Présentation de la commune de Chives

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Les premières occupations

La découverte d'un menhir au lieu-dit le Marais de la Borne, au nord du Vivier Jusseau, atteste d'une occupation des lieux dès le Néolithique. Toutefois aucune étude n'a été réalisée afin d'en connaître d'avantage sur cette présence au milieu d'un marais.

Dans une étude faite sur la commune par Joseph-Antoine Maynard, instituteur, celui-ci laisse entendre que le Sermanicomagus de la table de Peutinger pourrait bien correspondre à Chives. Il suppose en effet que le bourg actuel et le hameau du Magnou seraient les restes d'un ancien gros bourg romain détruit au 9e siècle. Sans aller jusque-là, il est certain que Chives se trouve sur l'ancienne voie romaine d'Aulnay à Limoges. Elle est mentionnée par l'Abbé Lauvrie dans sa « notice sur le pays des Santons » et sur la table de Peutinger.

Aux environ de 1900, il a été mis au jour les fondations d'une grosse tour ronde avec deux chambres contiguës, auxquelles on avait accès par une porte flanquée de deux piliers. À l'est de ces vestiges, dans un lieu dénommé « la Vieille Église », il aurait été découvert les substructures d'un autre monument et, au logis des Coût, il aurait été trouvé une table de marbre blanc ainsi que des cubes de mosaïques en marbre et des poteries. Ces découvertes ainsi que les suppositions de Joseph-Antoine Maynard sont a mettre au conditionnel, car aucune preuve archéologique ni aucune étude approfondie n'est disponible à ce jour.

Les seigneuries de Chives

L'origine du nom du bourg reste incertaine, elle pourrait venir de la présence d'un Gaulois nommé Cavius, dont l'histoire n'a conservé que le nom.

Chives relevait des seigneurs du Breuil, du Vivier Jusseau, des Coûts et de Bois Benet, qui eux-mêmes étaient les vassaux des comtes de Fontaine-Chalendray. Le Vivier Jusseau avait une châtellenie dont dépendait Sécheboue et qui appartenait, au 15e siècle, à la famille De Ponthieu. Selon plusieurs écrits, il y aurait eu un premier château entouré de murailles avec des chemins de ronde et plusieurs rangées de douves, qui était situé dans les Marais non loin du menhir. Ce château aurait été abandonné à la fin du 15e siècle à la famille de Volvire, laquelle transporta la demeure en dehors des douves, à l'emplacement de l'actuel logis.

Le bourg et le hameau le Breuil dépendait de la même châtellenie du Breuil, où un château s'élevait dans la partie nord. Sans protections naturelles, certains supposent qu'il devait être entouré de tranchées et de murailles, mais aucun vestige n'en subsiste. Le logis tel qu'il se présente aujourd'hui n'a rien d'antique. Cette seigneurie, dont on ignore les origines, a eu pour propriétaire la famille de Ponthieu, comme au Vivier Jusseau.

Le logis des Coûts, établi dans un bas-fond au bord d'un cours d'eau, devait être, toujours selon des écrits, entouré de douves et de murailles fortifiées. Une tour située à l'entrée est percée de deux trous de visée semblables à ceux que l'on rencontre habituellement dans les constructions du 15e ou 16e siècle. Cette seigneurie, qui relevait du comté de Fontaine-Chalendray, aurait aussi été, à une époque, la propriété de la famille de Ponthieu.

Le logis de Bois Benet est une énigme à lui seul, très peu de documents concernent cet ensemble. Il semblerait qu'à l'origine il y aurait eu à cet emplacement une forteresse médiévale dont rien ne subsiste aujourd'hui. Les bâtiments actuels sont des constructions des 17e et 19e siècles et il semblerait qu'ils appartenaient à la famille de Charconnay.

À part des éléments situés à l'intérieur des logis, quelques rares vestiges de la fin du Moyen-Age sont encore visibles sur des édifices. Au Vivier Jusseau, par exemple, se situent deux bâtiments sur lesquels on peut voir des ouvertures à linteau en accolade.

La période Moderne et celle après la Révolution

La période Moderne se passe sans encombre pour cette paroisse, qui compte à cette époque une moyenne de 86 foyers. La principale préoccupation est l'exploitation des terres qui appartiennent encore aux seigneurs. Celles-ci, cultivées à leur compte ou bien affermées, comprennent des vignobles et des plaines de blé, d'avoine, de froment et de maïs. La localité compte à ce moment cinq moulins à vent et trois moulins à eau. Les moulins à vent du Breuil étaient situés à côté de la métairie du Pouzat et ceux de Sécheboue au sud-est de ce hameau. Les moulins à eau, dont seulement deux sont mentionnés sur la carte de Cassini, étaient établis à hauteur de chez Matard et au Vivier Jusseau. Celui, qui se situerait au lieu-dit le Petit Moulin, n'est figuré ni sur la carte de Cassini ni sur le plan napoléonien. Aujourd'hui, sur l'ensemble des moulins de la commune, seul un vestige d'un des moulins à vent de Sécheboue témoigne de l'activité passée de Chives.

Outre la culture, le commerce tient aussi au 18e siècle une part importante dans l'activité économique de cette bourgade, notamment au Vivier Jusseau. Pas moins de huit foires par an se tiennent dans ce hameau, où le seigneur possède une halle et une place qu'il loue aux marchands et dont il retire des revenus. Cette halle se serait situé à gauche du chemin qui part du logis.

En 1790, la France ayant été divisée administrativement, la paroisse de Chives devient alors une commune rattachée au canton d'Aulnay. Ce rattachement ne convient pas à la commune, car elle se trouve fort éloignée des chefs-lieux du canton, du district et du département. Elle émet la demande d'être rattachée au canton d'Aigre, dont la préfecture est plus proche que La Rochelle, mais elle n'obtient pas gain de cause. Au début du 19e siècle, sous Napoléon 1er, elle obtient une petite satisfaction, lorsque les cantons de Matha et d'Aulnay sont amputés de quelques communes, dont l'ensemble forme les nouveaux cantons de Néré et de Beauvais. Chives est à cette époque rattachée à Néré, qui est beaucoup plus près, mais malheureusement cela ne dure que quelques années, car Néré est de nouveau rattachée au canton d'Aulnay.

Les chantiers des 19e et 20e siècles

Dès le début du 19e siècle, la commune a acheté une maison avec ses dépendances, situées dans le bourg, pour y établir l'école communale. En 1874, la municipalité décide de séparer les filles des garçons pour l'enseignement : elle fait alors appel à l'architecte angérien Aimé Bonnet pour réaliser des plans pour la construction d'une école de garçons. Après examen, la commune décide de faire apporter quelques modifications aux plans, en y incluant notamment une salle pour servir de mairie.

Le procès-verbal de réception définitive de construction de l'école et de la mairie est signé le 15 octobre 1877. Dès le début du 20e siècle, la municipalité réalise des travaux de réparations à l'école, mais son plus gros projet est de réunir les garçons et les filles, jusqu'alors séparés. En septembre 1921, des plans et devis sont réalisés pour la construction d'un deuxième préau et l'aménagement de la classe pour les filles, mais la date d'exécution des travaux n'est pas connue. À la même époque, en 1925, la commune réhabilite une partie du presbytère en bureau de poste et les dépendances de ce dernier en salle municipale, afin de retenir la population sur ses terres. Hélas, ces nouvelles constructions ne ralentissent en rien le déclin de la population, puisqu'en 1926 la commune comptait 682 habitants pour finir à 457 en 1982.

La coopérative agricole de Chives a été créée en 1936 par quelques exploitants locaux. En évolution constante pendant plusieurs décennies, elle représente dans les années 1980 le plus gros chiffre d'affaires de l'ex canton d'Aulnay. Ses activités sont le commerce de céréales, de tabac de manufacture, de semences et d'aliments pour le bétail.

La commune de Chives est située à l'extrémité nord-est du département de la Charente-Maritime. Elle est établie à 21 kilomètres d'Aulnay-de-Saintonge et 39 kilomètres de Saint-Jean-d'Angély, chef lieu d'arrondissement. Elle est bordée par les commune de Villiers-Couture, au nord et par Fontaine-Chalendray, à l'ouest et au sud. En plus du bourg, elle comprend 13 hameaux répartis sur les trois-quarts nord de son territoire, la frange sud n'étant occupée que par des plaines cultivées. Ceux-ci sont : le Breuil, Sécheboue, le Vivier Jusseau, la Font Périn, chez Matard, le Magnoux, les Coux, les Bordes, Gazon, Bois Benet, le logis de Bois Benet, chez Tuard et le Pouzat.

D'une superficie d'environ 2060 hectares, les points culminants se situent au nord-est et au sud de son territoire, avec une variation d'altitude de 110 à 135 mètres. Les points les plus bas sont situés, quant à eux, au nord-est, une moyenne de 80 mètres d'altitude. Un ruisseau, le Gazon, traverse Chives d'ouest en est. Sa source se situe au-dessus du hameau de Bois Benet, dans une cavité circulaire appelée la Fosse de Gazon.

Au nord de la commune, dans un bois, se situe une borne qui délimite trois communes situées dans trois départements : Chives en Charente-Maritime, Les Cours en Charente et Couture-d'Argenson en Deux-Sèvres. Cette pierre, étonnamment de petite dimension, est percée de trois trous, correspondant aux départements.

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