Église paroissiale Saint-Martin

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Angles-sur-l'Anglin

L'église paroissiale date de la fin du 11e siècle. Elle porte le vocable de Saint-Martin, très répandu dans cette région proche de la Touraine. Elle était le siège de la paroisse de Saint-Martin d'Angles qui englobait la ville-haute et quelques hameaux. Au Moyen Âge, un prieuré dépendait de la la cure de Saint-Martin. Le curé-prieur, chargé de l'office et destinataire des impôts levés sur la cure, dépendait de l'abbaye de Sainte-Croix d'Angles mais était nommé par l'évêque de Poitiers, seigneur d'Angles.

Le bâtiment a subi plusieurs transformations depuis sa construction. Au 16e siècle, il échappe de peu à la destruction causée par les guerres de Religion. Au 19e siècle, il est plusieurs fois mentionné en état de délabrement avancé. En 1820, 1822 et 1823, la commune lève un impôt extraordinaire pour mener à bien la restauration de l'église. Les travaux ne pourront être entrepris qu'en 1827, 1840 et enfin 1891. À cette date, l'église, dont le mur sud menace de s'effondrer, est dans un état déplorable. Le conseil de la Fabrique décide alors d'envoyer une demande d'aide financière aux ministre des Cultes pour entreprendre la restauration. Une subvention de 800 francs est débloquée. L'architecte d'arrondissement Ducoudray et le maçon anglois Julien Bourbon sont chargés de réaliser les travaux. Les différents lots comprennent la maçonnerie, la couverture, le blanchissage (chaulage), la restauration des voûtes et la pose de vitraux. Le mur et la porte sud sont reconstruits et quatre fenêtres en arc plein cintre sont percées sur ce même mur. Les moellons récupérés lors de la destruction du mur furent réemployés dans la nouvelle maçonnerie. Les pierres de taille proviennent de la carrière de Laniboire dans la commune de Saint-Pierre-de-Maillé. Le lambris des voûtes, entièrement vermoulu avant les travaux, est aussi remplacé. Les vitraux sont financés par Léon Tricoche, Antoine Périvier et Samuel Périvier, premier président de la cour d'appel de Paris. Ils furent réalisés entre 1892 et 1896 par l'atelier tourangeau Fournier.

Périodes

Principale : 11e siècle, 12e siècle (daté par source)

Secondaire : 19e siècle (daté par source)

Dates

1090, daté par source

1891, daté par source

Auteurs Auteur : Ducoudray

Agent-voyer du canton de Saint-Savin dans les années 1880.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Bourbon Julien, entrepreneur (attribution par source)

L'église est une construction à nef unique bâtie selon un plan en croix latine. Elle présente un chevet plat et deux absidioles, une sur chaque bras du transept. Les maçonneries sont en moellons de pierre calcaire partiellement enduits avec un mélange de chaux et de sable. La couverture est en tuile plate pour la nef, le transept et le chœur, et en ardoise pour le clocher. L'élévation occidentale présente une porte au linteau plat et deux baies jumelées romanes couvertes d'arcs en plein cintre. Cette façade conserve encore deux contreforts, dont celui placé entre les deux fenêtres romanes, et dont la hauteur a été réduite. La partie haute du mur pignon est aussi légèrement débordante.

Le mur de la nef de l'élévation nord est entièrement aveugle. Une ancienne fenêtre au linteau plat et aux encadrements chanfreinés est encore visible sur cette partie de l'édifice. Elle est murée aujourd'hui et sert de niche pour une statue de saint Christophe ou saint Joseph. Sur le cadastre napoléonien de 1826, le bras nord du transept n'est pas visible. Il formait alors une masse circulaire qui englobait l'absidiole et rejoignait le chevet plat de l'église. Cette forme circulaire est due au fait que l'escalier en vis qui permet d’accéder au clocher est accolé au bras du transept, en face de l'absidiole. À l'extérieur, l'escalier prend la forme d'une excroissance semi-circulaire, percée de deux petites ouvertures. Le transept porte aussi une ouverture couverte d'un arc brisé.

Le chevet plat était déjà visible sur le plan cadastral de 1826. Il présente un chaînage au milieu de de son mur oriental.

L'élévation sud a été grandement altérée depuis la construction de l'église. Tout d'abord, la destruction et la reconstruction du mur de la nef en 1891 ont permis de percer quatre ouvertures couvertes d'un arc en plein cintre. La porte principale est située sur cette élévation. Elle fut détruite et reconstruite en même temps que le reste du mur. Elle est d'une grande sobriété stylistique, reposant sur des piédroits en forme de pilastres, et couverte d'un arc en plein cintre à deux rangées de voussures. Une grande ouverture murée, couverte d'un arc en plein cintre, est aussi visible sur le bras sud du transept. Elle était déjà dans le même état en 1914. Il s'agit probablement d'une ancienne porte donnant accès au chœur par le transept. Un petit bâtiment est aussi accolé à l'église sur sa partie sud. Il est placé dans l'espace entre le chevet et le transept et forme un léger décrochement par rapport à celui-ci. La pièce est éclairée par une fenêtre à linteau plat et à l'appui saillant.

Le clocher est la partie la plus intéressante de l'édifice. De forme carrée, il s'élève sur deux niveaux mais a été abaissé depuis sa construction. Il porte encore un décor roman identifiable par ses modillons et ses colonnes adossées de par et d'autre d'arcades jumelées. Ces arcades sont aujourd'hui toutes murées à l'exception d'une seule. Les chapiteaux des colonnes portent un décor géométrique assez fruste. Les modillons sont parfois décorés d'animaux très stylisés, de masques ou des formes géométriques. Les colonnes adossées situées entre les deux arcades supportent sur les quatre faces une corniche ornée d'un motif en dent de scie. Le deuxième niveau est aussi percé d'arcades reposant sur des colonnes adossées. Là encore, les chapiteaux et les modillons, lorsqu'ils sont visibles, portent un décor sculpté. Les colonnes supportant les arcs ont parfois des chapiteaux décorés de volutes, un motif qui se retrouve sur le clocher de l'église Saint-Léger de Villiers-sur-Marne. Le tout est couvert par un toit en pavillon en ardoise et couronné par une girouette.

À l'intérieur, la nef unique est voûtée par un lambris en bois. Les fermes de la charpente sont visibles à intervalles réguliers.

Le chœur est séparé de la nef par un arc doubleau en plein cintre. Sur la partie sud de l'édifice, il est accolé à un pan de mur en angle droit. La croisée du transept supporte une coupole surbaissée décorée de peintures murales formant une fausse croisée d'ogive et une fausse clef de voûte avec un motif d'étoile en son centre. Au-dessus de l'arc doubleau conduisant au chœur, l'édifice conserve une frise décorée de denticules.

Des chapelles sont situées dans chacun des bras du transept, au niveau des absidioles. Il s'agit de niches voûtées en cul-de-four où se trouve un autel. L'autel de pierre de la chapelle nord présente une silhouette galbée et pourrait dater du 18e siècle. Les deux chapelles ont le même décor : au-dessus de l'autel, une niche accueille une statue. Elle est encadrée de chaque côté par deux paires de pilastres cannelés d'ordre ionique, supportant une frise au motif végétaux. La partie haute est décorée par une corniche à denticule et un motif de roses sur trois rangs et d'étoiles sur deux rangs situées sur la voûte en cul-de-four. Chacun des bras du transept est voûté en berceau.

Le chœur est éclairé par une fenêtre en plein cintre sur le mur nord de l'église. Sur le mur sud, une porte et une fenêtre, couvertes d'arcs en plein cintre, donnent accès à la sacristie. La voûte du chœur est elle aussi en berceau, séparée en deux parties par un arc doubleau au centre.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile plate, ardoise
Plans

plan en croix latine

Couvrements
  1. lambris de couvrement voûte en berceau coupole sans trompe
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche carrée

  3. Partie de toit : pignon découvert

Escaliers
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. vitrail
  3. peinture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Angles-sur-l'Anglin

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1826 F1 212, 2014 AB 240

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