Présentation de la commune du Verdon-sur-Mer

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Le Verdon-sur-Mer

Des découvertes archéologiques indiquent une implantation humaine dès le néolithique (outils lithiques au Bois du Grand Logis, au Nicot). Les fouilles archéologiques ont montré l'existence d'une exploitation et d'un commerce anciens du sel dans ce secteur du nord Médoc dès la protohistoire.

Pour l'Antiquité, les récits d'Ausone (4e siècle), repris et commentés par l'abbé Baurein vers 1784, donnent également l'image d'une contrée prospère, aux richesses prodiguées par les eaux estuariennes (les huîtres notamment).

Pointe de terre entre estuaire et océan, cette extrémité du Médoc est un territoire qui a vu ses limites se modifier profondément au cours des siècles, au gré de phénomènes climatiques et géologiques. L'érosion des vents et des flots tant océaniques qu'estuariens a façonné cette pointe, engloutissant tantôt des terres, engraissant parfois les marais, balayant les dunes sableuses qui formaient dès le Moyen Âge le paysage principal.

Une importante littérature a été consacrée à des lieux prétendûment engloutis par les eaux ou les sables. Le site de Noviomagus, tantôt situé à Brion (Saint-Germain-d'Esteuil), tantôt à Soulac, a ainsi donné lieu à de nombreuses hypothèses : dans son ouvrage L'Antiquité de Bourdeaus et de Bourg présentée au Roi Charles neufiesme en 1574, Elie Vinet indique que "cette ville estoit donques en Médouc vers Soulac, bourg assés beau en la pointe de Médouc faite de la grande mer, et Garonne entrant en la mer". Ces propos seront largement repris au cours des siècles suivants. Léo Drouyn semble être le premier au 19e siècle à remettre en cause cet emplacement de Noviomagus à l'embouchure, privilégiant Brion.

Ces territoires lointains ont été investis par l'abbaye Sainte-Croix de Bordeaux qui contrôle le prieuré de Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres au 11e siècle. Lieu de pèlerinage marial, il était également situé sur la route menant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Les prieurs percevaient sur les terres alentours des dîmes sur les cultures et le sel. Une partie du territoire relevait du seigneur de Lesparre.

Le Verdon appartient à la paroisse de Soulac et se développe avant tout grâce aux marins et aux bateaux qui viennent s'abriter dans la conche formée côté estuaire. La présence du feu de Cordouan dès le Moyen Âge, au large sur un rocher, témoigne également des moyens mis en œuvre pour faciliter la navigation à l'entrée de l'estuaire.

Au début du 18e siècle, une chapelle y est construite à la requête des marins de l'estuaire, souvent stationnés dans la rade en cas de mauvais temps, et pour lesquels l'église de Soulac était trop éloignée.

A cette époque, le phénomène d'ensablement s'accentue : les cultures et les marais salants sont recouverts ; la chapelle elle-même est gagnée par les sables. L'abandon de Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres à Soulac et la construction d'une nouvelle église à Jeune-Soulac semblent avoir favorisé le développement du Verdon qui concentre alors une grande partie de la population de la paroisse.

La pointe de Grave constitue par ailleurs un site militaire stratégique afin de contrôler l'accès à l'estuaire et à Bordeaux. Au milieu du 18e siècle, des batteries y sont installées, complétées par des dispositifs similaires à Royan, sur la rive opposée, afin de permettre des tirs croisés. Jusqu'au milieu du 20e siècle, Le Verdon conserve cet intérêt stratégique : la zone est largement investie par les bunkers du Mur de l'Atlantique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Au tournant du 19e siècle, l'ensemencement des pins sur les dunes, selon les préconisations de l'ingénieur Nicolas Brémontier, modifie profondément le paysage. Le sable est ainsi fixé et la forêt recouvre alors une grande partie de la pointe de Grave.

Dans la première moitié du 19e siècle, d'importants travaux de défense côtière sont engagés sur le littoral pour empêcher l'érosion. Ces travaux nécessitent l'installation d'un débarcadère côté estuaire pour acheminer les matériaux ; des fours à chaux sont également installés.

Le 19e siècle est l'époque de la prise d'autonomie du Verdon par rapport à Soulac : en 1849, la chapelle du Verdon devient paroisse à part entière, puis en 1875, la commune est créée. L'arrivée du chemin de fer contribue également au développement de la commune, avec l'aménagement d'une gare dans le village puis à la pointe, et la mise en place d'un service de bacs pour relier Royan.

La remontée périlleuse de l'estuaire représentait un inconvénient majeur pour Bordeaux distante d'une centaine de kilomètres de l'océan. La situation du Verdon et la profondeur des eaux à la Pointe de la Chambrette constituaient des atouts pour créer un avant-port. Dès 1910, ce projet voit le jour dans le cadre de la loi du 15 juillet 1910 relative aux travaux d’amélioration et d’extension du port de Bordeaux et de ses accès. Entre 1926 et 1933, un imposant môle d'escale est aménagé, destiné à recevoir des transatlantiques. Dynamité en 1944, par les Allemands, c'est sur ses ruines que se développe l'avant-port pétrolier en 1964, permettant de ravitailler les trois raffineries de Pauillac, Ambès et Bordeaux. En 1970-1971, un complexe industriel est envisagé avec l'installation du groupe chimique américain Dow Chimical. La crise pétrolière en 1973 anéantit les projets. A partir de 1986, l'avant-port pétrolier est démantelé. L'avant-port du Verdon s'oriente alors vers une autre activité, celle des porte-conteneurs.

Le succès de la station balnéaire voisine de Soulac a probablement constitué un modèle pour Le Verdon : au début du 20e siècle, les édiles cherchent ainsi à obtenir le label de "station climatique" ; les constructions de "villas" se multiplient tandis que les plages côté estuaire connaissent un certain succès dans les années 1920. Des activités de loisir sont également organisées comme des régates. Dans les années 1930, un casino est créé, converti par la suite en cinéma.

Le 26 juin 1940, les Allemands débarquent au Verdon. Ils occupent le secteur et construisent les bunkers du Mur de l'Atlantique. Si Bordeaux est libéré le 28 août 1944, les Allemands résistent dans la "Poche du Médoc". Le 19 avril 1945, Royan et la Pointe de Grave sont attaquées par la brigade Carnot qui obtient le 20 avril la capitulation de l'ennemi.

La Seconde Guerre mondiale a entraîné de nombreuses destructions : parmi les plus spectaculaires, celles du môle d'escale et du monument aux Américains.

Dans la 2e moitié du 20e siècle, l'activité industrielle et portuaire peine à résister, et la commune s'oriente désormais vers le tourisme vert, en valorisant ses espaces naturels sensibles, tels les marais du Conseiller et du Logit. Le port de plaisance de Port-Médoc est aménagé au début du 21e siècle.

187 dossiers ont été réalisés : 131 repérés et 54 étudiés, ainsi que le dossier de présentation de la commune et le dossier de synthèse sur les maisons et les fermes du Verdon.

La commune du Verdon-sur-Mer constitue l'extrémité de la presqu'île médocaine. Elle présente une côte océanique et un rivage estuarien. Le phare de Cordouan, au large, signale l'embouchure de la Gironde.

La commune couvre une superficie de 17,09 km² et comptait 1367 habitants, au recensement de 2014 .

Les paysages se composent à l'ouest de dunes et de forêts de pins, au centre et à l'est de zones de marais. L'habitat est regroupé dans le village du Verdon et dans quelques hameaux : le Royannais, le Logit, les Huttes. La Pointe de Grave forme également un hameau autour de Port-Bloc et de la cale du bac, du phare de Grave et de quelques restaurants.

Côté estuaire, le rivage est occupé par le port de plaisance Port-Médoc et par la zone industrialo-portuaire. Dans ce secteur, l'ancien marais du Conseiller forme désormais un espace naturel préservé.

Au sud, Le Verdon-sur-Mer est limitrophe de la commune de Soulac-sur-Mer.

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...