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Atrium-Casino

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

Les premiers croquis d'André Granet pour la réalisation d'un ensemble thermal à Dax sont réalisés en 1925 (archives de l'IFA) lorsqu'Eugène Milliès-Lacroix, alors conseiller municipal, le sollicite pour donner un nouvel élan à la station thermale de Dax. Le projet initial est ambitieux : 3 grands hôtels totalisant 1000 chambres et 2 casinos. Finalement, c'est le tandem hôtel Splendid et Atrium-Casino, plus modeste en superficie, qui sera retenu. Il s'agit d'un ensemble de pur style Art déco, unique à Dax.

En 1926, Milliès-Lacroix crée la Société Immobilière et Fermière des Eaux thermales et minérales de Dax (S.I.F.E.D.) dont il devient président. L'objectif est de réunir sous une même administration les établissement thermaux, les hôtels et les établissements de divertissements destinés aux baigneurs et visiteurs. La société devient vite propriétaire de la plupart des thermes de la ville.

L'Atrium-casino est construit à l'angle des cours de Verdun et Foch, à l'emplacement de la machinerie des Grands thermes (cf. carte postale). La station thermale de Dax est ouverte toute l'année. Ainsi, la ville choisit de créer un lieu culturel polyvalent dont les deux principaux espaces sont :

- un théâtre d'hiver de 800 places, couvert, comprenant un balcon dédié aux classes populaires (avec entrée séparée).

- un théâtre d'été de 1000 places, à ciel ouvert, organisé autour d'une cour intérieure appelée "atrium" en référence à l'architecture des villas romaines. Cet espace est plus spécialement dédié à la riche clientèle et aux joueurs du casino.

La première pierre est posée le 23 avril 1927 et l'Atrium-casino est inauguré le 1er juillet 1928. Les plans sont signés de l'architecte parisien André Granet et des architectes dacquois Albert Pomade et Jean Prunetti. L'architecte municipal, Pomade, est chargé de la maîtrise d’œuvre (il dirige les "détails d'exécution"), tandis que Prunetti est chargé des décors (revue Le béton armé, n°264). La participation aux croquis préparatoires de Roger-Henri Expert, architecte souvent associé à Granet, est confirmée par des dessins tirés du fonds Expert conservés à l'IFA. L'entreprise Dassé, concessionnaire des bétons armés Hennebique, est chargée des travaux de gros œuvre. Les décors en stuc doré de la salle de spectacle sont réalisés par l'entreprise bayonnaise Pinaquy mais le dessinateur des cartons demeure inconnu. Les vitraux du bar sont réalisés par le verrier Louis Barillet (conservés au musée de Borda). Le mobilier, tout comme celui du Splendid, est créé par l'ensemblier biarrot Victor Courtray.

Avec la crise économique qui commence en 1929 et un théâtre en plein air peu adapté au climat océanique assez pluvieux, l'Atrium-casino ne connaît pas le succès escompté. Peu de temps après sa construction, il commence à subir les altérations caractéristiques du béton armé : corrosion des ferrages et éclatement du béton, fissures, infiltrations par manque d'étanchéité des toitures terrasses.

En 1968, la ville rachète l'intégralité des biens de la S.I.F.E.D. L'état de dégradation du bâtiment conduit la municipalité à lancer un concours d'architecture en 1986 pour sa réhabilitation. L'équipe d'architectes De Giacinto, Loisier et Nivelle (Bordeaux) sont sélectionnés. La question se pose alors de la destruction ou de la restauration de l'ensemble. Consciente de la qualité architecturale du monument et alertée par les services de l’État qui décident une protection au titre des Monuments historiques en 1986 (seule la salle de spectacle est alors inscrite), la municipalité choisit un compromis entre les deux. Il est décidé de créer un "espace d'animation" avec la salle de spectacle restaurée, un casino, des studios de radio et télévision, une brasserie et un hôtel. La salle de spectacle rouvre en 1990 : le gradin supérieur est supprimé et la scène agrandie ramenant la salle de 800 à 500 places mais permettant ainsi l'aménagement d'un hall d'entrée plus spacieux. La deuxième partie du projet (côté atrium) est abandonnée en 1991. Fermée au public depuis 1987, cette partie le restera jusqu'en 2005.

Le 16 octobre 2000, la protection patrimoniale est élargie à l'ensemble du bâtiment et un nouveau projet de réhabilitation commence à germer. En 2003, débute les travaux conduits par les architectes Martiquet, Soriano et Barrière (Anglet). Le projet comprend un restaurant, les locaux municipaux de la régie des fêtes et un espace de vente. Deux nouvelles portes (une sur chaque cours) sont aménagées pour faciliter l'accès aux différents espaces. L'Atrium est inauguré en 2005 et ne connaîtra plus de modification majeure.

Périodes

Principale : 2e quart 20e siècle

Secondaire : 1er quart 21e siècle
Dates

1928, daté par source

2005, daté par source
Auteurs Auteur : Granet André

Edmond André Granet est né le 6 mai 1881 à Paris et est mort le 27 octobre 1974 dans cette même ville. En 1922, il épouse Geneviève Salles, petite fille de Gustave Eiffel. En 1907, il est diplômé de l'école des Beaux-Arts de Paris. Il est connu pour être l'auteur de la salle Pleyel mais surtout pour la réalisation des décors éphémères de salons tels que le salon de aéronautique ou de l'automobile.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Pomade Albert

Architecte né le 31 Janvier 1880 à Mont-de-Marsan et mort à Dax le 31 décembre 1957. Marié le 17 décembre 1919 à une riche héritière argentine, Ana Celia Vasquez, il est diplômé de l'École des Beaux-Arts de Paris. Il s'installe à Dax en 1903 et succède en 1908 à Edmond Ricard comme architecte municipal. Ses principales réalisations dans la ville sont les arènes (1913), les bains Saint-Pierre (1924), l'hôtel des Postes (1927), l'hôtel Splendid (1929, en collaboration avec André Granet), la maison de repos du Lanot et de nombreuses maisons et villas. En dehors de Dax, on lui doit d'autres villas à Hossegor, Soustons, Saint-Vincent-de-Tyrosse ou Hendaye, ainsi que les arènes de Saint-Sever (1932).

, architecte, maître d'oeuvre (attribution par source)
Auteur : Prunetti Jean

Jean Baptiste Charles Prunetti, architecte né à Dax le 19 juin 1892 et mort dans la même ville le 21 octobre 1980. Fils de Pierre Dominique Prunetti (1864-1947), professeur à l'École professionnelle d'Aire puis directeur de l'école primaire supérieure de Dax et maire de Dax (1941-1944), et de Thérèse Lespez ou Lespès (1871-1919) ; marié à Marie Félicie Suzanne Barrieu (1902-1999), fille de Louis Étienne Aristide Barrieu et de Julie Catherine Tastet, et veuve de Salvat Jean Lartigue. Élève de Pierre André (en 1919-1920) et d'Eugène Chifflot, admis en 2e classe le 18 mars 1920 et en1ère classe le 27 décembre 1921. Actif à Dax de 1931 à 1973 et à Royan en 1951, agréé M.R.U. pour les Landes et la Charente-Maritime ; membre de la S.A.D.G. en 1923, membre honoraire en 1975 ; chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 14-18, officier d'Académie. Extrait de la biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte, site AGORHA).

, architecte, décorateur (attribution par source)
Auteur : Expert Roger-Henri
, (attribution par source)
Auteur : Barillet Louis
, verrier (attribution par source)
Auteur : Courtray Victor

Victor Henri Courtray est un ensemblier, décorateur installé à Biarritz, connu pour sa production de meubles de style Art déco.

, décorateur (attribution par source)
Auteur : Dassé Ernest
, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)

Le bâtiment se situe à l'angle des cours de Verdun et Foch sur une parcelle rectangulaire de 2000 m².

Plan général :

Le plan est rectangulaire avec l'angle nord-ouest à pan coupé. L'ensemble est construit en rez-de-chaussée surélevé sur cave. On compte un niveau supplémentaire de gradins et petites loges. L'ensemble est divisé en deux parties : au sud, un corps rectangulaire plus haut que le reste du bâtiment comprenant la salle de spectacle et son entrée cours Foch ; au nord, un corps rectangulaire (organisé autour d'une cour) comprenant la partie polyvalente avec l'entrée à l'angle des deux cours.

Façades :

Les façades sont toutes différentes et dissymétriques.

Façade ouest :

La façade ouest comprend l'entrée de la salle de spectacle à droite. Les murs sont de différentes hauteur. La façade de l'entrée de la salle de spectacle est la partie la plus haute car elle comporte un balcon. La porte est surmontée d'une grande baie vitrée flanquée de 3 claustras verticales de part et d'autre. A gauche, 5 fenêtres rectangulaires verticales et deux petites fenêtres surmontée d'un oculus.

Angle :

A l'angle, un escalier droit donne accès au grand porche orné d'une mosaïque (en grès cérame et smalts d'or) et surmonté d'une verrière de style Art déco formant des lambrequins (trois rangées superposées à l'origine, deux aujourd'hui). Les verres blancs opaques sont eux-mêmes ornés de motifs : lignes ondulées, décor quadrillé, triangles.

Façade nord :

Elle comprend 4 baies rectangulaires à gauche et, à droite, 3 longues baies rectangulaires verticales flanquées de deux longues baies à claustra. Dans sa partie supérieure, le mur forme des festons servant de garde-corps à la toiture terrasse.

Façade est :

A droite, la partie salle de spectacle est marquée par un mur plus haut. Le reste comprend deux niveaux de fenêtres. Une partie du deuxième niveau est bâtie en encorbellement et en dents de scie.

Distribution intérieure :

En 1927 :

Au sud, la salle de spectacle avec scène, fosse d'orchestre, places assises pour le public et un niveau de gradin (niveau supprimé lors des travaux de 1987-1990). Les murs et plafonds sont ornés de panneaux en staff doré (or jaune et or vert) permettant un éclairage diffus par réflexion de la lumière.

Le reste est un espace polyvalent organisé autour d'une cour centrale (théâtre de plein air). On y accède par le porche qui donne sur un grand hall servant de dancing. 4 grandes colonnes supportent le plafond à caisson central. Deux escaliers symétriques conduisent à une mezzanine. Ceux-ci possèdent un garde-corps à motifs triangulaires caractéristiques de l'Art-déco. La mezzanine donne accès aux gradins du théâtre en plein air et aux loges des artistes. L'étage comprend aussi une petite cabine de cinéma. La cour comporte une petite scène au sud. Le reste est meublé de sièges les jours de représentation. Autour de la cour, une galerie forme un déambulatoire et permet aux clients du casino de voir la scène (les vitres entre la galerie et la cour étaient autrefois amovibles, elles s'abaissaient dans le sol). A l'ouest, on trouve le restaurant. La partie est comporte le bar américain et la salle de jeux du casino. Au sous-sol se trouvent les espaces techniques comme la cuisine et la chaufferie.

Aujourd'hui :

Les bureaux du service culturel municipal ont pris place au niveau de l'ancienne salle de restaurant. Le restaurant actuel se trouve dans l'ancien hall/dancing. Une salle d'exposition a été aménagée à l'est, à la place du bar américain et de la salle de jeux.

Murs

  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé
Toits
  1. ciment en couverture
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé

Couvrements
  1. béton en couvrement
Couvertures
Escaliers
Décors/Technique
  1. décor stuqué
  2. vitrail
Décors/Représentation

Précision sur la représentation :

Une baie sur deux de la façade ouest possède un fronton triangulaire mouluré et orné d'un masque de théâtre doré en relief. Un autre masque, de plus grande taille, décore le fronton du théâtre ne plein air.

Les murs et le plafond de la salle de spectacle sont ornés d'un décor en relief de staff doré (or jaune et or vert). Sur le plafond, un vol d'oie ; sur les murs, des danseuses, des musiciens, Pierrot et Colombine ainsi que des singes cameramen sur fond de fleurs stylisées et de feuilles redentées.

Les 4 fenêtres du bar possédaient autrefois des verrières blanches, grises et dorées portant le nom d'alcools inscrits horizontalement et verticalement : MARTINI ; RAINBOW / COCKTAIL / OYSTER ; ROSE COCKTAIL / WHISKY ; SILVER FIZZ / GIN ; MANHATTAN / RAINBOW.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , 1 cours du Maréchal-Foch

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2017 AD 363, 365

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