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Historique
Le hameau de Breux est désigné au 18e siècle sous le nom de Port de Breuil, dans les archives du chartrier de la Brulonnière. Il existe en effet ici un passage sur la Vienne qui est contesté par les habitants du Port de Queaux (actuels Petit Port et Grand Port situé plus au sud à Persac). Le curé de Persac, agissant pour le compte de François le Maistre, seigneur de la Brulonnière, intervient pour le maintien du bac au Port de Breuil. Cependant, dès la fin du 18e siècle, sur la carte de Cassini, le hameau prend le nom de Breux, ainsi que sur le plan cadastral napoléonien de 1811 et sur la carte d'Etat-Major (dressée entre 1820 et 1860).
Le bac et passage à gué :
Attesté dès 1728, le passage de Breuil est affermé à un passeur en charge de convoyer hommes, bêtes et marchandises entre la commune de Persac et celle de Gouex de l'autre côté de la Vienne. Au début du 19e siècle, en 1814, devant l'insécurité posée par l'état du bateau, les trois propriétaires du bateau, habitants du Breuil (Jean Auzanneau, Louis Martin et Jean Sauvage) proposent de reconstruire un bac et demandent à la mairie, en échange, de leur affermer au rabais le droit de passage (voir annexe 1). En 1840, le passeur dispose d'un bac de 9,5m de long par 3,25 m de large permettant de passer une voiture vide attelée de deux chevaux, ou huit bœufs, ou 12 chevaux ou trente personnes ; un bateau de 5,90m x 1,60m ; et un batelet de 4,70m x 1,20m. Mais ce matériel est en mauvais état et bien que l'inspection de 1855 (voir annexe 2) signale un batelet neuf, le procès-verbal conclu à l'urgence des travaux à mener sur les cales d'abordage. Une crue extraordinaire de la Grande Blourde le 14 octobre 1855 entraîne par ailleurs une interruption du passage. En 1858, la commune de Persac envisage des travaux d'amélioration du passage, mais celle de Gouex refuse d'y participer, soutenant le projet de déplacement du bac de Breuil vers le bac de Villars situé plus en aval. Faute de revenus suffisants, les travaux sont ajournés jusqu'en 1861. A la fin de cette année-là, l'Etat achète des terrains (cadastrés S 383 bis, 384, 484 et 485) afin de réaménager les accès du côté de Persac. Le 19 décembre 1872, la rupture de la traille entraîne une nouvelle interruption. Lors du renouvellement du bail du passeur en 1876, le pont de la Rallerie est déjà en construction et il semblerait que le bac ne soit plus guère emprunté, les habitants lui préférant lorsqu'il est praticable le passage à gué, un peu en amont, ou, en hiver, le détour par Lussac et l'utilisation du pont de servitude (permettant aux ouvriers de se déplacer à côté du pont en construction). Le bac est définitivement supprimé lors de la mise en service du pont en 1881.
Le moulin :
En 1808, Antoine Delage fait édifier un moulin et un barrage sur la rive droite de la Vienne, en aval du village de Breux. Mais il semble qu'il n'ait pas obtenu l'autorisation administrative nécessaire, des riverains s'étant manifestés contre ce projet qui risquait d'inonder des terres agricoles et de rendre impraticable le gué situé en amont. Il est cependant cadastré en 1811 lors de l'établissement du plan. Le 25 mars 1819, il est vendu à M. Bernardeau de Valence (propriétaire d'un manoir dans le bourg de Persac). L'écluse est emportée par les glaces et les crues de l'hiver 1820, qui abîment également une partie du corps du moulin. Les contestations s'intensifient au moment de remettre en état le moulin et l'écluse, qui compromet l'activité du moulin Tranquille sur la commune de Gouex, en plus du passage à gué. Le Ministère de l'Intérieur prononce la destruction du moulin le 23 décembre 1823, qui est effective vers 1825-1826.
Le hameau :
Toutes les maisons ou logis en place en 1811 font l'objet de remaniements importants au cours du 19e siècle. Beaucoup sont détruites ou converties en bâtiments ruraux. Deux maisons situées au sud-ouest du hameau sont détruites dans un incendie en 1886. Une nouvelle ferme est construite au sud-est en 1860, une autre au nord-est dans le 4e quart du 19e siècle. Enfin, une maison est signalée en 1926 à l'extrémité sud-ouest.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1ère moitié 18e siècle (incertitude) (détruit) Principale : 1er quart 19e siècle (détruit) Principale : 3e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle Principale : 2e quart 20e siècle |
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Dates |
1808, daté par source 1860, daté par source 1926, daté par source |
Description
Le hameau de Breux est situé au nord-ouest du bourg de Persac, dans la grande plaine alluviale formée par le lit majeur de la Vienne et celui de la Grande Blourde située un peu plus à l'est, à 1 km en amont de la confluence de ces deux rivières. L'habitat est construit en moellons de calcaire et de silex, les façades sont enduites, sauf sur des bâtiments restaurés plus récemment, les encadrements et chainages d'angle sont en pierre de taille sur les maisons, le bois étant cependant conservé sur plusieurs ouvertures de bâtiments agricoles. Les maisons étaient construites en rez-de-chaussée, avec un comble à surcroît, ou un étage carré pour les plus récentes. Plutôt ramassé en petits amas, la nécessité de s'adapter au terrain fait qu'on y trouve plusieurs modèles de fermes : de plan allongé, à bâtiment jointifs ou dispersés.
Au nord-est du hameau s'élève une ferme de plan allongé, plan peu commun sur la commune. On y trouvait du nord au sud : une étable (peut-être une bergerie), un logis, une grange percée d'une porte charretière et une porte d'étable sur le mur gouttereau. Dans le prolongement vers le sud a été édifié un nouveau logis puis une seconde étable avec hangar, séparée du reste.
Au sud-ouest s'élèvent un ensemble de maisons en rez-de-chaussée avec comble à surcroît dont la fonction n'a pas été déterminée, peut-être des maisons de journaliers ou de meuniers.
Au sud-est, une ferme à bâtiments dispersés organisés autour d'une cour a été repérée. Au nord de la cour s'élevait une étable, avec un poulailler sur le pignon ouest et le logis dans le prolongement à l'est. Au sud de la cour s'élève une grange à façade en gouttereau, un hangar appuyé sur le pignon ouest. Également à l'ouest de la cour se trouvent les toits à porcs.
Le logis situé à l'extrémité sud-est du hameau serait l'ancienne maison du batelier. Un puits a été repéré dans la cour.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan régulier |
Étages |
rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86015290 |
Dossier réalisé par |
Favreau Myriam
Chercheuse à l'inventaire du patrimoine depuis 2018. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Arrondissement de Montmorillon |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2019 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Ecart de Breux (anciennement du Breuil), Dossier réalisé par Favreau Myriam, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/b80c2b1f-498c-445d-aa1d-b89546072572 |
Titre courant |
Ecart de Breux (anciennement du Breuil) |
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Dénomination |
écart |
Parties constituantes non étudiées |
moulin bac puits |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Persac
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Breux
Cadastre: 1811 S 217-270, 2022 CO 51-76, 116, 122, 143