Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La création du barrage du Chail sur la rigole de la Garette résulte d'une réflexion menée dans les années 1850-1860 par les autorités locales et les Ponts et Chaussées au sujet de la gestion des niveaux d'eau dans le bief de la Sotterie, entre la Sotterie et les Bourdettes. La création de ces deux ouvrages et leur positionnement ont en effet des conséquences sur ces niveaux, notamment en été lorsque l'eau vient à manquer. Au début de l'été 1862, huit barrages sont établis dans les marais concernés, notamment sur la rigole de la Garette, à la limite entre Le Vanneau-Irleau et Sansais. Ce barrage, comme les autres, est conçu comme provisoire, susceptible d'être démonté au moindre besoin, notamment en cas d'inondation. Un barrage identique est placé au Grand Coin, sur la rigole de la Rive droite, entre Coulon et Benet. Avec le barrage éclusé de la Sotterie et le barrage du Chail, il ferme le bief de la Sotterie. A ce dispositif s'ajoutent des barrages provisoires en bois disposés sur les conches en été et retirés en hiver. L'un d'eux est par exemple établi sur le canal du Chail, à proximité du barrage du Chail.

Ces ouvrages s'avèrent toutefois trop précaires et fragiles. Dès le 5 mai 1865, dans un rapport sur le projet de barrage du Grand Coin, l'ingénieur Espitallier explique : "L'étagement des eaux dans la vallée de la Sèvre tant dans l'intérêt de la navigation que de l'agriculture, a été déterminé dans les projets généraux d'amélioration de cette vallée, et les barrages et écluses de la Sèvre ont été établis en conséquence. Seulement, il a été reconnu depuis longtemps déjà que ces ouvrages étaient insuffisants pour maintenir pendant l'été les eaux aux hauteurs fixées, à cause de leur faible volume, eu égard au grand nombre de canaux qui sillonnent la vallée dans tous les sens." Espitallier propose de transformer le barrage du Chail en ouvrage définitif et maçonné, ce qui est fait l'année suivante. L'ouvrage comprend un barrage à poutrelles entre deux culées maçonnées, avec un passe-bateau sur la rive gauche. Quant au barrage en bois sur le canal du Chail, il est reconstruit en 1867, alors qu'un troisième barrage est établi à l'ouest, sur le canal d'Amuré.

Le barrage du Chail est toutefois l'objet de vives discussions au cours des années suivantes. Les communes du Vanneau-Irleau et de Sansais en critiquent la position, estimant qu'il est trop éloigné par exemple du port du Vanneau, ne permettant pas d'y retenir suffisamment d'eau et d'en assurer le renouvellement. Pour y remédier, un autre barrage est établi dans la conche de la Belette, au pied du pont du même nom, en 1872.

Les deux barrages du Chail font partie des ouvrages reconstruits au début des années 1960 pour en moderniser le fonctionnement.