Centre de vacances les Buissonnets

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Georges-de-Didonne

La création de la colonie de vacances des Buissonnets, dans l'Entre-deux-guerres, s'inscrit dans le mouvement de multiplication de ce type d'établissement, souvent à l'initiative d'acteurs religieux. L'objectif est de fournir des lieux de vacances mais aussi d'apprentissage en plein air, en bord de mer, à des enfants venus des villes ou de l'intérieur des terres, en particulier des enfants défavorisés. En Aveyron, une telle initiative est menée par l'abbé Mendigal, aumônier des Oeuvres diocésaines masculines de l'évêché de Rodez. En 1930, il fonde l'Association des colonies de vacances de l'Aveyron, siégeant à Rodez et dont l'objectif est la création et l'entretien de colonies de vacances.

Dès l'été 1930, l'abbé Mendigal accompagne 54 garçons pour une séjour de deux semaines à Saint-Georges-de-Didonne, lieu où il est lui-même venu en repos vers 1910. Cette première colonie a pour cadre, sommaire, l'ancien fort de Suzac. Au printemps 1931, l'association acquiert un terrain près du bourg de Didonne. Deux baraquements en bois sont vite installés, et la nouvelle colonie, baptisée Sainte-Thérèse, ouvre ses portes, le 31 juillet, à 45 enfants, pour trois semaines ; puis, en septembre à un second groupe de 47 enfants.

En 1932, l'abbé Mendigal quitte ses fonctions à Rodez. L'abbé Carnus puis l'abbé Carbonnel lui succèdent, avec pour mission de fusionner les colonies pour garçons avec celles proposées par ailleurs pour les filles. Désireux d'améliorer l'accueil et le confort des pensionnaires, l'association achète en juin 1933 un nouveau terrain dans la forêt de Suzac, à deux pas de la plage. Un premier bâtiment en dur, abritant notamment un dortoir, sort aussitôt de terre (il s'agit de l'aile nord des actuels bâtiments). En hommage à sainte Thérèse de Lisieux, la colonie reçoit le nom de la maison où elle a passé son enfance : les Buissonnets. Au cours des années suivantes, un préau-réfectoire et une maison de gardien vont venir compléter le bâtiment initial. En 1935, un groupe de garçons et trois groupes de filles venus de l'Aveyron séjournent aux Buissonnets.

En 1945, l'abbé André Fugit (1911-1968) prend la tête de l'association, rebaptisée Association aveyronnaise des colonies de vacances (AACV). Aussitôt, il entreprend de remettre sur pieds la colonie des Buissonnets, très endommagée par la guerre et l'occupation allemande. Pour accueillir les pensionnaires dont le nombre ne cesse d'augmenter, il décide de faire construire un nouveau bâtiment, parallèle au premier (l'aile sud des bâtiments actuels) et relié à lui par une galerie couverte (actuel réfectoire). Ce bâtiment doit comprendre des dortoirs sur trois niveaux (avec bureau du directeur et sanitaires au rez-de-chaussée, sanitaires et chambres de surveillant à chaque niveau), une chapelle et un préau au soubassement. Une infirmerie-conciergerie est aussi prévue de l'autre côté de l'avenue de Suzac. Confié dès 1947 à l'architecte Paul Dremilly, le projet est revu en 1948 par les architectes royannais Maurice Legros et A. F. HOffelt. Le permis de construire est délivré le 15 juin 1948, et le nouveau bâtiment sud est inauguré le 28 juillet 1950.

Près de mille enfants fréquentent la colonie au cours du même été. Peu à peu, au cours des années suivantes, la propriété est agrandie, les bâtiments sont améliorés, le coude formé par l'avenue de Suzac est redressé et un passage souterrain est créé pour relier les deux parties de la colonie. En 1955, pour le décor de la chapelle située au soubassement du bâtiment sud construit en 1950, l'abbé Fugit fait appel à l'artiste Nicolai Greschny, fresquiste d'origine estonienne, connu pour de nombreuses autres oeuvres dans le sud et le sud-ouest de la France (voir dossier documentaire joint).

Après la mort de l'abbé Fugit, en 1968, l'AACV continue à développer ses différentes colonies de vacances, dont les Buissonnets. En 2001, la colonie de vacances devient un village-vacances, ouvert à tous publics, et toujours détenu et géré par l'AACV.

Périodes

Principale : milieu 20e siècle

Dates

1948, daté par source

Auteurs Auteur : Legros Maurice

Architecte à Royan vers 1950, associé à André Hoffelt.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Hoffelt André

Architecte à Royan vers 1950, associé à Maurice Legros.

, architecte (attribution par source)

L'ancienne colonie de vacances des Buissonnets était constituée de deux ensembles de bâtiments qui perdurent de part et d'autre de l'avenue de Suzac. La plupart de ces bâtiments ont en commun leur toit en tuile creuse, souligné par une génoise double, et leurs murs recouverts d'un parement en moellons, ce qui leur donne un aspect rustique.

A l'est de l'avenue, s'élève notamment un bâtiment qui abritait l'infirmerie. De plan en L, avec une tourelle d'escalier dans l'angle sortant, il présente des ouvertures en plein cintre à l'étage, une forme qui se retrouve sur le porche qui abrite la porte.

A l'ouest de l'avenue, le bâtiment le plus ancien de la colonie, au nord, qui abritait un dortoir, est relié par une galerie-réfectoire au bâtiment construit en 1950. Ce dernier présente un plan et une architecture qui rappellent ceux d'une église. L'entrée s'effectue par la façade est, sous un porche que surmontent trois baies en plein cintre. Les murs gouttereaux du bâtiment sont soutenus par des contreforts plats, comme pour une nef d'église, et chacun est marqué par un léger avant-corps à fronton, rappelant un bras de transept. Enfin, la tour d'escalier qui s'élève contre le mur pignon ouest, affecte la forme d'une abside, avec des colonnes qui soutiennent des arcs en plein cintre.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Georges-de-Didonne , 43 et 44 avenue de Suzac

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Forêt de Suzac

Cadastre: 2009 AV 60, 2009 AW 54

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