Saint-Mandé sur Brédoire : demeures

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Mandé-sur-Brédoire

L'analyse des maisons et des fermes de Saint-Mandé sur Brédoire prend en considération les constructions antérieures aux années 1950. En l'absence de documents ou de dates portées sur les bâtiments, la datation se base principalement sur l'étude et la comparaison des formes architecturales et des décors.

Le bourg de Saint-Mandé sur Brédoire a révélé une densité relativement grande de constructions civiles de la fin du Moyen-Age (15e et 16e siècles), intégralement conservées ou remaniées par la suite. Ces édifices sont identifiables notamment grâce à des fenêtres à meneaux ou des ouvertures sculptées d'accolades et parfois de décors plus recherchés. Cette particularité distingue le bourg du reste des Vals de Saintonge, où les maisons de cette période sont très rares. On notera tout d'abord deux maisons, remarquablement préservées, de part et d'autre de l'église : rue de la Petite Place, une maison récemment restaurée, présente des baies à accolades ; rue de l’Eglise, une autre maison possède des linteaux sculptés d'animaux étranges, de personnages et d'une rosace. Une troisième maison, remaniée partiellement au 19e siècle, présente encore deux ouvertures médiévales, plus haut dans la rue de la Petite Place. En face, le vestige d'une porte en arc brisé. Au bas de la même rue, une grande fenêtre à meneaux en partie murée. Enfin, à plusieurs endroits du bourg, des fenêtres à appuis et linteaux en accolades peuvent également être remarquées.

Si la période médiévale paraît très bien représentée, les constructions de la période moderne (17e ou 18e siècle) ne sont pas en nombre exceptionnel en comparaison des autres communes. Le plus souvent, il s'agit d'éléments isolés conservés dans des bâtiments remaniés par la suite, mais il subsiste néanmoins quelques rares édifices de cette période conservés en l'état. Cette datation a pu être attribuée grâce à des baies chanfreinées, c'est-à-dire taillées en biseau, caractéristiques du 17e siècle. Les constructions du 18e siècle peuvent présenter des linteaux en arc segmentaire, que l'on retrouve aussi au début du 19e siècle. Le cadastre napoléonien de 1835 nous apprend que la physionomie du bourg et des hameaux n'a pas vraiment changé depuis le début du 19e siècle.

Comme partout en Vals de Saintonge, une grande partie des habitations a été remaniée ou reconstruite au 19e siècle. Ce renouvellement traduit un certain essor économique notamment lié à la culture de la vigne. On relève un ralentissement net de la construction dans le 4e quart du 19e siècle, suite à la crise du phylloxéra. Les maisons du 19e siècle sont généralement identifiables à leurs ouvertures à linteaux droits et feuillures, souvent réparties en travées, et aux décors saintongeais récurrents (double génoise dans la 1ère moitié du 19e siècle, solin, bandeau et corniche dans la 2e moitié du 19e siècle).

La construction de la 1ère moitié du 20e siècle est rare à Saint-Mandé, suite à un repli de l'économie locale et à un exode rural important. A partir de la fin du 20e siècle, quelques pavillons individuels ont été édifiés en périphérie du bourg et des hameaux. Nombre de bâtiments ont fait l'objet, au cours des dernières décennies, de remaniements plus ou moins importants pour satisfaire aux exigences du confort moderne. Ces transformations sont davantage visibles dans les hameaux que dans le bourg.

Périodes

Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Un habitat dispersé

La commune de Saint-Mandé sur Brédoire possède un habitat dispersé sur tout son territoire, à l'exception de la partie nord-ouest occupée par une importante portion de la forêt d'Aulnay.

Le bourg est établi au sud-ouest de la commune, sur la route d'Aulnay à Chef-Boutonne qui le borde au sud et longe la Brédoire. Celle-ci y croise un axe secondaire reliant La Villedieu à Néré. Un maillage de petites rues et d'impasses desservant de nombreux îlots structure le bourg. Le bâti est dense et l'espace peu aéré, avec uniquement de rares placettes et quéreux, ce qui caractérise le village ancien. Jusqu'à la fin du 18e siècle, l'esplanade devant l'église était occupée par le cimetière.

Par sa structure, le bourg de Saint-Mandé semble s'apparenter aux villages en étoile où les routes convergent vers un îlot central, où se trouve l'église. Mais il possède également des caractéristiques des villages dits réticulaires, un type d'organisation plus fréquent autour de Néré que dans le reste des Vals de Saintonge. Ce type de village s'organise en îlots selon un plan plus ou moins orthonormé, avec un bâti dense centré sur lui-même et un parcellaire très imbriqué. Le bourg a conservé intacte son organisation ancienne.

On compte neuf villages relevant de la commune, sans compter le Rond-point où se trouve la maison forestière. Les plus importants, de taille comparable à celle du bourg, sont Gatebourse et Saint-Léger. Ce dernier semble avoir eu une riche histoire, dont il ne reste toutefois que peu de vestiges. Parmi les villages de taille moyenne, on compte Tirevieille, Ferrières et les Portes, issu du démembrement d'un ancien château. Enfin, les Loges, Curegousset et Guetteport ne comptent que quelques propriétés. Le hameau du Lizot, situé en pleine forêt, a connu un destin particulier : abandonné au 20e siècle, il a été reconverti en camping, d'abord naturiste puis tout public. D'autres hameaux ont en revanche disparu, tel Charbonneau dont le nom rappelle une activité liée à l'exploitation de la forêt.

L'empreinte des activités agricoles

Les fermes ou anciennes fermes représentent une large majorité des éléments recensés dans cette commune où le travail de la terre a de tous temps été la première activité.

L'analyse du plan des fermes montre que la plupart d'entre elles s'est implantée et développée sans souci d'organisation préalable. Ainsi, le plan à bâtiments dispersés dans une cour ou celui à bâtiments jointifs sont de très loin les plus fréquents et représentent la quasi-totalité des ensembles recensés. On trouve également quelques fermes à bâtiments organisés autour d'une cour, de plan en L ou de plan allongé, mais elles restent rares.

Les anciennes fermes peuvent compter un ou plusieurs logements, parfois hiérarchisés. Mais il n'est pas rare de rencontrer des ensembles comportant plusieurs logements de taille modeste. On compte peu de grandes exploitations viticoles telles qu'on en rencontre beaucoup autour de Matha. La plus caractéristique est celle qui comprenait la grande maison de maître au sud du bourg, face à l'église, avec sa haute toiture en ardoise.

Le nombre et la taille des dépendances agricoles varie selon la richesse de la propriété. A Saint-Mandé sur Brédoire, elles sont généralement de petite taille et peu nombreuses. On note la présence d'étables, de granges, de toits à bêtes, de quelques hangars rarement imposants et parfois d'un four à pain ou d'une buanderie. Le pigeonnier est jusqu'à la Révolution l'apanage des maisons nobles, mais ceux qu'ont pu posséder les logis de la commune ont disparu depuis longtemps. Les trous à pigeons et les creux à moineaux sont plus fréquents dans les propriétés plus modestes.

Certaines fermes disposent de leur propre puits, la majorité devant s'approvisionner aux puits communs que l'on peut encore voir dans les impasses et les quéreux.

Des demeures à l'architecture simple et modeste

Excepté quelques rares exemples, les logements de Saint-Mandé sur Brédoire accusent une certaine simplicité. De manière générale, le moellon enduit et la tuile creuse constituent la base de l'architecture locale. En effet, la totalité des façades est en moellon de calcaire, généralement enduit : aucune maison n'est édifiée en pierre de taille, matériau plus noble et plus coûteux. Même simplicité dans la couverture avec l'emploi presque systématique de la tuile creuse. L'emploi de l'ardoise est très rare.

Les principales typologies utilisées pour classer l'habitat de la commune sont la cellule charentaise et la maison saintongeaise. La première est un logement de dimensions réduites, comportant généralement une pièce unique en rez-de-chaussée surmontée d'un comble à surcroît autrefois réservé au stockage des grains, et dont les façades comptent une, deux voire aucune travée et peu ou pas de décors. La seconde est une habitation plus vaste, souvent avec un étage habitable voire un comble à surcroît en plus, une façade à plusieurs travées et des décors davantage présents.

Les deux catégories sont bien représentées à Saint-Mandé. Toutefois, la taille des logements est généralement modeste et le nombre de travées relativement restreint. Les maisons à cinq travées sont très exceptionnelles. En revanche, il n'est pas rare d'observer de petits logements à pièce unique, parfois abandonnés, à une ou deux travées, voire à baies disposées sans ordre.

La décoration des façades est tout aussi sobre. Les principaux décors, typiques de la région, sont le solin (partie légèrement saillante à la base d'une façade), le bandeau (bande horizontale marquant les niveaux), la double génoise (deux rangées de tuile décoratives au sommet d'une façade) et la corniche (surplomb mouluré au sommet d'une façade). Les décors plus élaborés, tels que les encadrements d'ouvertures moulurés, les corniches de portes ou les agrafes sculptées sont peu nombreux. A noter toutefois l'exceptionnel décor sculpté de la maison médiévale de la rue de l’Église, qui était sans doute le logis de quelque famille influente.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Mandé-sur-Brédoire

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...