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Ferme de Charassé, actuellement maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Mignaloux-Beauvoir
Historique
L'existence de bâtiments à Charassé remonte au Moyen Age. Le lieu-dit de Charassec est mentionné en 1322, comme relevant de l'abbaye de la Celle à Poitiers. Les archives des biens et domaines de cette abbaye sous l'Ancien Régime contiennent donc plusieurs documents concernant Charassé et ses propriétaires, qui ont exploité les terres alentour, notamment pour le compte de l'abbaye. Charassé apparaît alors comme un véritable hameau. Au 16e siècle, une famille portant le nom du lieu-dit est particulièrement mentionnée comme propriétaire de bâtiments et terres à cet endroit : d'abord André Charassé, puis en indivis ses deux fils Jehan et Hugues. Le 4 février 1552, Jehan Charrassé, laboureur au village du Breuil l'Abbesse, vend à Pierre Roatin, de la Cigogne, la moitié qu'il possédait. Le 2 octobre 1558, une déclaration est rendue par Etienne Charassé, laboureur, pour des maisons, granges, vergers, chènevières et courtillage : s'agit-il d'un troisième fils d'André Charassé ? Puis le 19 août 1576, Pierre et François Charassé, héritiers d'Etienne et Hugues Charassé, prêtre, font une déclaration pour des maisons, granges, vergers et chènevières, qu'on peut supposer situées à Charassé. Plus tard, le 29 avril 1604, Michel Jouannet, tailleur d'habits à Poitiers fait une déclaration pour une maison et métairie située au village de Charassé, confrontant notamment aux maisons de Jacques et Etienne Charassé, et à celles de Jean et Mathurin Charassé. Au début du 17e siècle, une autre maison du village appartient à Jacques Moreau, laboureur, qui la déclare à l'abbaye le 17 novembre 1616. Au 18e siècle, on n'a trouvé mention que d'un seul propriétaire à Charassé : la demoiselle Bouin, épouse séparée de biens du sieur Aniveau, mentionnée en 1716. Toutefois, cela n'exclut pas l'existence d'autres maisons et propriétaires à la même époque dans le village. Les bâtiments actuels ont conservé quelques traces de cette période d'Ancien Régime : par exemple une fenêtre à encadrement chanfreiné, qui peut remonter au 17e siècle, remployée dans l'ensemble de bâtiments à l'ouest de la cour. Pendant la période révolutionnaire, le principal propriétaire de Charassé est Geoffroy Keating (1749-1842), premier maire de la commune de Mignaloux de 1800 à 1802. Propriétaire du château de la Cigogne en indivision avec son frère Thomas jusque 1803, il possède également Charassé où il fait faire des travaux assez importants, sur les bâtiments d'habitation et d'exploitation, ainsi qu'aux alentours. Il améliore le confort du logis : pose d'un enduit de plâtre sur les murs de la salle à manger, construction de nouvelles cheminées, décor de la chambre de sa femme au papier peint. Il aménage des cours fermées de murs, agrandit les jardins, fait planter des allées d'arbres. L'état du domaine en 1819, date de l'établissement du cadastre, est le résultat probable de ces travaux. Les bâtiments représentés sur le plan cadastral ont une disposition très proche de l'actuelle. Le domaine comprend plusieurs ensembles de bâtiments et cour (parcelles C 201, 203 et 204), deux jardins (C 202 et 206), un terrain d'agrément (C 207), quatre champs (C 198, 209, 212, 215), deux pâtures (C 199 et 210), deux mares (C 205 et 208), un taillis (C 200), un pré (C 211), une vigne (C 214), un terrain laissé en friche (C 213). On peut remarquer en outre sur le plan cadastral de 1819 l'aménagement soigné des terrains situés devant le logis au sud-est : dans l'axe de la façade se trouvait un parterre gazonné, puis un plan d'eau entouré de part et d'autre d'une allée d'arbres. Après Keating, Charassé passe en 1803 à Madame de la Lande de Vernon, veuve Frotier de la Messelière, qui le vend le 23 floréal an 13 (13 mai 1805) à la veuve de M. Méturier, ancien colonel de gendarmerie. Le 5 août 1809, il est revendu à Madame Marquet, née Vasselot, séparée de biens de son mari, directeur de la maison de détention d'Eysses, près de Villeneuve-d'Agen. C'est à Madame Marquet que le domaine appartient encore sur le cadastre de 1819. Elle possède aussi la métairie de Sainte-Croix, achetée en 1810. Le 27 juin 1821, Charassé est acheté par Geneviève de Guillon et par son neveu, Joseph-Alexandre de Montjon, juge de paix à Poitiers, et gendre du propriétaire de la Rouartinière. Puis c'est son fils Paul de Montjon (1821-1887) qui est propriétaire de Charassé à partir de 1851. A sa mort Charassé passe à sa fille Marthe épouse d' Antony de Pertat, avocat à Poitiers, puis à leur fille Elisabeth de Pertat, née à Charassé en 1878, épouse d'André-Armand Bartet. Celui-ci meurt à Charassé en 1902 à l'âge de 26 ans. Le tombeau des familles de Montjon et Pertat est toujours visible dans le cimetière de Mignaloux. Ce sont ces familles qui ont réalisés divers remaniements au cours du 19e siècle, notamment des agrandissements de bâtiments et des changements ou ajouts de baies : ainsi la baie ovale sur le logement attenant au four, et les portes couvertes d'arc en plein cintre en briques sur le mur pignon de la grange. Deux autres petites dépendances ont été construites à l'est de la cour. Enfin, une grande écurie perpendiculaire au logis a remplacé un corps de bâtiment plus ancien visible sur le cadastre de 1819. La présence de briques dans les encadrements de baies permet de dater cette construction de la fin du 19e siècle. Au cours du 20e siècle, les bâtiments ont été peu remaniés, un château d'eau a été ajouté. Le domaine change à nouveau de propriétaire en 1910 : il est vendu à Gaëtan Bessay et son épouse Renée de Coustou. Dans les années 1920, Charassé appartient à Louis Audin, puis est acheté en 1931 par Louis du Poërier de Portbail et son épouse, née Chaptes. Dans le cimetière de Mignaloux-Beauvoir, on peut encore voir la tombe de Louis du Poërier de Portbail, décédé le 5 juin 1960 à Charassé, à 91 ans.
Description
Les bâtiments de l'ancienne ferme de Charassé sont isolés au milieu de terrains boisés. On y accède par une allée plantée d'arbres, perpendiculaire à la rue Sainte-Croix. Le logis est situé au sud. Sa façade donne sur le jardin au sud-est. Elle présente six travées sur le corps principal, entre deux travées supplémentaires latérales, légèrement en retrait. Deux portes latérales se trouvent au rez-de-chaussée de la première et de la sixième travées. Les appuis de fenêtres sont saillants. En élévation, le logis se compose d'un rez-de-chaussée et d'un étage carré.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86004704 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. Royer Amandine |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Communauté d'Agglomération de Poitiers |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2007 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Poitiers |
Citer ce contenu |
Ferme de Charassé, actuellement maison, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Poitiers, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/b9f9be63-c870-4ba2-ba8e-55855bea55f6 |
Titre courant |
Ferme de Charassé, actuellement maison |
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Dénomination |
ferme |
Parties constituantes non étudiées |
cour portail mur de clôture jardin grange porcherie hangar dépendance logement château d'eau four |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Mignaloux-Beauvoir , 733 rue Sainte-Croix
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Charassé
Cadastre: 1819 (B 21 à 38), 2004 H3 252