Saint-Clément-des-Baleines : présentation de la commune

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La commune de Saint-Clément-des-Baleines est créée le 11 mars 1874 après avoir acquis son indépendance de la commune d'Ars. Ce territoire était auparavant appelé "Villages d'Ars" et se composait des hameaux du Godinand, de La Tricherie, du Griveau, du Chabot et du Gillieux. D’après les cartes du 18e siècle, il semblerait que Le Godinand ait été un hameau plus important qu’aujourd’hui, établi autour d’un enclos. Par ailleurs, Le Griveau n’est mentionné qu’à partir de 1752. Le Chabot devient le chef-lieu de la commune de Saint-Clément-des-Baleines au moment de sa constitution en 1874. C’est là que se trouvait déjà depuis plusieurs années une annexe de la mairie d’Ars-en-Ré. Ce village ne présentait cependant pas une importance particulière par rapport à ses voisins. En 1968 encore, il ne comptait guère plus de maisons (70) que La Tricherie (53) et il en avait même moins que Le Griveau (89). Aujourd’hui, l’ensemble des hameaux du Chabot, du Griveau et du Godinand constitue le chef-lieu de la commune.

Par sa morphologie au trait de côte accidenté et par sa position à l’extrémité Ouest de l’île, la pointe des Baleines a été équipée très tôt d’un poste de guet. La Tour des Baleines, érigée sur ordre de Colbert entre 1669 et 1682. Elle fait partir du chantier colossal de défense des côtes charentaises et de l’arsenal de Rochefort. La Tour des Baleines est, avec le Phare de Cordouan (Gironde), le plus ancien phare de France. En 1854, ce phare, devenu trop vétuste, est remplacé par deux nouveaux phares, l'un à terre à proximité de la vieille Tour (Phare des Baleines), l'autre en mer sur le plateau rocheux du Haut Banc (Phare des Baleineaux).

Compte-tenu de sa position stratégique, le site a été équipé au 18e siècle de batteries de côte et a été occupé entre 1940 et 1945 par l’armée allemande qui y a installé des postes de radar et de télémétrie afin d’assurer la surveillance du trafic maritime dans le Pertuis et la protection de la base sous-marine de La Pallice.

Jusqu’au 19e siècle, les Villages ne possédaient aucun édifice religieux. Seule une croix, aujourd’hui disparue, fut érigée en 1775 près du Gillieux par le maçon Jacques-André Meunier, dit La Roche. Deux autres croix sont érigées plus tard au cours du 19e siècle. Vers 1830, une chapelle aurait été construite à l’entrée de ce village. Elle était destinée à conserver les sacrements pour les infirmes et les vieillards. En 1832, le conseil de Fabrique d’Ars décide d’y élever un autel et d’acheter un tableau du Bon Pasteur. En décembre 1834, le tableau n’est toujours pas acheté. En 1844, le conseil de Fabrique cède l’édifice à la paroisse de Saint-Clément. Jusqu’en 1945, la maison sise au n°6 de l’impasse Albert est appelée « chapelle » mais aucune archive ne précise la localisation exacte de cet édifice. Il faut attendre 1843 pour qu'une église soit construite dans la commune et devienne l’année suivante église paroissiale.

L'économie de Saint-Clément était fondée sur le sel et la vigne : quelques distilleries à eau-de-vie et quatre moulins à vent ont fonctionner jusqu'à la fin du 19e siècle. L’habitat est essentiellement rural et modeste. Beaucoup de maisons comprennent un chai, nécessaire à la fabrication du vin ou du vinaigre. Quelques maisons au décor plus riche témoignent de la croissance économique du milieu du 19e siècle. Comme dans les autres villages de l’île, les puits sont nombreux.

La deuxième moitié du 19e siècle est marquée par l’essor de l’industrie et les débuts du tourisme. Une usine à engrais et plusieurs usines à soude s’installent le long de la côte sud. L'usine à engrais est établie en 1865 par Monsieur Mercier-Rocard. Il existait deux usines à soude à proximité : celle de Monsieur Pentecôte et celle de Monsieur Massé. En 1940, elles ont toutes disparu. Le Phare des Baleines attire les touristes en excursion et plusieurs buvettes et boutiques ouvrent à proximité. En 1908, le président du Conseil, Emile Combe, inaugure le musée William Barbotin, musée d'histoire locale situé au pied du phare des Baleines.Touchée comme les autres communes de l’île par la crise salicole, Saint-Clément-des-Baleines voit son économie chuter et sa population décroître rapidement : 1100 habitants en 1871, seulement 554 en 1926.

La commune de Saint-Clément-des-Baleines occupe l'extrémité nord-ouest de l'île. Elle est limitrophe au nord de la commune des Portes et à l’est de celle d'Ars-en-Ré. D'une superficie de 6,8 km2, elle est formée de deux bandes de terre formant entre elles un angle d'environ 60°, entre lesquelles s'étend une large zone de marais salants constituant le fond du Fier d'Ars : marais du Batardeau, du Douzin et la Grande Charge au nord du chenal du Batardeau et au sud, les Marais Neufs, Le Pont, Les Platières et La Groie qui sont limités par le Grand Vasais.

La partie ouest, étroite et sablonneuse, est dépourvue de tout habitat et s'étire sur environ 2 km. En majeure partie couverte par la forêt domaniale du Lizay, elle est bordée par la conche des Baleines, longue grève où venaient s'échouer les cétacés.

La partie méridionale de la commune est bordée à l'ouest et au nord-ouest par un important banc rocheux qui, à la pointe des Baleines, s'avance dans la mer sur deux kilomètres et est signalée par le phare des Baleineaux.

La population se répartit entre le Gillieux et le Chabot où ont été construits la mairie et l'église. Les maisons sont en majorité de type rural, en rez-de-chaussée ou à un étage, dénué de décor. Un chai et une cour composent souvent l'habitation. Les murs sont construits en pierre calcaire, d'extraction locale. Le phénomène touristique y a permis le développement d'un habitat secondaire, qui représente 72,1% des logements de la commune contre 25,7% de résidences principales.

Le Chabot

La croissance urbaine autour des anciens villages du Griveau, du Godinand et du Chabot assure désormais une véritable cohérence territoriale. La mairie, le groupe scolaire et l’église ont été construits à mi-distance du Chabot et du Griveau. Le long des rues de la Maire, de l’Ecole et du Cimetière, délimitant l’ancien village du Chabot, comme le long des rues de la Forge, de la Digue et des Rentiers, délimitant l’ancien village du Griveau, les maisons présentent une mitoyenneté importante et un parcellaire resserré qui a été peu bouleversé. En revanche, entre ces centres urbains anciens, le tissu est plus lâche, les habitations sont plus grandes et possèdent un jardin. Deux moulins sont encore visibles au Chabot : le Moulin de la Pine et le Moulin Rouge.

La Tricherie

L’ancien village se développait le long de la rue Nationale, là où le parcellaire est aujourd’hui le plus serré et où se trouvent les constructions les plus anciennes. L’extension du hameau s’est fait majoritairement en direction du sud et présente un parcellaire plus régulier et plus grand.

Le Gillieux

Le Gillieux est le hameau situé le plus à l’ouest de l’île. Les constructions les plus anciennes sont comprises entre les rues du Réveil, du Phare et du Chaume. Ces trois axes sont reliés entre eux par des rues qui leur sont perpendiculaires (rue de la Plage, du Figuier et de l’Anguillette). La voirie y est très étroite et sinueuse. Le parcellaire est serré et petit. De nombreux murs en pierre sèche délimitent les parcelles. L’extension urbaine autour de ce hameau s’est faite de manière égale au nord et au sud.Le quartier de La Fosse s’est développé au début des années 1980 en bordure de rivage, au sud-ouest de la commune.

Le développement touristique de la commune a favorisé l’implantation d’hébergement collectif de vacances le long des dunes. Il existe 4 campings et 2 villages de vacances.

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