Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Ce passage de bac est dit de Port-Neuf, mais aussi parfois de Lupin parce qu'il permet d'accéder au hameau de Lupin, en même temps qu'à plusieurs autres du nord-est de Saint-Nazaire-sur-Charente, dont le Vignaud, la Cailleterie et le Brillouet.

Aucun passage n'est indiqué sur la carte d'état-major de 1866 pour ce lieu qui ne se développe qu'à partir de l'installation de l'abattoir municipal vers 1868. En 1886, une pétition, rédigée par des propriétaires et fermiers de Saint-Nazaire-sur Charente, demande le transfert du passage d'eau entre Fort-Lupin et Saint-Laurent-de-la-Prée au Port-Neuf. Le service des Ponts et Chaussées souhaite le maintien du premier passage, mais étudie cependant la possibilité d'en établir un autre au Port-Neuf. Ce nouveau passage ne semble pas opportun aux membres du conseil municipal de Rochefort, dans la mesure où ils ne voient pas les avantages que pourrait en retirer la population de la ville.

Un passage de bac pour piétons au Port-Neuf est finalement établi en 1888. L'ancienne yole utilisée est remplacée par une neuve de 4,60 mètres de long, en 1897, achetée pour moitié par la commune de Saint-Nazaire et à moitié par celle de Rochefort. A partir du 1er janvier 1898, ce passage d'eau est gratuit.

Les voies d'accès à ce passage comprennent, en 1890, un appontement situé sur la rive droite du fleuve muni d'un escalier pour faciliter l'embarquement et le débarquement des piétons, et d'une passerelle en bois placée sur la rive gauche. De chaque côté du fleuve, une cabane sert d'abri aux voyageurs.

En 1914, Louis Blanchard, passeur, demande à pouvoir utiliser sa yole "Yvonne" qui possède une fausse quille et est très bien adaptée à la navigation à la voile lorsque le temps le permet. Il se propose d'entretenir la yole "Suzanne" appartenant à Rochefort et à Saint-Nazaire. L'embarquement et le débarquement se font alors par un appontement en assez mauvais état, et les "grandes eaux" ont rendu impraticable le chemin d'accès à l'appontement.

Ce service de bac ayant été supprimé en octobre 1929 par décision préfectorale, la yole, l'abri du passeur et l'appontement sont vendus par la commune de Rochefort. En 1941, la demande du conseil municipal de réouvrir le passage est refusée par le Conseil général qui ne veut pas se substituer aux communes défaillantes.