Le mobilier de l'église Saint-Martin

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Pau

La première pierre de l'église est posée le 22 mai 1863. En 1868, le chantier est suffisamment avancé pour que commencent les travaux de décoration et d’ameublement de l’église. Ceux-ci vont durer jusqu'aux années 1920. Émile Boeswillwald supervise l'ensemble du programme décoratif, donnant les dessins pour le mobilier et les peintures décoratives. Le programme est réalisé par une équipe d’artistes qui travaillent régulièrement avec lui et dont certains sont ses proches.

Les travaux de vitrerie commencent dès 1868. Ils sont exécutés par les ateliers d’Édouard Didron, d’après des cartons de Louis Steinheil qui a déjà travaillé avec Boeswillwald sur les chantiers, entre autres, des cathédrales de Laon et de Bayonne.

Les travaux de sculpture figurative sont confiés à Michel-Pascal et Geoffroy-Dechaume, qui livrent la Charité de saint Martin, pour la façade de l'église, et quatre groupes figurant les symboles des évangélistes, pour le transept, en 1869 et 1870 respectivement.

La chaire, les stalles et le maître-autel sont réalisés vers 1870.

Les travaux de peinture ne commenceront en revanche qu’à partir de 1880, lorsque Louis Steinheil, sur la recommandation de Boeswillwald, réalise les figures du décor de la chapelle de la Vierge, alors que celles de la chapelle du Sacré-Cœur sont confiées à son fils Adolphe. En août 1882, Émile Boeswillwald livre les cartons et devis des travaux de décoration du chœur. Ils seront exécutés, en 1883-1884, par Jules Courtignon, qui a lui aussi travaillé à la cathédrale de Bayonne. Son fils sera chargé en 1891-1892 des peintures de la chapelle des fonts baptismaux, ainsi que de la chapelle des Morts.

Les nouvelles grandes orgues sont livrées le 14 mars 1889 par Roger Michel.

Paul-Hippolyte Flandrin peint en 1893-1894 une toile représentant le Christ entre saint Martin et saint Léon de Bayonne pour le tympan intérieur du porche. Le 14 juillet 1894, le même artiste se voit confier la réalisation d'un cycle sur la vie du Christ pour les arcades du chœur.

En 1906, Joseph Castaing peint une toile représentant le Songe de saint Martin pour le mur est du transept.

En 1919, Joseph Mauméjean, à l'occasion du mariage de sa fille dans l'église, réalise une verrière sur le thème de l'éducation de la Vierge pour la chapelle de Notre-Dame-de-Lourdes (anciennement des Morts). Le conseil lui commande par la même occasion une verrière pour la chapelle des fonts baptismaux représentant le Baptême du Christ.

Le 11 avril 1920, le conseil de Fabrique commande à Gabriel Andral, pour le bras est du transept, un autel dédié à saint Martin, "en l'honneur de la Victoire et du souvenir des morts". Les travaux de marbrerie sont confiés à Bernard Doat. L'ensemble est complété par un groupe sculpté de Jules Déchin figurant la Charité de saint Martin. Les travaux sont achevés en 1922.

Auteurs Auteur : Boeswillwald Émile, architecte, auteur du modèle (attribution par source)
Auteur : Steinheil Louis Charles Auguste, cartonnier (attribution par source)
Auteur : Didron Édouard

Édouard Aimé Didron (Paris, 13 octobre 1836 - 15 avril 1902), neveu et pupille d'Adolphe Napoléon Didron (1806-1867), lequel l'associe dès 1853 à sa fabrique de vitraux peints, créée en 1849.

, peintre-verrier (attribution par source)
Auteur : Pascal François-Michel, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Geoffroy-Dechaume Adolphe Victor, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Steinheil Adolphe, peintre (attribution par source)
Auteur : Courtignon Jules Louis

Prénom usuel : Jules. Peintre-décorateur né à Paris 5e le 26 juillet 1829 et mort à Bayonne le 5 décembre 1919 ; fils d'Edme Courtignon, charpentier, et de Marie Jeanne Clémence Louvet. Impliqué dans l'insurrection parisienne de juin 1848 (mis en liberté le 3 septembre suivant), installé à Bayonne à l'occasion de ses travaux dans la cathédrale de cette ville (en association avec ses fils Louis Alfred et Jules Louis), il travailla également pour les cathédrales de Reims, de Rouen, de Boulogne, d'Albi et de Fréjus, ainsi qu'à la chapelle impériale de la Villa Eugénie de Biarritz, au château d'Abbadia (1884) et à l'église Saint-Martin de Pau (1883-1884). Marié à Bonsecours (Seine-Maritime) le 9 mai 1853 avec Fleuriste (sic) Fanny (ou Florine Stéphanie) Claro (née à Montmartre le 12 juin 1828), blanchisseuse, fille de Louis Joseph Claro et de Florentine Aimable Sergeant, il en eut quatre enfants : Louis Alfred (né avant mariage à Paris 3e le 1er décembre 1851) ; Clémence-Marie (née à Blosseville-Bonsecours le 25 mai 1853), mariée à Bayonne le 30 décembre 1872 avec le peintre-décorateur Adolphe Auguste Martial Jousseaume (né à Champagné en Vendée le 16 février 1844) ; Jules Louis (né à Paris 10e le 13 novembre 1857), peintre-décorateur avec son père et son frère, marié à Bayonne, le 13 août 1881, avec Étiennette Lucie Sordes (née à Bayonne le 29 juillet 1859), fille de Jean Sordes et de Saubade Dupuy ; et Albert (né à Paris le 28 août 1863), horloger-bijoutier, marié à Ciboure le 26 septembre 1891 avec Jeanne Marie Marguerite Semper (Bayonne, 18 juillet 1878-?).

Jules Courtignon fut domicilié successivement à Paris (164, rue du Faubourg-Saint-Denis) en 1848, à Bonsecours en Normandie en 1853, à nouveau à Paris (10e) en 1857, enfin à Bayonne (rue de Belfort, puis place de la Course dans le quartier Saint-Esprit) en 1872 et jusqu'à sa mort. Son fils et associé Louis Alfred épousa Marie Louise Souliagou, dont il eut trois fils, Henri Marie Jean (Bayonne, 12 juin 1888), Pierre Gabriel (Bayonne, 27 juillet 1889) et Georges-Louis-Clément Courtignon (Bayonne, 23 janvier 1893).

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Flandrin Paul-Hippolyte, peintre (attribution par source, signature)
Auteur : Mauméjean Joseph Jules

Joseph Jules, dit José (Pau 1869 - Hendaye 1952), fils aîné de Jules-Pierre Mauméjean, le fondateur de la fabrique familiale de vitrail, est d'abord associé à son père ("J. Mauméjean et fils"), puis fonde vers 1895 avec son frère Henri l'atelier madrilène de la maison ("Vitraux et céramiques d'art"). Il crée le 17 mai 1923, avec ses deux frères survivants (Henri et Carl), la société anonyme "S.A. Mauméjean Frères, Paris - Madrid - Hendaye - San Sebastian". José Mauméjean dirige la manufacture d'Hendaye jusqu'à sa fermeture en 1940.

, peintre-verrier (attribution par source, signature)
Auteur : Andral Bertrand-Gabriel, architecte (attribution par source, signature)
Auteur : Castaing Henri Joseph, peintre (signature)
Auteur : Déchin Jules, sculpteur (signature)
Auteur : Doat Bernard

Bernard Doat était le directeur de l'entreprise Marbrerie Toulousaine, installée allée Lafayette à Toulouse.

, marbrier (signature)
Auteur : Roger Michel, facteur d'orgues (attribution par source)

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