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Eglise paroissiale Saint-Cyr d'Arçais
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Arçais
Historique
Les vicissitudes du projet (1847-1856)
Le 5 mars 1847, le conseil municipal, constatant le très mauvais état de l'ancienne église qui se trouvait sur le côté nord de la place de l'église actuelle, décide de transférer l'église à la sortie est du bourg, là où, quelques années plus tôt, le cimetière, qui occupait aussi la place, a lui-même été déplacé. Il est aussi envisagé d'y placer le presbytère. L'architecte François Charonnet, de Niort, est consulté mais, le 26 février 1849, le conseil municipal fait volte-face et reporte le projet, jugé trop coûteux. L'affaire est de nouveau examinée le 19 mai 1850. Le maire propose de vendre une partie du marais communal d'Allerit pour financer l'opération, mais le conseil ne le suit pas. Les 18 juillet 1850 et 7 mars 1851, le curé Favriou écrit au préfet pour réclamer une décision urgente, l'ancienne église menaçant de s'effondrer. Charonnet le confirme dans un rapport au préfet rendu le 5 février 1853, accompagné d'un plan le 10 juin. Il offre deux options : construire une nouvelle église à la place de l'ancienne, et selon le même axe, ce qui conserverait l'orientation à l'est, conforme aux usages ; ou bien la tourner de 45 degrés pour la positionner sur le côté ouest de la nouvelle place, et ainsi davantage dégager cette dernière. Si cette seconde option était retenue, il préconise d'acheter le terrain qui se trouve à l'avant, au nord-ouest de la place, pour éviter toute construction à cet endroit. Dans les deux cas, la sacristie serait placée dans l'axe du choeur. Charonnet prévoit un montant de 26 000 francs pour les travaux.
Si le conseil municipal donne son approbation, le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts exprime des réserves le 31 août 1854. S'appuyant sur un dossier qu'il dit incomplet, il reproche trop de luxe dans le décor de la façade, et surtout un clocher aux proportions trop importantes. Charonnet doit donc revoir sa copie, ce qui est fait le 5 avril 1855, date à laquelle il présente son devis, d'un montant de 30736 francs. La nouvelle église serait construite sur le côté ouest de la place, dans un terrain acquis auprès d'Emmanuel de Grimouard et Eulalie Goullard d'Arsay, son épouse (par ailleurs propriétaires de l'ancien château situé en contrebas). L'église présentera un plan en croix latine, terminé par une abside octogonale. Un clocher à flèche haut de 30,70 mètres, s'élèvera au-dessus de l'entrée nord. A droite en entrant, se trouvera le baptistère, et à gauche, un escalier en bois pour monter à une tribune puis au clocher. La nef, longue de 16 mètres sur 8,5 de large, précèdera le transept, long de 13,40 mètres et large de 705, puis le choeur et l'abside, longs de 7,45 mètres sur 7,68 de large. Une sacristie prendra place à gauche du choeur. 4 fenêtres ogivales et à meneaux, de 1,50 mètre de large, éclaireront la nef. Deux grandes fenêtres de 2,60 mètres de large occuperont les extrémités du transept, et trois autres fenêtres seront percées dans les trois pans coupés de l'abside. Les voûtes, hautes de 10,20 mètres, seront en pierre de tufeau de Nantes, les arcs doubleaux en pierre de taille. Le toit sera couvert d'un toit en ardoise.
Ce projet est déclaré d'utilité publique par décret impérial du 29 août 1855, qui autorise à acquérir le terrain des époux Grimouard, et à engager les démarches financières et fiscales nécessaires pour le financement. Dans un premier temps, on ramène le projet à 28000 francs, en reportant la question des voûtes et du clocher, car, malgré une subvention de 6000 francs accordée par l'Etat, il manque encore 10800 francs. En avril 1857, la commune devra emprunter 17140 francs à Pierre Guinnebert, marchand drapier à Mauzé-sur-le-Mignon. Par ailleurs, les époux Grimouard refusent de céder leur terrain nécessaire à la construction de l'église. Leur expropriation est prononcée par arrêté préfectoral le 5 décembre, décision confirmée par le tribunal administratif de Niort le 7 janvier 1856, mais le contentieux se poursuit pendant plusieurs mois sur le montant de l'indemnité accordée.
La construction de l'église à partir de 1856
Sans plus attendre, le 15 juin 1856, la construction de l'église est adjugée à Alphonse Eutrope Mercier, entrepreneur à Mauzé-sur-le-Mignon, malgré les protestations d'un autre candidat. Le 4 juillet, Mercier s'engage à mener les travaux suivant les prescriptions de l'architecte, et les travaux commencent dans les jours suivants. A l'été 1857, le clocher est construit ; un plan des échafaudages nécessaires est établi le 14 août.
Le chantier n'est pourtant pas terminé et, en septembre 1857, alors que seuls les murs de la nef, de la sacristie et du clocher ont été construits, sans toiture ni flèche, la commune demande un nouveau secours financier de l'Etat puisqu'il lui manque encore 20 000 francs. Aux frais prévus, il a fallu ajouter 3000 francs pour approfondir les fondations, et 6000 francs pour l'indemnité finalement accordée par la Justice aux époux Grimouard (contre 1000 francs estimés à l'origine du projet). Tous les revenus des marais communaux ont été engloutis, et les travaux seront bientôt suspendus, faute d'argent. Répondant en partie à cette demande, soutenue par le diocèse, l'Etat accorde une aide supplémentaire de 4000 francs en février 1858, puis 1000 francs en juin. De son côté, la commune vend des terrains vagues et anciens chemins lui appartenant. La réception définitive de la première phases des travaux a lieu le 12 août 1858. La nef est alors non voûtée, le clocher sans flèche.
Le 27 janvier 1860, Désiré Bontemps, architecte à Niort, présente le devis complémentaire pour la construction des voûtes et du clocher. D'un montant de 20 000 francs, le projet est plus modeste que celui de Charonnet en 1855. Les voûtes seront en simples moellons et, là où c'est nécessaire, on utilisera la pierre de taille de Niort. A la couverture en ardoise, on préfère une couverture en tuiles d'Argentière ou de Saint-Hilaire-la-Palud. Le 14 février, la commune emprunte 12 300 francs à André Bourolleau, propriétaire à Saint-Georges-du-Bois, à quoi s'ajoute un secours de l'Etat de 2000 francs.
Les travaux sont adjugés le 23 février à l'entrepreneur Mercier, et peuvent donc commencer. Mercier fait édifier un échafaudage en bois de 33 mètres de haut pour construire la flèche du clocher. Or, les 1er et 2 juin, une tempête s'abat sur la région, déracine des arbres dans les marais et, le 2 juin à 11 heures, emporte avec fracas l'échafaudage et une partie des assises du clocher. Des morceaux de bois tombent sur une maison voisine, enfoncent la charpente, d'autres s'abattent sur les vestiges de l'ancienne église. Le 10 juin, le maire écrit au préfet pour faire état d'une perte de 3200 francs pour Mercier. Si le préfet reste insensible à la demande d'indemnité, l'Etat accorde un nouveau secours de 2000 francs à la commune en octobre. Le clocher, lui, peut enfin être achevé.
Reste à terminer la sacristie que Bontemps a positionnée dans l'angle sud-est de l'église. Le 7 février 1861, une expertise est menée sur le terrain en question, mais la commune et la préfecture s'opposent sur l'emplacement à retenir, au sud-ouest pour la première, au sud-est, comme prévu, pour l'autre. Le 21 octobre, un arrêté préfectoral impose l'acquisition du terrain au sud-est, acheté aux époux Métayer, voisins, le 8 novembre.
Peu de modifications seront ensuite apportées à l'église, les interventions se limitant à des réparations successives. La principale concernera, sans doute dans les années 1960, la baie centrale, murée à l'occasion d'un réaménagement intérieur (alors qu'elle apparaît bien ouverte sur une carte postale du début du 20e siècle).
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle |
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Dates |
1856, daté par source 1860, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Charonnet François, architecte (attribution par source) Auteur : Bontemps Désiré, architecte (attribution par source) |
Description
L'église d'Arçais est située au coeur du bourg, dans sa partie haute, en surplomb du coteau qui descend vers le grand port et les marais à l'ouest. L'édifice s'élève sur le côté ouest d'une petite place (emplacement de l'ancienne église et de l'ancien cimetière). De fait, de façon originale, l'église n'est pas orientée selon un axe est-ouest mais nord-sud (le chevet au sud). Elle présente un plan en croix latine, avec clocher-porche, nef unique à deux travées, transept et abside à cinq pans coupés. Une sacristie prend place dans l'angle sud-est formé par l'abside et le bras est du transept. Les travées de la nef comme celles du chevet sont séparées par des contreforts plats. L'ensemble est percé de baies en arc brisé et à réseau, plus larges pour les bras du transept. L'entrée principale, au nord, s'effectue à travers la travée sous clocher où se trouvent également, à l'ouest la chapelle des fonts baptismaux, à l'est la cage de l'escalier en bois qui monte au clocher. Derrière un mur de refend, la nef et ses deux travées, ainsi que la croisée du transept et le choeur sont couverts de voûtes d'ogives, en pierre. Les bras du transept, courts, sont voûtés en arc brisé. Dans le choeur, où l'abside succède à une travée droite, la voûte est composée de six quartiers dont cinq subdivisés en deux voûtains particulièrement effilés. Si les voûtes et les murs sont aujourd'hui peints en blanc, ils devaient recevoir à l'origine, au moins en partie, un décor peint dont il reste des vestiges à l'arrière de l'autel latéral ouest. La partie inférieure des murs de la nef est protégée par un lambris.
Le clocher, massif, en pierre de taille, est encadré de contreforts plats. Il comprend quatre niveaux et se termine par une flèche, toujours en pierre de taille. Le rez-de-chaussée ouvre par un portail en arc brisé, à trois voussures, encadré de pinacles et coiffé d'un fronton. Celui-ci se prolonge par une niche surmontée d'un pinacle et abritant une statue de la Vierge à l'Enfant. Cette niche prend place entre les deux baies en arc brisé et à réseau qui percent le premier étage du clocher. Le deuxième étage, un demi-niveau, est éclairé par un simple oculus. A cet étage, on observe une horloge ainsi que des graffitis inscrits au 20e siècle, dont certains en 1944-1945. Une échelle monte au dernier niveau du clocher. De plan carré, il abrite les cloches et leur beffroi. Chaque face de cet étage présente une baie en arc brisé et à réseau, ainsi qu'un cadran d'horloge. La flèche se termine par une croix et un coq en métal.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan en croix latine |
Couvrements |
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Couvertures |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79004607 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2022 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Eglise paroissiale Saint-Cyr d'Arçais, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/b4cf813d-e357-4e27-a934-55282945f7ad |
Titre courant |
Eglise paroissiale Saint-Cyr d'Arçais |
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Dénomination |
église paroissiale |
Parties constituantes non étudiées |
sacristie clocher |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Arçais , place de l' Eglise
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Bourg
Cadastre: 1812 D 749, 2022 AM 46