de 21,14 km².

Entre le bocage et la plaine de Thouars, le point le plus haut de la commune de Massais s'élève à 121 mètres au-dessus du niveau de la mer. Du sud-ouest près du pont de Grifferus, au nord-est en amont du moulin de Preuil (commune de Bouillé-Saint-Paul), son territoire est traversé par l'Argenton et sa vallée profonde. Celle-ci se caractérise par un dessin escarpé se composant de gabbros, une roche magmatique cristallisée et très dure, de couleur bleu nuit. Cette roche granitique affleure à la surface donnant un aspect abrupt aux versants de la vallée. Au lieu-dit des Douves chaudes, l’eau est ferrugineuse.

Depuis le 3 juin 1950, le « Plan d’eau, îlots et rives de l’Argenton » est un site naturel inscrit s’étendant sur les communes du Breuil-sous-Argenton, de Moutiers-sous-Argenton et de Massais. La commune bénéficie également d’autres protections : Natura 2000, de Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique de type 1 et 2 et d'un Espace Naturel Sensible nommé les Éboulis.

La commune est constituée d'un bourg central ainsi que de hameaux : les Haute et Basse Brousse Galet, Audefois, la Retière, Bateviande, la Richard, et la Basse Brousse Audebert ; et de fermes éparpillées sur l’ensemble du territoire. Les fermes principalement à bâtiments joints, conservent des éléments architecturaux récurrents : notamment les escaliers droits en maçonnerie qui donnent accès au grenier et les génoises qui ferment les avant-toits. Dans la vallée de l’Argenton sont bâties des fermes de moulins qui sont pour la plupart en ruines. La ferme du moulin Neuf et celle du moulin Chotard sont les seules encore habitées. Le bâti est construit en granite provenant de carrières à ciel ouvert aujourd'hui inexploitée.

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