Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La partie la plus ancienne du collège se situe rue Guy Seguinot. Les services administratifs sont en effet logés dans une ancienne maison qui apparaît déjà sur le plan cadastral de 1820. Elle appartient alors à Jean Lalère le jeune, propriétaire. Il en a probablement hérité de ses parents, Pierre Lalère (1747-1799) et Marie Mingaud (1743-1811), propriétaires demeurant au lieu-dit l'Arceau. Ils sont sans doute à l'origine de la construction de la maison, vraisemblablement à la fin du 18e siècle : leurs initiales entrelacées (P, L, M et M) figurent en effet sur la baie en dessus de porte.

Le développement d'une école privée de filles à la fin du 19e siècle est le fait de l'abbé Hypolite Chauvreau, curé de Marans de 1874 à 1895, qui fait venir des religieuses ursulines de Chavagnes (Vendée). Le local est acheté le 17 juillet 1876, devant Me Marchesseau, notaire à Marans, et les trois ursulines arrivent à Marans le 17 août suivant. L'une d'elles, née Mme Surget, en religion soeur Marie-Eustelle, donne son nom à l'école dont elle prend la direction. La déclaration d'ouverture qu'elle présente à l'administration parle d'un pensionnat de 18 pensionnaires. En 1882, Laure Charreyre, en religion soeur Isabelle-Marie, succède à soeur Marie-Eustelle à la tête de l'école et pensionnat. En pleine époque de laïcisation de l'enseignement, un bras de fer s'engage avec la municipalité qui considère que les locaux de l'école sont insuffisants. A l'été 1883, l'école est reconstruite avec salle de classe au rez-de-chaussée et dortoir à l'étage. Le cadastre mentionne cette reconstruction au nom de l'abbé Chauvreau. Une autre classe et une chapelle sont ajoutées en 1888. Cette chapelle apparaît sur une carte postale vers 1900, jouxtant l'école publique de filles. En 1895, l'école compte une centaine d'élèves, puis entre 60 et 70 en 1903, date à laquelle des enseignantes laïques remplacent les religieuses. L'école manque de fermer après 1918, mais elle est relancée après son rachat, en 1920, par l'association des anciennes élèves des écoles chrétiennes de Marans.

Après 1945, de nouvelles classes et un second dortoir sont construits. Un internat ouvre en 1961, et des premières classes de 6e et de 5e de collège en 1962. La baisse des effectifs pousse toutefois à ouvrir aux garçons l'établissement, réservé aux filles depuis sa fondation. En primaire, les classes deviennent mixtes en 1970. De nouvelles salles de classe sont construites en 1971 sur un terrain du monastère Saint-Hippolyte.

En 2010, l'école maternelle et élémentaire quitte le site historique de l'ensemble scolaire pour rejoindre de nouveaux locaux construits avenue du Général De Gaulle. Le collège reste sur le site historique, place Ernest-Cognacq. Il compte aujourd'hui environ 220 élèves.