Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Sur la base de l'histoire du développement du quartier évoquée plus haut, il convient logiquement de distinguer à nouveau deux entités pour décrire les maisons recensées. Dans le secteur de Laleu les maisons relèvent pour l'essentiel d'un bâti rural du 19ème siècle. Du fait de la cessation des activités agricoles et de l'arrivée d'une nouvelle population plus "urbaine", ces dernières ont été largement remaniées. Des aménagements intérieurs destinés à moderniser et à rendre plus confortables ces logements ont ainsi été opérés. En outre, nombre d'anciennes dépendances (chais, grange, greniers..) ont été transformées en habitations dans le courant du XXème siècle. Malgré ces transformations, le bâti a conservé son caractère rural. Outre la continuité observée en matière de volumétries (les remaniements opérés portant essentiellement sur les intérieurs), l'emploi de matériaux traditionnels de même que la pérennité d'une organisation définie par les ensembles sur cour, ruelles, passages couverts et querreux peuvent être invoqués pour expliquer la persistance de cette identité rurale en milieu urbain. L'habitat ouvrier recensé sur le secteur de La Pallice était dévolu aux familles des travailleurs du port et des industries qui s'y sont implantés entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle. A côté des cités patronales (cité Lefebvre, cité Migeon) de nombreux ensembles de maisons "ouvrières" ont ainsi été observés. Faute de documentation, le statut exact (cité, lotissement) de ces ensembles reste inconnu. Les habitations se présentent sous forme de rangées et de séries de maisons de villes et de maisons basses implantées le long des axes structurants du quartier. Elaborées sur des modèles comparables à ceux des maisons des cités ouvrières et des HBM, ces maisons témoignent du même souci d'amélioration des conditions d'hygiène et de confort (attention portée à la lumière, à l'aération, présence de sanitaires et d'un petit jardin potager..). En matière d'architecture, les variations observées au niveau du nombre de travées, des éléments de composition ou de décor illustrent le principe de la réalisation de déclinaisons - tel qu'il a été observé sur l'ensemble des quartiers de faubourg de La Rochelle - à partir des grands types des maisons de ville et des maisons basses. On notera également la présence de quelques maisons de villes plus cossues et de villas le long de l'avenue Carnot.