Château Bardis

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Seurin-de-Cadourne

Les châteaux Verdus et Bardis sont issus de la seigneurie de Bardis, partagée en deux seigneuries distinctes, à la fin du 16e siècle. Les deux fiefs s'étendent jusqu'à Saint-Germain d'Esteuil et Saint-Estèphe et occupent la partie sud de la paroisse de Saint-Martin-de-Cadourne et le village de Saint-Seurin-de-Cadourne.

En 1520, le domaine de Verdus appartient à la famille de Bonneau : Jean de Bonneau de Cansec (1544-1606) est désigné seigneur de Verdus. Le domaine de Bardis appartient en 1580 à Jacques de Makanan (seigneur de la Salle de Bruges et de Baleyron) et à son épouse Marie Lamothe.

En 1612, tandis que la seigneurie de Verdus reste entre les mains de la famille Bonneau, la seigneurie de Bardis est vendue en réméré à Jean Trevey de Charmail, écuyer et seigneur de Buffrède : ses héritiers possèdent le domaine jusqu'au 18e siècle, et notamment Gabriel, capitaine général garde-côte à la capitainerie de Lamarque et commandant des Dragons du Médoc.

Les cartes historiques mentionnent le domaine de Verdus, ainsi que celui de Bardis au sud : sur les cartes de Masse (1708), de Desmarais (1759) et de Belleyme (1763-1764), deux corps de bâtiments distincts y sont représentés. Celui de Verdus semble former un U doté de tours aux angles.

Françoise Hyacinthe de Trevey de Charmail épouse dans la seconde moitié du 18e siècle Léonard de Paty du Rayet, conseiller au parlement de Bordeaux : leur fille Jeanne-Catherine épouse Jean-Louis de Bonneau et lui apporte le domaine de Bardis, réunissant à nouveau les deux anciennes seigneuries. Léonard de Paty du Rayet est condamné et guillotiné le 1er août 1795 : Verdus et Bardis sont alors confisqués. Jeanne-Catherine, veuve, ainsi que sa sœur Marie, veuve également de Jean-Robert Honorine Louvet, réclament la restitution des domaines de Bardis et Verdus dans le premier quart du 19e siècle. C'est chose faite en 1828.

Selon l'état de section du plan cadastral napoléonien de 1831, Bardis (parcelles A 892 à 910) appartient au comte de Barbotan ; Verdus (parcelles A 870 à 882) à la veuve Louvet de Paty et Charmail (parcelles A 883 à 885) à la veuve Bonneau. Les bâtiments ont manifestement été divisés et répartis à la suite des partages et des successions. Verdus est alors composé d'une maison de plan rectangulaire accompagnée de dépendances, ses vignes et terres étant situées à l'est. Les bâtiments composant Charmail, situés entre Verdus et Bardis, sont formés d'une maison dotée d'une tour à l'angle nord-ouest et accompagnée d'une petite parcelle de vigne et d'un jardin ; une partie de ces bâtiments dépend également de Bardis, complétée d'autres bâtiments formant une cour.

Sur un plan du château de Bardis daté 1839, alors que le domaine appartient encore au comte de Barbotan, la partie correspondant à Verdus est désormais intégrée à la propriété de Charmail. Les deux ensembles de Charmail (au nord) et de Bardis (au sud) sont nettement séparés. Il semble que la chartreuse de Bardis ne soit pas encore reliée au pavillon carré au nord. Un vaste jardin, composé de parterres, est situé au sud-est des bâtiments au bout d'une allée.

Un plan un peu plus tardif, probablement vers 1840-1850, montre la chartreuse et le pavillon réunis par une adjonction en rez-de-chaussée avec pan de mur arrondi. Le logis n'est plus contigu aux dépendances au sud.

Le domaine de Bardis n'est pas mentionné dans l'édition de 1850 de l'ouvrage de Cocks : seuls Charmail, appartenant à la famille Louvet de Paty, avec une production de 100 tonneaux, et Verdus, appartenant à Mme de Bonneau, avec une production de 45 tonneaux, y figurent. Puis, dans l'édition de 1868, le Château Bardis apparaît, appartenant à la famille Louvet de Paty, qui détient également le château Charmail. Le château Verdus appartient ensuite à M. Boyer.

D'après les augmentations et diminutions du cadastre, de nouveaux bâtiments sont construits : une fournière (A 893) en 1850 et une remise (A 895) en 1860. C'est peut-être à cette époque que la tourelle d'angle sud-ouest est ajoutée au logis pour faire pendant à la tourelle d'angle du pavillon.

Hippolyte Peragallo (1850-1921), officier d'artillerie et époux de Gabrielle Calliat (1858-1944), fille unique d'Alphonse Robert Louvet de Paty, détient les domaines de Verdus, Charmail et Bardis à la fin du 19e siècle jusqu'à un nouveau partage au début du 20e siècle. En 1908, Verdus est entre les mains de Paul Alibert.

C'est très certainement au cours du 20e siècle que le château Bardis est rattaché au vignoble de Verdus pour ne former qu'un seul château et l'ancien domaine de Verdus devient le château Charmail.

La vigne est laissée dans un état d’abandon dans les années 1920 et les terres sont utilisées pour l'élevage. Une partie de l'ancien château Charmail est alors démolie ; subsistent l'ancien logis avec tour et le cuvier.

Les héritiers de la famille Peragallo, les Dailledouze, restaurent le domaine viticole en 1949.

Le domaine de Bardis s'étend sur 9 hectares et près de 58000 bouteilles sont produites à l'année.

Les éléments les plus anciens conservés sont sans doute le pavillon couvert d'ardoise et le colombier (17e siècle). L'ancien logis de Charmail avec la tour date probablement aussi de cette période. La chartreuse est certainement construite au 18e siècle, puis remaniée avec l'adjonction des tourelles au milieu du 19e siècle.

Périodes

Principale : 17e siècle

Principale : 18e siècle

Principale : milieu 19e siècle

Le château Bardis est localisé au sud-est du bourg et jouxte le château Charmail. Il est composé de plusieurs bâtiments et dépendances organisés autour d'une cour.

Le logis principal, à l'est, est une maison en rez-de-chaussée surélevé, de type chartreuse. Une adjonction en rez-de-chaussée le relie à un pavillon de plan carré au nord, doté d'une tourelle d'angle circulaire (nord-ouest). Une autre tourelle fait pendant à celle-ci à l'angle sud-ouest du logis. L'ensemble est construit en moellon enduit ; la toiture principale à croupes est en tuile, tandis que l'ardoise est utilisée pour la couverture du pavillon et des tourelles. Le niveau de soubassement abrite un ancien chai, transformé en musée.

La façade ouest donnant sur la cour est rythmée de 7 travées. La porte d'entrée au centre, à chambranle mouluré, est desservie par un escalier droit en pierre. Les autres baies sont à plate-bande. La tourelle d'escalier greffée à l'angle sud-ouest est coiffée d'un toit conique en ardoise et percée de baies en arc brisé.

La façade est, ouvrant sur les vignes, présente la même organisation et un décor similaire. Au nord du corps de logis principal, une adjonction en rez-de-chaussée présente une partie arrondie ; à l'intérieur se trouve une cheminée. Elle est accolée au pavillon nord, couvert d'un toit en pavillon en ardoise et orné d'une corniche denticulée, qui abrite deux anciennes chambres et une cheminée sculptée. Sur l'élévation nord du pavillon, une porte et une fenêtre sont dotées de traverses. La tourelle nord-ouest coiffée d'un toit conique en ardoise est également ornée d'une corniche à denticules et est percée d'une baie en arc brisé et d'un oculus.

Les bâtiments viticoles forment l'aile sud de la cour. A l'ouest se trouvent des bâtiment agricoles et un colombier. Celui-ci est construit en moellon enduit. Il présente un diamètre de 8,50 mètres et une hauteur estimée entre 9 et 10 mètres. Il est couvert d'un toit conique en tuile creuse et présente un larmier ou randière. Une baie avec linteau cintré servait d'ouverture d'envol, tandis qu'une porte permet de pénétrer dans l'édifice. A l'intérieur sont conservés quelque 1830 trous de boulins ainsi que les perchoirs.

Au nord de la cour se trouvent les anciens bâtiments formant le Château Charmail. L'ensemble est en mauvais état. Il se compose de l'ancien logis à étage doté d'une imposante tour à l'angle nord-ouest, vestige d'un bâtiment plus ancien. Le plancher est constitué de solives reposant sur une poutre maîtresse : le lattis est associé à du torchis. Les encadrements des baies de la tour sont en pierre de taille : à l'intérieur, la porte de communication entre le logis et la tour présente un linteau en bois, tandis que celle de l'étage est chanfreinée. L'ancien cuvier, en ruine, est encore identifiable par la présence de baies de décharge percées sur le mur gouttereau nord. L'élévation sud est ouverte de deux grandes arcades en anse de panier, correspondant certainement à un niveau de chai.

Le domaine de Bardis est entouré de vignes au sud, à l'ouest et à l'est, et d'un bois au sud-est.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit conique

  3. Forme de la couverture : toit en pavillon

État de conservation
  1. vestiges
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Seurin-de-Cadourne , chemin de Bardis

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Bardis

Cadastre: 1831 A2 895, 2014 A2 1177

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