Statue : Vierge à l'Enfant, dite Notre-Dame de Goudosse

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Souprosse

La statue de Notre-Dame de Goudosse figure, avec celles de Buglose et de Maylis, au nombre des effigies mariales les plus vénérées dans les anciens diocèses d'Aire et de Dax. Si l’historiographie locale a tenté d'assigner à cette dévotion une origine très ancienne (la première moitié du XIe siècle selon l'abbé Jean Dupouy dans sa monographie de 1888), il semble qu'aucun document ne l'atteste avant la fin du XVIe siècle. L'indult accordé le 19 novembre 1616 par le pape Paul V à la confrérie de Notre-Dame, qui constitue la première mention assurée de cette compagnie, ne fait pas davantage allusion à l'antiquité supposée du culte marial à Goudosse. Quoi qu'il en soit, la présence d'une statue de la Vierge est signalée pour la première fois dans le registre de la confrérie en août 1621, date à laquelle Marise de Lafitte, abbesse du couvent de Sainte-Claire à Dax, donne à l'occasion de son "enrôlement" dans la confrérie une "chesne [chaîne] d’ambre bleu" "pour l’ornement de l’image de la Sainte Vierge". Suivent divers dons au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, entre autres celui du dominicain Raymond d’Arblade, reçu dans la confrérie le 8 juin 1727, qui offre "un chapelet de l’Amérique dont les grains sont moitié noirs et moitié rouges, qui a été suspendu au cou de la dite Vierge".

La statue actuelle, pour des raisons de style, ne paraît pas antérieure à la seconde moitié du XVIIe siècle. Elle semble, cependant, avoir eu une certaine ancienneté quand elle fut dorée en 1741 par le doreur Despouys de Toulouzette (près de Mugron), qui avait travaillé en 1731 au retable de l'église mère, Saint-Pierre de Souprosse. La sculpture occupait peut-être, sous l'Ancien Régime, la niche centrale d'un retable dont les ailes auraient pu accueillir les deux statues des saints Pierre et Paul toujours conservées dans l'église - ce décor, toutefois, n'est pas autrement documenté. Au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe, l'effigie mariale était placée dans une niche murale au-dessus du maître-autel. Cette disposition resta inchangée jusqu'au début des travaux de restauration intérieure de l'église dans les années 1980, époque où l'œuvre a été déplacée à l'église du bourg de Souprosse et posée sur l'autel de la Vierge. Elle a regagné Goudosse en 2011 après l'achèvement des travaux et sa propre restauration. La niche murale qui l'abritait à l'origine ayant été supprimée au profit de la restitution de l'arcature romane de l'abside, elle est aujourd'hui adossée au piédroit nord de l'arc triomphal.

Périodes

Principale : 2e moitié 17e siècle

Auteurs Auteur : Despouys

Despouys, membre d'une famille de doreurs à Toulouzette (Chalosse), mentionné pour des travaux à Souprosse en 1731 et à Goudosse en 1744. La famille travailla également pour Sarbazan en 1741 (en collaboration avec le sculpteur Heurre), Roquefort en 1773, Le Pin-Lapujolle près de Riscle (réf. S. Lerat, Landes & Chalosses, tome I, p. 578). Les derniers doreurs de la famille furent Arnaud Despouys (1741 - Toulouzette, 4 septembre 1771), son frère Jean-Baptiste Despouys (1742 - Toulouzette, 14 janvier 1790) - époux de Catherine Labat - et le fils de ce dernier, Bernard Arnaud (Toulouzette, 15 mai 1769 - Toulouzette, 22 avril 1812). L'une des filles de Bernard Arnaud et de sa femme Catherine Darrieux (1777-?), Jeanne Pauline dite Apolline (1801-1880), épousa à Toulouzette, le 11 février 1830, le doreur saint-séverin Guilhaume Lagarde (1798-1870).

, doreur (attribution par source)

La statue, sans doute taillée dans du tilleul, présente un revers évidé à peine dégrossi, ni peint ni doré. Elle comporte plusieurs éléments rapportés et chevillés : le bras gauche de l'Enfant (avec le globe) et son avant-bras droit, la couronne de la Vierge. Le socle semi-circulaire est homogène avec la figure et peint en faux marbre blanc. Les vêtements et la couronne sont dorés à la feuille d'or et à la mixtion (deux tons d'or pour la robe et le manteau de la Vierge) ; des restes de dorure ancienne présentent quelques traces de décor gravé en reparure. Les carnations sont peintes au naturel, les cheveux en brun foncé, le globe de l'Enfant et les chaussures de la Vierge en rouge sang de bœuf.

La statue est aujourd'hui présentée sur un socle moderne parallélépipédique en bois.

Catégories

sculpture

Structures
  1. revers évidé
Matériaux
  1. Matériau principal : tilleul

    Techniques : doré à la feuille d'or à l'eau, peint, polychrome

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 170

    Précision sur la mesure : hauteur totale avec le socle

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 47

  3. Type de mesure : pr

    Valeur : 20

Iconographie
  1. Thèmes : Vierge à l'Enfant, couronne, globe, bénédiction


Précision sur l'iconographie :

La Vierge, la tête voilée, vêtue d'une robe serrée à la taille par une ceinture et d'un manteau drapé sur l'épaule gauche et le bras droit, porte l'Enfant sur son bras gauche tout en soutenant de la main droite le pied gauche de son fils ; celui-ci, entièrement nu (la main de la Vierge posée sur son ventre tient lieu de linge de pudeur), bénit de la dextre et porte dans l'autre main le globe crucifère ou monde.

État de conservation
  • oeuvre restaurée

La restauration de la statue, menée de 1990 à 2011, a permis de retrouver, sous l'épaisse couche de bronzine qui la déparait, une petite partie de la dorure à la feuille posée par le doreur Despouys en 1744, qui présente des traces de décor en reparure. Le reste a été refait a novo.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Souprosse

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Goudosse

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