Maisons et fermes de Persac

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Persac

Le cadastre napoléonien est établi très tôt à Persac, dès 1811 pour le plan, 1817 pour l'état des sections. A cette époque, la commune compte 325 maisons et 7 moulins. En 1891, le nombre des maisons est passé à 428 dont 155 dans le bourg, contre 115 en 1851.

13 dates portées ont été relevées sur l'ensemble de la commune, du 16e siècle au début du 20e siècle [1537 ; 1629 ; 1769 ; 1791 ; 1797 ; 1798 ; 1811 ; 1816 ; 1828 ; 1847 ; 1855 ; 1866 ; 1901]. Une seule date a été relevée sur une maison du bourg. Les trois dates de la période révolutionnaire ont été relevées sur un entrait de charpente dans des granges à façade en pignon (La Potière, le Petit Port). Des documents d'archives confirment la construction d'au moins une d'entre elles à la Potière, à la fin du 18e siècle.

Périodes

Principale : 15e siècle, 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle

IMPLANTATION

D'une manière générale, l'habitat se partage entre le bourg et quelques hameaux importants situés majoritairement dans la vallée de la Vienne comme le village de Breux, le Petit Port et le Grand Port ; ou à proximité d'un cours d'eau comme les hameaux de Favard ou de Bagneux. Les coteaux des rivières et des ruisseaux sont parsemés de petits hameaux composés de une à deux fermes, parfois davantage. Les fermes isolées sont minoritaires et correspondent à des zones de défrichement plus récentes.

MATÉRIAUX DE GROS ŒUVRE ET DE COUVERTURE

Les matériaux employés dans la construction des murs reflètent la diversité géologique présente à Persac. Le calcaire est majoritaire, en moellons, souvent associé au silex ; le grès ferrugineux de couleur rouge également appelé pierre de Moulismes, est présent à l'est du territoire. Le granite se rencontre dans la vallée de la Grande Blourde (à Favars et Fontperron), et prend même une teinte rosée du côté des Champs. Le galet de rivière est utilisé du côté du Grand Port.

La pierre de taille est réservée aux chaînages d'angles et encadrement de baies. Quant à la brique, elle sert également dans les entourages d'ouvertures plus récentes (20e siècle), les souches de cheminées et les reprises de murs.

Les bâtiments étaient enduits à l'origine, sur toutes leurs faces ou seulement les façades principales, selon la richesse de leurs propriétaires. Jusqu'au début du 20e siècle, voire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les enduits sont réalisés à la chaux aérienne. Quelques traces de peinture au badigeon de chaux ont pu également être repérés mais de manière très sporadique. Une croix peinte à la chaux a été repérée sur une ferme (Les Brousses).

Les toitures sont majoritairement recouvertes de tuiles creuses. La tuile plate est présente avec l'ardoise sur des bâtiments présentant une particularité liée à leur ancienneté ou à la forme du toit (hautes charpente, toit en poivrière). Les bâtiments couverts de tuiles plates mécaniques sont plus récents (souvent 2e quart 20e siècle, voire après). Enfin, de nombreux bâtiments à vocation agricole sont recouverts de fibrociment.

ORGANISATION ET STRUCTURE

Dans le bourg, l'habitat s'est d'abord développé autour des édifices religieux (chapelle Saint-Honorat et église) et des édifices fortifiés : château de la Mothe, maisons fortes de Beauchamps, Beaulieu et la Roche de Mérigné (toutes trois aujourd'hui disparues). Au milieu du 19e siècle, la création de la route départementale n°11 de Lussac à l'Isle-Jourdain change la physionomie du bourg en créant un alignement de façades sur la nouvelle voie. Les maisons du bourg s'élèvent sur 3 à 4 niveaux, sur cave, avec au moins un étage carré (55 maisons sur les 58 repérées) et un étage de comble ou un comble à surcroît (pour 42 maisons). Elles sont construites en moellons, enduites pour la grande majorité, les encadrements et chaînages d'angles sont en pierres de taille harpées. Les travées d'ouvertures sont alignées. Certaines anciennes boutiques sont repérables à leurs façades souvent remaniées (17, 27 et 37 Grand-Rue, 1 route de l'Isle-Jourdain). Quelques fermes, limitrophes du bourg y sont aujourd'hui intégrées (17 route d'Adriers, 8 place de la Résistance, 10, 14 et 27-29 route de Moulismes).

85 fermes ont été repérées sur la commune. 76% des fermes sont à bâtiments dispersés, dont un peu plus d'un tiers (35%) voient leur bâti organisé de part et d'autre d'un chemin traversant la ferme. 20% sont organisées autour d'une cour plus ou moins carrée et ouverte. La répartition des granges entre celles à façade en pignon et celles à façade en gouttereau est à peu près homogène : 45 % contre 54%. Les granges-étables à façade en pignon sont cependant les plus anciennes : trois d'entre elles ont une date portée sur une des fermes de charpente remontant à la fin du 18e siècle (deux sont à la Potière, datées de 1791 et 1798 et une au Petit Port, datée de 1797). Les dates portées sur les granges à façade en gouttereau sont toujours postérieures (1847 aux Brousses, 1866 au Petit Port, 1891 à Pré). Les étables étaient pratiquement toutes munies d'un dispositif anti-prédateur. En général les fenêtres d'étable sont plus larges que hautes, munies de barreaux métalliques ou de volets en bois. Quelque étables anciennes ont conservé leurs barreaux en bois.

A Persac, on trouve également un dispositif de protection propre à certaines bergeries : il s'agit de longues fentes étroites et encadrées de briques à l'extérieur, ébrasées à l'intérieur, ressemblant à des meurtrières. On les appelle localement des meurtrières anti-loups. On en trouve à Villars, Gros-Bost, Le Peu, Le Chanceau, Vildars, Le Ruchy, Les Brousses, et également sur quelques fermes de la commune voisine de Moulismes (La Bouige par exemple). Une seconde particularité rencontrée sur certaines fermes seulement, c'est la présence d'un ensemble de bâtiments composés d'une bergerie-toits à porcs avec cour d'ébats-fournil avec four à pain et toit à volailles, le tout d'un seul tenant. S'il n'a pas été possible de déterminer avec certitude l'origine de cet assemblage caractéristique et très reconnaissable, il semblerait que le comte de Villars, dans un soucis d'amélioration de ses domaines, ait proposé ce modèle, repris ensuite partiellement par Léon-Ferdinand Ducloux, après qu'il ait acheté une partie des fermes du comte de Villars au milieu du 19e siècle. Il reprend ce modèle de construction à son compte mais en l'adaptant au bâti déjà en place.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

  3. Matériau du gros oeuvre : silex

    Mise en oeuvre : moellon

  4. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

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