Les maisons et les fermes sont, pour 656 d'entre elles, implantées en écart. 410 sont implantées en village et 46 sont isolées (fig. 3).
Il existe des fermes isolées, mais la grandes majorité est implantée dans des hameaux, lesquels regroupent plusieurs fermes. L'activité des fermes est essentiellement tournée vers l'agriculture. Certaines ont perdu leur fonction d'origine, mais la plupart ont toujours une activité agricole et beaucoup de hangars agricoles récents ont été construits pour répondre aux besoins des agriculteurs. L'élevage à petite échelle, notamment de porcs, constitue une activité relativement importante, plusieurs porcheries ont été repérées. Quelques séchoirs en lattis de châtaigniers ont également été repérés, cela indique, pour certaines fermes, une activité liée à la culture du tabac. La commune de Celles-sur-Belle regroupe la majorité des exploitations agricoles dans les anciens bourgs de Montigné et Verrines et les 69 lieux-dits, dont les plus importants sont Bonneuil, la Ronze, le Luc et la Mouline.
Les maisons de ville sont concentrées à Celles-sur-Belle. Le centre ancien présente un bâti très dense aligné sur rue. C'est le cas par exemple le long de la rue Émile-Verdon, axe allant du centre ville (place des Epoux-Laurant) au nord-ouest, au parcellaire lanièré avec les corps de logis en bordure de rue, jardin et parfois les communs à l'arrière pouvant être desservis par une rue secondaire. Les extensions du bourg de Celles regroupent des maisons à l'architecture plus recherchée, vers la laiterie et vers Vitré et des ensembles pavillonnaires.
La majorité des murs sont en moellon calcaire recouvert d'un enduit au moins pour la façade des logements. On trouve quelques logements à façade en pierre de taille dans les bourgs ou dans la ville de Celles. La brique est employée pour les souches de cheminées et dans de rares cas pour les encadrements des baies et les chaînes d'angle. Le matériau de couverture est, pour 947 logements, la tuile creuse ; 80 logements sont couverts de tuile mécanique et 58 d'ardoise. Quelques rares toits sont ornés d'épis et de crête de faîtage en zinc.
La majorité des fermes présente un plan à bâtiments disjoints (fig. 24). Les trois autres types de plans rencontrés sur le canton sont : les fermes de plan allongé où les bâtiments sont dans le prolongement les uns des autres avec des toitures différentes (fig. 23) ; les fermes de type bloc en longueur où logement et dépendances sont sous une même toiture allongée (fig. 21) ; les fermes de plan massé de forme presque carrée avec une seule toiture (fig. 22).
Parmi les granges ayant été vues, la moitié environ a sa façade sur un mur gouttereau (fig. 26) et un peu moins une façade sur un mur pignon (fig. 25). Seules deux ou trois granges de type vendéen ont pu être remarquées, elles présentent une partie centrale plus élevée entre deux parties latérales en appentis (fig. 27). Les hangars sont à poteaux de bois reposant souvent sur une base en pierre (fig. 28) ou à piles maçonnées en pierre de taille ou parfois en moellons assisés (fig. 29).
Dans les villages et hameaux se côtoient des bâtiments de fermes de diverses époques. D'anciens logements, généralement très petits, ont pu être déclassés et remplacés par de nouveaux logements de ferme, les premiers devenant soit des logements secondaires soit des remises. Cette transformation a pu être décelée dans 21,46% des fermes étudiées. La grande majorité des logements principaux repérés présentent leur façade sur le mur gouttereau et très peu, sur le mur pignon.
On distingue plusieurs formes de logements dans les bourgs ou dans les fermes.
Les plus anciens sont des 17e, 18e ou du début du 19e siècle. Il s'agit de petits logements d'une seule pièce d'habitation surmontée d'un comble à surcroît. Leur façade est caractérisée par un nombre réduit d'ouvertures, le plus souvent une porte et une fenêtre en rez-de-chaussée et une petite baie au niveau du comble. À proximité de la porte se trouve généralement une pierre d'évacuation de l'évier, très débordante, parfois surmontée d'un petit jour carré ou rectangulaire.
Les chaînes d'angles sont pratiquement inexistantes et les linteaux des ouvertures ne sont, la plupart de temps pas alignés (fig. 12).
La forme la plus fréquemment rencontrée est le logement à façade sur un mur gouttereau, à trois travées et porte centrale. Ces logements sont en rez-de-chaussée et comble à surcroît, parfois tellement haut qu'il a pu devenir un demi étage. Les toitures sont à longs pans. Ils datent de la seconde moitié du 19e siècle, essentiellement à partir des années 1860 et se retrouvent jusque dans le premier quart du 20e siècle, plusieurs portent la date de 1900. Les façades sont le plus souvent sans aucun décor (fig.13), les seuls éléments pouvant être une corniche cubique, des appuis de fenêtre saillants ou des bandeaux d'appui (fig.14) entre les deux niveaux. Parfois un oculus indique l'emplacement d'un ancien évier.
La troisième catégorie concerne les logements à un étage carré et un comble à surcroît avec une couverture à deux pans. Leur façade est sur un mur gouttereau avec deux (fig. 16 et 17) ou, plus souvent, trois travées avec une porte centrale pour ces dernières. Certains des logements de ce type ont des ouvertures en arc segmentaire et une corniche de section cubique, ils correspondent à une période d'environ quarante ans ; approximativement de 1869 à 1906 (fig. 15). D'autres ont leur façade divisées horizontalement par deux bandeaux d'appui, leurs angles sont ornés de pilastres à partie supérieure moulurée en forme de chapiteau et une corniche moulurée. Certains de ces logements sont datés autour des années 1863-1864. Très rarement, pour les logements ayant un toit en ardoise, le surcroît est remplacé par un étage de comble. Ils présentent alors une toiture à deux pans et croupes surmontées d'épis et parfois d'une crête de faîtage métallique. Des lucarnes à ailerons surplombent les travées de la façade (fig. 20). Les dates inscrites sur ces logements sont de la fin du 19e siècle (1893) jusqu'au début du 20e siècle (1911).
Quelques très grandes maisons présentent une façade ordonnancée, de trois à cinq travées, à porte centrale, avec (fig. 18) ou sans ailes latérales (fig. 19). Les façades sont divisées par deux bandeaux d'appuis. Il y a parfois des pilastres d'angle et des corniches qui peuvent être très moulurées. Les toitures sont à longs pans et croupes recouvertes de tuile creuse. Ces logements se retrouvent sur une quinzaine d'années, approximativement de 1858 à 1876.
Les maisons de la ville de Celles présentent des caractéristiques différentes des maisons de bourgs ou des logements de fermes. Elles ont un aspect plus urbain, sont de moyenne hauteur, généralement avec un étage carré et un comble à surcroît. Plus de la moitié d'entre elles présentent une petite largeur sur rue (fig. 8), la majorité ayant une façade de cinq à six mètres, les autres de trois à quatre mètres. Les autres présentent une grande largeur sur rue, elles sont simples (fig. 10) ou doubles en profondeur (fig. 11), 20% d'entre elles ont une façade sur rue mesurant de onze à douze mètres et 15% de huit à neuf mètres. 71% des maisons étudiées ont une porte latérale et un peu plus de 20% ont des portes centrales, il s'agit en majorité de logements de la première moitié du 19e siècle. Enfin, presque 10% des logements ont des portes décentrées, ils sont essentiellement daté de la seconde moitié du 19e siècle. De rares maisons présentent des vestiges du 18e siècle. Depuis 1970, plusieurs lotissements ont été créés.
La quasi-totalité des maisons et des fermes a été bâtie par des maçons et entrepreneurs locaux, dont les noms ne sont pas connus. Dans ce canton nous n'avons repéré aucune signature de maçon mais nous avons reconnu plusieurs logis dont la structure de la façade s'inspirerait du modèle des maisons d'école de l'architecte Antoine Bizard. Celles-ci sont caractérisées par trois travées, porte centrale, un étage carré, un comble à surcroît à grandes baies rectangulaires, des bandeaux d'allège et des pilastres corniers plats. Le maçon Daniel Pommier, originaire de Vernoux-sur-Boutonne, a bâti une maison pour sa famille vers 1860 au village des Chaumes de Saint-Médard. À l'origine, ce logis était sans doute prévu à cinq travées ordonnancées, mais les deux travées de gauche n'ont jamais été terminées. La façade est très soignée avec une corniche moulurée et des pilastres séparant les travées. Elle était sans doute une sorte de vitrine de son savoir-faire. Par la suite, il a ajouté une écurie qui se distingue également des écuries traditionnelles de cette région par ses baies à encadrement saillant et les baies d'aération horizontales.
À Saint-Médard, au village de Saint-Rue, une maison de maître datée 1893, est assez comparable à quelques maisons de ce type que l'Inventaire a recensé dans le canton de Melle (Saint-Romans-lès-Melle, à Pomperain, la maison datée 1890 ; Mazières-sur-Béronne, à la Torserie, la maison datée 1897 ; Chail, à Pommeroux, et à la Jarge).