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Présentation de la commune de Vergné
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Vergné
Historique
Vergné avant le 19e siècle
L'histoire de la commune de Vergné est assez mal connue. Son nom provient certainement de la présence d'aulnes, dits vergnes en patois local. Au 17e siècle, la paroisse est aussi dénommée Vrigné.
Un manuscrit de 1326, relatif à la levée des subsides dans le diocèse de Saintes et publié en 1914 par Charles Dangibeaud dans les archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, mentionne "Capellanus de Verughe" dans l'archiprêtré de Surgères ; Verughe est traduit par Vergné. Le même auteur, dans le même ouvrage, publie le pouillé du diocèse de Saintes de 1683, dans lequel la paroisse de Vergné est, cette fois, citée dans l'archiprêtré de Saint-Jean-d'Angély ; le saint patron mentionné, par erreur, est sainte Marthe. Un autre manuscrit des environs de 1550, publié en 1915, mentionne "Sti Martini de Vrigne" dans l'archiprêtré de Surgères.
Vergné faisait partie de la généralité de Poitiers et de l'élection de Niort. Deux documents relatifs à l'élection de Niort, publiés en 1886 par Léo Desaivre dans un mémoire de la société statistique du département des Deux-Sèvres, décrivent la paroisse en 1716 et 1744. Le cahier de doléances des habitants est conservé dans les archives du département de la Vienne.
Une chapelle Saint-Christophe-de-Vergné est mentionnée à propos de bénéfices dont était pourvu Gaspard Marquentin de Closmorin, vicaire général du diocèse de Saintes, vers 1730. Si cette chapelle a disparu dans la seconde moitié du 18e siècle semble-t-il, la mention de terres "de la Chapelle", section A5 du plan cadastral de 1840, permet de la situer approximativement. Une grande parcelle n°259 portait notamment cette appellation : elle formait un rectangle de plus de 5 hectares, située à l'est du bourg, aujourd'hui traversé en diagonale par la voie de chemin de fer, entre la départementale 115 et l'ancien chemin du bourg à Tout-y-Faut.
Le chevet de l'église Saint-Martin témoigne d'une construction du 12e siècle, mais l'édifice a été quasiment reconstruit au 17e siècle alors que le territoire appartenait à la famille de La Lande, puis à ses descendants Fourre, seigneurs de Dampierre. Cette dernière seigneurie appartient, au moment de la Révolution, aux de Gallifet, dont le dernier représentant émigre ; la terre de Vergné est dès lors vendue comme bien national.
Au 16e siècle, la Malvaud, ou Mallevau, et la Gilbertière sont des seigneuries détenues par la famille de la Forest. Ces deux lieux-dits sont représentés comme de simples fermes sur la carte de Cassini dans la deuxième moitié du 18e siècle, comme celui de la Béchée.
Une déclaration de 1692 relative au presbytère de Vergné, publiée en 1905 par la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, le décrit composé "de deux chambres, savoir : une basse et l'autre haute, un grenier par-dessus, une petite cuisine à côté, un petit appent par derrière, qui sert de cellier, un jardin au derrière..." et situé au nord de l'église.
Hormis un arc en accolade du 15e siècle au-dessus d'une porte rue des Grandes-Chaumes, un portail en arc surbaissé en face de l'église et quelques ouvertures en plein cintre ou en arc segmentaire, très peu de traces du Moyen Age et des temps modernes ont été vues lors de l'enquête.
Le chemin des Diligences qui traverse Tout-y-Faut rappelle la voie qui préexistait au tracé rectiligne de l'actuelle départementale 150, vraisemblablement dans la première partie du 18e siècle.
Au moment de la création des départements, Vergné fait partie d'une vingtaine de paroisses, situées au sud-est de Niort, échangées entre le Poitou et la Saintonge pour appartenir à la Charente-Inférieure.
Vergné au 19e siècle
Dans son ouvrage paru en 1839, Gautier insiste sur l'importance de la foire qui se déroule à Vergné chaque mois de juillet. La commune achète d'ailleurs à partir des années 1880 des terres pour aménager un champ de foire à Tout-y-Faut (parcelles 91 à 100 de la section A5 - à l'emplacement de l'actuelle rue Régis-Nicard). Les terres fertiles sont cultivées en céréales et en vignes.
En 1840, 68 maisons sont comptabilisées dans la commune, dont seulement 3 très cossues de classe 1, 15 de classe 2, 25 de classe 3, 23 de classe 4 et 2 hors classe.
En 1851, la commune compte 225 habitants, répartis dans leur grande majorité dans le bourg et à Tout-y-Faut, et dans quelques fermes isolées, à la Malvaud, la Béchée et la Gilbertière ; dans cette dernière vivent le propriétaire Machet et son régisseur. Le même nombre ou presque de chefs de ménage sont des propriétaires cultivateurs ou ont un métier lié au transport (sellier, bourrelier, charron, forgeron, etc.) ce qui atteste l'importance du commerce. Quatre travaillent dans l'industrie alimentaire, sans doute des aubergistes. La commune compte également trois propriétaires rentiers, un médecin-pharmacien et six domestique, dont cinq valets de ferme.
Une école est édifiée en 1866 d'après un projet de l'architecte Aimé Bonnet à l'ouest de l'écart de Tout-y-Faut. La mairie, abritée depuis 1856 dans une maison (qui pourrait être l'ancien presbytère) achetée à cette fin dans la bourg par la commune, est déménagée dans une partie de l'école. En 1886, un incendie entraîne la reconstruction presque complète de l'édifice. Dix ans plus tard, un agrandissement est réalisé pour donner plus d'espace à la mairie. C'est aussi à l'ouest de Tout-y-Faut qu'est aménagé un champ de foire en 1883, agrandi dix ans plus tard.
La voie ferrée de Niort à Saint-Jean-d'Angély, ouverte en 1881, traverse le territoire de la commune ; trois passages à niveau sont aménagés.
Le recensement de 1896 montre les transformations qui ont eu lieu en un peu moins de 50 ans. La commune compte alors 185 habitants, dont 109 habitent le bourg. Ils forment 55 ménages et 8 célibataires ou isolés. Sur 55 maisons recensées, 49 sont en rez-de-chaussée et 6 seulement à un étage. L'ouverture de la voie ferrée entre Niort et Saint-Jean-d'Angély a eu pour conséquence d'implanter des passages à niveau, dits barrières de Tout-y-Faut, Vergné et de la Chapelle, manoeuvrés par des femmes.
Vergné au 20e siècle
Le début du 20e siècle est marqué par la translation du cimetière dans un lieu isolé au nord du bourg, et par la transformation de la maison de garde-barrière de tout-y-Faut en gare. En 1926, le fonctionnement de la gare occupe un mécanicien Gabet, un garde de nuit Cessat et sa femme, dite chef de halte. Un monument aux morts de la Première Guerre mondiale est érigé en 1925.
Depuis 1994, le carrefour de Tout-t-Faut a été amélioré avec la destruction d'un alignement de maisons qui a laissé libre un espace occupé désormais par une petite place publique, où se trouve présenté un travail à ferrer de forgeron.
La salle de classe, fermée en 1992, abrite le musée départemental de l'école publique. Un parc éolien Villeneuve-la-Comtesse/Vergné a été autorisé en 2019 ; trois éoliennes s'élèvent sur des terres agricoles de la partie nord-ouest de la commune. Le nombre d'habitants s'est stabilisé aux alentours de 150.
Description
La commune de Vergné est entourée par celles de Migré, Villeneuve-la-Comtesse, La Croix-Comtesse, Coivert, La Jarrie-Audoin, Loulay et Lozay. D’une superficie de 800 hectares, elle ne compte qu’un seul écart, la Lignatte, situé à l'est du bourg. Seule la partie ouest et sud de celui-ci, appelée Tout-y-Faut, fait partie du territoire communal, la partie nord se trouvant sur la commune de La Croix-Comtesse. Quelques fermes isolées se trouvent à la Malvau et à la Gilbertière.
Le territoire se situe dans l'entité paysagère de la plaine du nord de la Saintonge, caractérisée par un relief ondulé et la prédominance des cultures céréalières intensives. Il occupe le versant légèrement en pente du nord-est vers le sud-ouest de la vallée de la Trézence qui coule dans la partie sud. L'écart de Tout-y-Faut occupe l'emplacement le plus élevé de la commune. Les terres cultivées représentent près de 90% de la surface communale.
Deux grands axes nord-sud traversent le territoire, l'autoroute des Estuaires dans sa partie ouest et la départementale n°150, entre Niort et Saint-Jean-d'Angély, quasiment en son centre. Une grande transversale, la départementale n° 115 entre Surgères et Aulnay, qui passe par Tout-y-Faut, la coupe dans sa partie nord. Le bourg semble ainsi isolé des grandes voies de communication. Cependant, il est longé du côté est par la voie de chemin de fer entre Niort et Saint-Jean-d'Angély. Une gare désaffectée de cette ligne existe au croisement avec la D115, au nord du bourg et à l'ouest de Tout-y-Faut.
Trois éoliennes s'élèvent dans la partie nord-ouest du territoire, dans un alignement nord-sud. Le paysage très dégagé permet de découvrir à l'horizon les nombreuses éoliennes des parcs voisins.
Le bourg se regroupe autour de l'église et à l'intersection de voies secondaires est-ouest et nord-sud. Ce petit bourg rural est constitué de fermes. Aucun bâtiment commercial ne se distingue actuellement. En revanche, l'emplacement de Tout-y-Faut au croisement des deux départementales en a fait un écart plus dynamique, où est situé actuellement l'unique café-restaurant de la commune. C'est aussi du côté ouest de cet écart qu'a été édifiée l'école-mairie dans le 3e quart du 19e siècle, dont l'ancienne salle de classe abrite le musée départemental de l'école publique, et que se trouvait le champ de foire. En outre, des pavillons se sont implantés dans le secteur ouest de ce lieu-dit dans le 4e quart du 20e siècle.
A côté des fermes assez modestes se remarquent plusieurs grandes maisons, logements de grandes fermes, bâties dans la deuxième moitié du 19e siècle et au tout début du 20e, à la Lignatte et Tout-y-Faut surtout, et dans le bourg, au 9 rue des Grandes-Chaumes et 3 rue de la Béchée. Ces propriétés témoignent d'une aisance financière due en grande part à l'essor commercial du cognac.
Deux puits engagés ont été vus dans la commune, rue du Bois-Plan à la Lignatte et au n°1 à la Croisonnière dans le bourg ; l'accès à l'eau se faisait depuis l'intérieur du bâtiment ou depuis l'extérieur.