Lycée technique Lauga, aujourd'hui Louis-de-Foix

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Bayonne

En 1963, la ville de Bayonne obtient l’accord de l’Etat pour la création d’un lycée technique d’Etat sur la propriété Lauga, au bord de la Nive, pour 1400 élèves. Selon le maire de l’époque, Henri Grenet (1908-1995, maire de Bayonne de 1959 à 1995), il permettra d’installer correctement les enseignements techniques locaux jusque-là dispensés dans l’établissement du centre-ville (actuel lycée Paul-Bert) et de fournir des techniciens aux industries locales telles que Turbomeca. Les architectes désignés sont Didier Lefèvre, assisté de Jacques Fougeroux (au sein du cabinet de Lefèvre) et d’Henri Duverdier (ce dernier est leur représentant à Bayonne). Les entrepreneurs sont coordonnés par la SAE (Société auxiliaire d’entreprises) et la SOCAE (Société auxiliaire d’entreprises du Sud-Ouest et du Centre). Le premier plan masse du 10 mars 1964 comprend de longues barres pour les internats et l'externat ainsi que des ateliers au sud-est. Trois tranches de construction sont prévues, d’abord l’externat et l’administration puis les internats et enfin les espaces verts. Initialement prévu pour 1967, le projet reste en suspens plusieurs années afin de régler les questions administratives liées au terrain, puis s’engage concrètement au début des années 1970.

La fiche descriptive de l’opération est approuvée le 21 décembre 1972 par le Recteur de l’académie de Bordeaux pour la construction d’un lycée de second cycle industriel et commercial de 972 élèves et d’un collège d’enseignement technique industriel et commercial de 432 élèves soit 1504 élèves dont 480 internes (336 garçons et 144 filles) et 920 demi-pensionnaires. Le programme technique de construction est approuvé le 13 avril 1973 par le Préfet et l’avant-projet est examiné le 1er octobre 1973 par la Commission rectorale d’Examen des Plans présidée par le Recteur. À la suite, le contenu des différentes tranches de construction est inversé, suivant ainsi le souhait de l’Association des parents d’élèves, afin de débuter par les internats. En parallèle, le parti-pris architectural des architectes est contraint d’évoluer. Suite à l’incendie du CES Pailleron à Paris le 6 février 1973, le second Gouvernement de Pierre Messmer mis en place au printemps 1973, intègre un Secrétaire d’Etat, Jacques Limouzy (1926-, secrétaire d’Etat 1973-1974), spécialement chargé des constructions scolaires. Son directeur de cabinet, l’inspecteur général de l’éducation nationale Jacques Treffel (1922-2008) défend ainsi la mise en œuvre d’une « pédagogie évolutive » qui se traduit notamment par une circulaire du 11 décembre 1973 sur les « établissement à espaces aménagés ». Cette expérience concerne 82 établissements financés en 1974 afin d'essayer d’améliorer le cadre de vie des élèves, dont le lycée technique Lauga en construction. Dans une note de septembre 1973, les architectes décrivent alors leur nouveau parti architectural, centré sur des bâtiments socio-culturels, ménageant deux patios « foyer » et « théâtre de plein-air » (encore appelé patio "expression dramatique") où se concentreront les œuvres du 1 % artistique. Ils transforment les barres prévues en blocs juxtaposés et décident également de déplacer les ateliers à l’ouest de façon à ce qu’ils fassent « écran » à une future bretelle d’autoroute alors prévue (non réalisée). Les plans de 1973 et 1974 témoignent de ces nouveaux principes. Les travaux débutent en décembre 1973 ; le 11 novembre 1975, la 1ère tranche du lycée est achevée (deux internats, chaufferie), le 14 avril 1977, la 2ème tranche (troisième internat et logements de fonction, bâtiments socio-culturels et services généraux), et la 3ème tranche est réceptionnée le 21 juin 1979 (externat et ateliers). Dès janvier 1975, une partie des internats est cependant déjà en service et la rentrée officielle a lieu dès septembre 1978. Devenu le lycée technologique et professionnel de Lauga, l’établissement prend le nom « Louis-de-Foix » en 1989.

Un nouveau bâtiment, le « J », est ajouté en 1989-1990 pour les cours de bureautique, communication et informatique. Il est l'oeuvre des architectes Michel Cazamayou et Jean-Louis Duhourcau. En 1998, l'établissement est étendu par les architectes Alain Lassié et Lionel Priou qui créent un nouveau réfectoire doté de bandeaux vitrés permettant un éclairage naturel. Les architectes Patricia Piquet et Eric Grossin s'attachent, eux, à la réfection des ateliers en 2007. Un local destiné aux agents, désignés "K" est construit en 2012. En 2020, après trois ans de travaux, l'architecte palois Pierre Marsan livre une rénovation et un réaménagement général du lycée afin d'améliorer le confort des usagers et la signalétique. Il a notamment procédé à l'isolement des façades par l'intérieur.

Lors de la construction, la décoration au titre du 1% est confiée à Pierre de Berroeta (1914-2004) en 1976-1978 puis à Dominique Berthommé (1945-) et François Fontaine (1938-) lors de la commission du 07 mars 1979 (AN 19880466/129). Pierre de Berroeta crée pour l'occasion une œuvre en carreaux de faïence de 400 m2 au sein du principal bâtiment socio-culturel. Les deux autres artistes ajoutent des sculptures et des fresques dans le patio "expression dramatique" aujourd'hui disparues.

Périodes

Principale : 3e quart 20e siècle, 4e quart 20e siècle

Dates

1973, daté par source

1989, daté par source

1998, daté par source

2007, daté par source

2012, daté par source

2017, daté par source

Auteurs Auteur : Marsan Pierre

Architecte DPLG diplômé en 1985 de L’École d'architecture de Toulouse. Il possède une agence à Pau depuis 2006.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Lassié-Priou

Agence à Anglet réunissant les architectes Alain lassié et Lionel Priou.

, agence d'architecture (attribution par source)
Auteur : Piquet et Grossin

Agence située à Briscous réunissant les architectes Patricia Piquet et Eric Grossin.

, agence d'architecture (attribution par source)
Auteur : Berroeta Pierre de

Né à Paris en 1914, Pierre de Berroeta a des attaches familiales à Bayonne. Il intègre l’École nationale des Beaux-Arts de Paris en 1933. D'abord peintre, il crée également des tapisseries puis diversifie sa pratique dans les années 1970 en utilisant des matériaux divers : dalles de verre, carreaux de faïance, lave émaillée.

, décorateur (attribution par source)
Auteur : Lefèvre Didier

Architecte dans les années 1970 au 3 bis rue Jean Ferrandi à Paris.

Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte : Matricule de l’Ecole des Beaux-Arts : 9443. Didier Louis Henri Lefèvre, né à Paris 9è le 5 mars 1912, fils de Léon René Lefèvre, et d'Anaïse Marguerite Henriette Goichot, élève de Roger Henri Expert, Eugène Beaudouin et Raymond Gravereaux, admis en 2è classe le 12 juillet 1932, 1è classe le 30 octobre 1935, diplômé le 12 novembre 1941 (179è promotion, Une résidence dans les Vosges, mention bien) (architecte à Paris 6è; associé à Jean Barthe et André Schmitz; architecte divisionnaire de la Préfecture de police; membre de la S.A.D.G. en 1942, figure encore dans l'annuaire 1973; Archives nationales de France, AJ/52/1296, dossier d’élève; Cité de l'architecture et du patrimoine, fonds dossiers d'œuvres de la direction de l'Architecture et de l'Urbanisme (DAU), 133 ifa, DAU-0-BARTJ)

, architecte (attribution par source)
Auteur : Cazamayou Michel

Architecte à Bayonne dans les années 1990.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Duhourcau Jean-Louis

Architecte à Bayonne dans les années 1990.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Fougeroux Jacques

Architecte à Paris des années 1970 à 1990, collaborateur de Didier Lefèvre.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Duverdier Henri

Henri Duverdier possédait une agence à Bayonne. il est connu pour avoir construit plusieurs églises dans le sud-ouest de la France et l'église Notre-Dame-des-Pauvres à ISSY-LES-MOULINEAUX (92).

, architecte (attribution par source)
Auteur : SAE (Société auxiliaire d’entreprises) , entrepreneur (attribution par source)
Auteur : SOCAE

Siège social à Limoges. Filiale de la SAE, Société Auxiliaire d'Entreprise.

, entrepreneur (attribution par source)

Le site réservé à l’établissement est situé dans le quartier Saint-Léon, il jouxte les installations sportives municipales. La surface disponible lors de sa construction est de 47540 m2. Le terrain sur lequel est construit le lycée étant marécageux, il est d’abord remblayé sur une épaisseur variant de 1 à 2,5 m puis les fondations sont effectuées sur pieux. Malgré cela, le terrain défavorable implique de réduire le nombre de bâtiments prévus et d'augmenter le nombre d'étages. L'entrée principale se fait par l'avenue Jean-Rostand et une entrée secondaire, via l'avenue Paul-Pras, dessert les ateliers.

L'établissement compte trois bâtiments d’internat et un bâtiment d’externat constitué de plusieurs blocs juxtaposés ménageant deux patios. Le patio "foyer" est entouré par l'administration, tandis que le patio "expression dramatique" prend la forme d'un petit théâtre avec gradins en pierre devant une scène en herbe. Deux anciens dispositifs d'éclairage du patio sont encore présents. Les bâtiments sont tous à trame de 1,75 m, d’épaisseur variable, de un à trois étages carrés et toit terrasse. Leur ossature est en béton armé, constituée de planchers, de poteaux et de poutres longitudinales. Les façades sont en panneaux de béton préfabriqués. Les ateliers en rez-de-chaussée sont dotés d’une couverture légère en acier posée sur charpente métallique formant sheds, elle-même supportée par des poteaux métalliques. Les logements de fonction, également en béton et avec toit terrasse, arborent, eux, quatre étages.

A l'intérieur, lors de la construction, les fonctions principales des espaces sont les suivantes : Le premier atelier regroupe fabrication mécanique, mécanique-auto, métaux en feuilles, tandis que le deuxième abrite l'ameublement-ébénisterie. L'externat regroupe les activités socio-culturelles, l'administration, les classes et la cantine. Les internats sont organisés non en dortoirs mais en cellules de trois lits avec bureaux.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

    Revêtement : enduit

Toits
  1. bitume
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

4 étages carrés

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Type de couverture : terrasse

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Bayonne , 4 avenue Jean-Rostand

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2021 CM 78

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