Extraits du registre des délibérations de la fabrique de l'église Saint-Barthélemy de Saint-Pandelon (1841-1942), concernant la refonte d'une cloche en 1863, sa nouvelle refonte et la fourniture d'une petite cloche en 1888 (AC Saint-Pandelon).
1863 (8 février) : « Délibération pour l’acquisition d’une cloche en 1863. / L’an mil huit cent soixante trois et le 8 du mois de février, le conseil de fabrique [...] s’est réuni au presbytère en séance extraordinaire [...] sous la présidence de Monsieur le Général de Montenard. Étaient présents Monsieur Eugène de Laurens, maire [...] et J.Bte Renaud, curé. / Monsieur le Curé a attiré l’attention du conseil sur l’objet de la réunion, c'est-à-dire l’acquisition d’une cloche pour remplacer l’ancienne fêlée et hors de service. / Après avoir dans un court préambule fait remarquer combien une cloche est nécessaire pour le culte [...], il fallait profiter de la circonstance présente pour acquérir une cloche plus belle que l’ancienne, pour cela aller plus loin que les ressources ne pouvaient le permettre, il a émis [...] le projet d’une cloche de 500 kilos, en exposant les recettes et les dépenses, dans cet exposé les dépenses ont été exagérées et les recettes amoindries, le chiffre total pour les dépenses et celui des recettes se sont trouvés en équilibre à peu de chose près. / Le conseil [...] juge à propos de faire une quête dans chaque maison de la paroisse et d’écrire des lettres aux propriétaires de la commune demeurant hors de son enceinte, et la séance a été levée et le conseil s’est séparé, arrêtant seulement dans cette première séance que la cloche nouvelle serait fondue par Monsieur Hildebrand, fondeur de Sa Majesté l’Empereur à Paris.
Le Dimanche suivant 15 février mil huit cent soixante trois, le conseil s’est réuni de nouveau au presbytère [...]. / La quête dans chaque maison de la paroisse étant terminée, et la somme reçue ayant dépassé le chiffre prévu, les lettres ayant été écrites aux propriétaires extra-communaux et des réponses favorables ayant été reçues d’eux [...], le conseil se jugeant en mesure de suffire aux dépenses a arrêté que la cloche de 500 kilos était adopté (sic) et qu’on devait en écrire immédiatement à Monsieur Hildebrand pour ne point éprouver de retard, ce qui a été fait le soir même.
Le lundi suivant vingt-trois de février [...], le conseil de fabrique […] s’est réuni pour la troisième fois au presbytère [...] sous la présidence de Monsieur le Général de Montenard. / [...] L’argent reçu a été compté et le conseil a constaté qu’il s’élevait à la somme de 780 f. 10. / Immédiatement après, le conseil désirant se rendre compte et de la dépense et de la recette, le calcul a été fait comme il suit. / Dépense : / Cloche de 500 kilos à 3 f. 80 le kilo : 1900 francs / Transport de la cloche neuve de Paris à Dax : 60 f. / Monture et accessoires de la cloche, mouton, ferrures, battant : 80 f. / Réparation du clocher pour le mettre en état de recevoir la nouvelle cloche : 200 f. / Transport de la vieille cloche de Dax à Paris : 16 f. 70. / Total de la dépense : 2356 f. 70. / Recette. / Argent de la fabrique : 1000 francs. / Vieille cloche pesant 198 k. reprise à 3 f. le kilo : 594 f. / Argent recueilli en faveur de cloche : 780 f. 10. / Total de la recette : 2374 f. 10. / D’où il résulte en comparant la recette avec les dépenses un excédant de recette de 17 francs 40. / Monsieur le Curé a proposé ensuite au conseil une seconde cloche pour aller avec la nouvelle, la paroisse en ayant eu toujours deux, et celle qui reste n’étant pas de force à se mettre en harmonie avec la nouvelle. / Monsieur le Maire, sur cette proposition, a soumis au conseil la combinaison suivante : retrancher 100 kilos à la cloche déjà commandée et les reporter sur la petite déjà existante, ce qui ferait deux cloches, dont l’une de 400 kilos et l’autre de 150 kilos. Monsieur le Curé ayant fait observer qu’on ne pouvait revenir sur une chose déjà arrêtée, que d’ailleurs c’était trop tard, la cloche de 500 kilos étant très probablement déjà commencée, Monsieur le Président a alors mis aux voix, la combinaison de Monsieur le Maire a été votée à la majorité. [...]
« [...] Le conseil a alors décidé qu’il serait donné connaissance immédiatement à Monsieur Hildebrand de la nouvelle combinaison et que si celui-ci ne l’acceptait point, on maintenait la première commande. Informé, Monsieur Hildebrand a déclaré ne pouvoir accepter, ayant déjà mis la main à l’œuvre à la cloche de 500 kilos. Le conseil maintient donc et adopte définitivement la cloche de 500 kilos. La présente délibération à Monseigneur l’Évêque [...] a été approuvée en tous points par Sa Grandeur. De plus [...] Monseigneur a bien voulu consentir à bénir lui-même la nouvelle cloche à son passage au milieu de nous pour la tournée de confirmation et la visite pastorale. Cette cérémonie a eu lieu, en effet, le 13 avril 1863 au milieu d’un concours considérable. La cloche a reçu le nom de Marie-Mérentine. Étaient parrain M. Jean Louis Eugène de Laurens, chevalier de la légion d’honneur et maire, et marraine Mme Vve Françoise Dibarrart d’Etchegoyen, née Caubotte. Aussitôt bénite, la cloche a été immédiatement hissée au clocher et l’air a retenti de ses sons harmonieux, à l’admiration de tout le monde, pour saluer l’heureuse fête du jour, rendre un juste et légitime hommage à Sa Grandeur et dire au loin la joie générale de toute la paroisse.
Tout s’étant ainsi terminé pour le mieux [...], le conseil de fabrique […] s’est réuni au presbytère le dimanche 10 mai [...] pour procéder à la conclusion de la présente délibération et à la vérification des comptes concernant la cloche. / Les renseignements et les pièces fournis par M. Renaud curé, ont servi à établir le compte comme il suit, savoir : / Recettes (pour la cloche) / Pris à la caisse de la fabrique : 1000 f. / Quête dans les différentes maisons de la paroisse : 291 f. 80. / Souscription des principaux de la paroisse : 550 f. 80/ / Total : 1842 f. 60. / Dépenses (pour la cloche) : A M. Hildebrand feur de cloches à Paris, rue de la Chopinette, 13 / 1 cloche pesant 508 kos à 3 f. 80 le ko : 1930 f. 40. : 1 battant en fer corroyé et tourné, garni de son cuir boulonné, poids 18 ko à 2 f. 50 le ko : 45 f. / Total : 1975 f. 40. / A déduire : / 1 vieille cloche, poids brut 201 kos, moins pour l’anneau en fer de l’intérieur de la cloche 3 kos : 198 kos à 3 f. : 594 f. / Reste à payer : 1381 f. 40. / Remise de 3 p. % : 41 f. 40. Reste net à payer : 1340 f. / Frais pour l’envoi de la somme de 1340 f. au fondeur à Paris : 3 f. / A Laborde charpentier pour avoir descendu la vieille cloche : 6 f. 50. / Port de la vieille cloche de Dax à Paris : 16 f. 75. / Port de la cloche neuve de Paris à Dax : 160 f. 50. / Aux hommes qui l’ont chargée et portée de la gare à l’église : 2 f. / A l’architecte, charpentier, scieur de long pour les travaux du clocher : 177 f. / 1705 f 75. / Étrenne au charpentier le jour où il a monté la cloche : 20 f. / Au forgeron : 70 f. 60. / Corde pour les cloches : 5 f. 80. / Ruban pour la cloche : 4 f. 50. / Au menuisier […] fait des corniches et des socles aux colonnes, avoir réparé le lambris et le plancher de la tribune : 20 f. / Total : 1826 f. 65. / Balance : Recettes 1842 f. 60. / Dépenses 1826 f. 65. / Excédant de recette : 15 f. 95. [...]»
1864 (17 avril) : « Procès-verbal des démarches, frais et cérémonies concernant la nouvelle cloche fournie à l’église de St-Pandelon par M. Hildebrand, fondeur de S.M. l’Empereur à Paris [...].
1° Démarches. / La première cloche fournie par M. Hildebrand [...] s’étant fêlée après seulement deux mois de service, sur l’avis de M. Lacoin père, avocat à la Cour impériale à Paris, propriétaire et résidant présentement à St-Pandelon, Monsieur Leger ( ?), avoué à Dax, a été prié de présenter une requête à M. le Président du tribunal de Dax à l’effet de nommer un expert. / M. Courtiau, serrurier et marchand de fer et métaux à Dax, nommé expert après avoir prêté serment, est venu, a examiné la cloche et a fait son rapport. / Il a constaté une fêlure à la cloche, il a trouvé la suspension irréprochable et le système de sonnerie pareil à celui de toutes les églises du pays ; d’où il a conclu que d’après son opinion la cause de la fêlure ne pouvait être attribuée à nul autre qu’au fondeur. / Une copie de ce rapport a été envoyée à M. Hildebrand et l’original à M. Félix Lacoin fils, avocat, docteur en droit à la Cour impériale à Paris, avec prière de défendre nos intérêts. / Après plusieurs pourparlers et deux ou trois entrevues entre M. Hildebrand et M. Lacoin fils, en vertu de la garantie fournie par M. Hildebrand pour la première cloche pendant deux ans [...], une transaction a été faite et signée de part et d’autre comme il suit. / «Entre M. le curé de St-Pandelon, d’une part, et M. Hildebrand, fondeur rue de la Chopinette, n° 13, à Paris, d’autre part, a été dit, convenu et arrêté ce qui suit : M. Hildebrand a fourni dans le courant d’Avril dernier une cloche du poids de cinq cent huit k[il]os à l’église de St-Pandelon ; cette cloche a été montée et mise en place par les soins de la fabrique ou de M. le curé de cette église. Depuis, cette cloche s’est fêlée ou cassée et M. le curé a demandé à M. Hildebrand de la remplacer par suite de la garantie promise par lui. M. Hildebrand a prétendu et prétend encore que la cloche n’a pas été cassée par son fait mais par des causes qui ne lui sont nullement imputables, et que par suite il ne devait aucune garantie. Néanmoins, à titre de transaction, pour la considération de sa maison, et autres causes inutiles à énumérer ici, il s’engage à fournir à l’église de St-Pandelon dans le mois qui suivra la signature du présent sauf les cas d’accident de fonte, qu’on ne peut prévoir, une nouvelle cloche à la place de celle cassée, du même poids, autant que faire se pourra, les parties devant se tenir compte respectivement de la différence en plus ou en moins. / Il payera en outre pour frais de descente de la cloche cassée une somme de douze francs et pour frais de transport de la cloche neuve de son atelier à la gare de chemin de fer d’Orléans une somme de cinq francs ; les frais de transport de la cloche cassée de la gare de Dax chez lui seront également payés par lui. / M. le curé de St-Pandelon moyennant les conditions ci-dessus renonce de son côté à intenter aucune action contre M. Hildebrand à raison de la rupture de la cloche, et consent en outre à payer les frais de transport de la nouvelle cloche de la gare de Paris à St-Pandelon ainsi que les frais de la mise en place. […] » On a fait observer à M. Hildebrand que dans cet acte de transaction il n’y avait pas un mot de garantie pour la nouvelle cloche. Il a répondu dans une lettre subséquente : je donne garantie pour la nouvelle cloche dans le même temps que pour la première, c'est-à-dire comme il l’explique lui-même dans la même lettre : je garantis ma cloche pendant deux ans contre la casse par défaut de bonne confection, et sauf les cas de force majeure. / Les choses ayant été convenues et arrêtées ainsi, les frais pour le transport et l’installation de la nouvelle cloche ont été :
2° Frais : / Recettes [...] : 183 f. 20. / Dépenses [...] : 192 f. 35. [...] / L’excédant de dépense de 7 f. 15 sera porté dans le compte annuel à l’article des dépenses imprévues. [...]
3° Cérémonies : La bénédiction de la cloche a été faite par M. l’abbé Lacerenne, prêtre lazariste à St. V[incent] de Pouy à Dax […]. La cloche a reçu le nom de Marie-Mérentine, le même que Monseigneur Épivent, évêque d’Aire, avait agréé ( ?). Les mêmes parrain et marraine de la première cloche ont été maintenus à celle-ci. Parrain M. Jean Louis Eugène de Laurens Hercular, chevalier de la légion d’honneur et maire de St-Pandelon, marraine Mme Vve Françoise Dibarrart d’Etchegoyen, née Caubotte, représentée par Mme de Laurens. / Le présent-procès-verbal […] a été approuvé [...]. »
1888 (16 septembre) : « Délibération relative à l’acquisition de deux cloches neuves. / L’an mil huit cent quatre vingt huit et le 16 du mois de septembre, le conseil de fabrique s’est réuni au presbytère en séance extraordinaire pour s’occuper de la grande cloche cassée du 12 Août de la présente année et cherche les moyens de la réparer. / Étaient présents M. Léon Lacoin maire, Jean-Baptiste Renaud, curé [...]. / Monsieur le curé a rendu compte au conseil des démarches faites par lui et du résultat de ces démarches au sujet de la susdite cloche. / Les ressources de la fabrique et de la commune étant nulles, M. le curé s’est adressé d’abord à Mademoiselle Ducros, résidante dans la paroisse, qui lui a promis mille francs. Il s’est ensuite adressé à Madame Detcheverry née d’Etchegoyen de St-Pandelon, résidante à Bayonne, qui lui a promis également mille francs. Comptant sur la parole de ces deux dames, et certain qu’elles ne failliraient pas, Monsieur le curé a écrit alors à Monsieur Crouzet-Hildebrand, fondeur de cloches à Paris, rue de Sambre-et-Meuse, 13, maison d’où était sorti (sic) la cloche brisée, et lui a demandé ses conditions. Monsieur Crouzet-Hildebrand a répondu : « 1° Je reprendrai la cloche cassée à 2 francs le kilo. 2° Je fournirai deux cloches neuves, l’une de 500 kilos et l’autre de 250 kilos environ, à 2 francs 80 centimes le kilo. 3° Le transport de la vieille cloche sera à ma charge. 4° Le transport des cloches neuves sera à votre charge. » / D’où suit, tous comptes faits :
Recettes et sommes promises et assurées : 2000 francs. / Valeur de la vieille cloche, 494 ko à 2 f. : 988 f. / Dépenses principales : 2 cloches pesant 750 kilos à 2 f.80 : 2100 f.
[...] Là-dessus, pour sortir au plus tôt de la triste situation où se trouve la paroisse d’être sans cloches, et pour éviter tout retard, les fêtes de la Toussaint approchant, Monsieur le curé a cru pouvoir accepter les conditions de M. Crouzet-Hildebrand et commander les deux cloches ci-dessus indiquées qui feront honneur à la paroisse, comptant sur l’approbation du conseil. Le conseil se déclare bien informé et approuve ce qui a été fait. »
1888 (13 décembre) : « Délibération relative 1° au compte de deux cloches neuves, et 2° à l’acceptation d’un legs fait par Mme de Gauville. / [Le conseil] a examiné et arrêté le compte des deux cloches fournies par Monsieur Crouzet-Hildebrand, fondeur à Paris, rue de Sambre-et-Meuse, 13, aux conditions ci-dessus indiquées à la page précédente, et dont il répond pendant cinq ans à partir du 1er novembre 1888 par où elles ont commencé à sonner (lettre de M. Crouzet-Hildebrand, 5 7bre 1888). / Recettes [...] : 2981 f 20. / Dépenses [...] : Grande cloche pesant 477 kg, petite cloche pesant 255 kg, ensemble 732 kg à 2 f. 80 : 2049 f. 60. / 2 battants neufs garnis de leurs cuirs et suspensions : 60 f. / Frais accessoires : / Transport des deux cloches neuves et des deux battants neufs de Paris à Dax : 84 f. 45. / [...] Bernadet, charpentier à Dax, fourni un mouton pour la petite cloche : 127 f. 25. / Darfo ( ?) forgeron, ferrure complète pour la petite cloche : 50 f. / Escoubeyron forgeron, déferré, peint et réparé mouton de la grande cloche : 16 f. 30. / Marcelin, charpentier de St-Pandelon, consolidé le clocher et remis tout en ordre : 15 f. 40. / Bauzet camionneur de Dax, transport des deux cloches neuves de la gare de Dax à St-Pandelon et de la vieille cloche de St-Pandelon à Dax et fait dîner deux membres du conseil de fabrique : 20 f. / Cordes neuves pour les cloches : 8 f. 75. / Dupouy, aidé pour descendre et monter les cloches : 7 f. / Total des dépenses : 2438 f. 75. / Balance : / Total général des recettes : 2981 f. 20. / Total général des dépenses : 2438 f. 75. / Reste : 542,45. / Les 542 f. 45 de reste seront destinés à faire recouvrir l’église et le presbytère, et à l’achat d’un ornement noir et d’un drap mortuaire, choses tout à fait indispensables [...]. »
1893 (28 décembre) : « Délibération du conseil de fabrique relative à la construction d’un clocher. / [...] L’église de Saint-Pandelon est sans clocher ; une mauvaise cabane en planches mal établie au-dessus de la toiture renferme les cloches. Les habitants de la paroisse et les étrangers trouvent cela affreux et depuis longtemps tout le monde réclame un clocher. [...] »
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