Église paroissiale de la Conversion de Saint Paul

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Villard

L'église appartenait à l'origine à un ancien prieuré-cure qui dépendait de la prévôté de Saint-Vaury, elle-même rattachée à l'abbaye Saint-Martial de Limoges. Ce prieuré pourrait avoir succédé à un édifice cultuel associé à une exploitation agricole d'époque carolingienne. L´église primitive, dont les parties anciennes ont été datées du milieu du 12e siècle (d'après le portail) et dont l'une des chapelles (détruite) dépendait de la commanderie du Vivier, était dédiée à Saint Jean-Baptiste. L'édifice a été ultérieurement placé sous le vocable de la Conversion de Saint Paul et son patronage appartenait à la prévôté de Saint-Vaury. Des travaux de réfection ont été entrepris à la fin du 15e siècle pour remettre en état et consolider l'édifice. Le chœur a alors été couvert d'une croisée d'ogives à pénétration tandis que la travée formant chœur a été modernisée et dotée de contreforts. Il est possible que l'enfeu extérieur ait été bouché durant cette période. La voûte lambrissée de la nef daterait également de cette période. L'église a été remaniée intérieurement au 18e siècle (époque présumée des peintures murales notamment). En 1744, l´église possédait un autel de Notre-Dame et un autel de Saint-Vincent. En 1814, des travaux de consolidation de la charpente ont effectué et le claveau central de la fenêtre du chevet a été remis en place. En 1815-1816, les murs extérieurs et les murs intérieurs de la nef, du chœur et de la sacristie ont été crépis et blanchis ; les couvertures du clocher, de la nef, du chœur et de la sacristie ont été ravalées ; les joints de la porte d´entrée ont été refaits et la porte d´entrée a été blanchie. En 1834, des travaux sur la couverture de la sacristie ont été effectués tandis qu'en 1847 différents travaux de réparation ont été effectués sur l´ensemble de l´église : couverture, plafond en lambris, parquet et boiseries du chœur, pavement de la nef. En 1872, les couvertures de l´église et du clocher ont été restaurées. Le vitrail de la baie axiale du chœur a été réalisé au début du 20e siècle (1902). Après avoir été frappé par la foudre le 1er juin 1983, le clocher a du être réparé. D´après un arrêté préfectoral du 26 février 1816, il n´a plus été fait d´inhumation dans le cimetière (supprimé) depuis le 1er mai 1808. Près de l'église se trouvait autrefois une fontaine à dévotion, dédiée à Saint-Paul et dont les eaux étaient réputées soigner les coliques des enfants. Son emplacement n'est pas précisément localisé.

Périodes

Principale : 2e moitié 12e siècle (daté par source)

Secondaire : 4e quart 15e siècle (daté par source)

Secondaire : 18e siècle

Dates

1686, porte la date

L'église romane, caractérisée par un ensemble homogène de baies en plein cintre, est à nef unique et chevet plat. Elle est bâtie en moellon de granite partiellement enduit. Les encadrements des baies, les portails ainsi que les contreforts (adossés aux murs gouttereaux et aux angles du chœur) sont en pierre de taille. De plan rectangulaire à vaisseau unique, elle est surmontée d'un clocher, de base carrée, sur le pignon ouest. L´extrémité orientale est constituée d´une travée délimitée par des contreforts saillants. L'édifice comporte un toit à deux pans couvert en tuile plate, tandis que le clocher est en bardeaux de châtaignier et sommé d'un épi en forme de coq. Au nord, une sacristie forme une petite annexe hors-œuvre au droit de la dernière travée. La façade sud s'ouvre par un portail en léger avant-corps. De tracé brisé, il comporte deux voussures garnies d´un tore retombant sur quatre chapiteaux limousins sans tailloir. Ces quatre chapiteaux représentent : à gauche, un masque entre deux palmettes et un individu accroupi ; à droite, un oiseau (vraisemblablement une chouette) et un monstre formé d´une tête d´homme, avec bras et jambes sans tronc apparent. Ces chapiteaux reposent sur des colonnettes de même section que les tores qui les surmontent. La base des colonnettes est formée de deux tores, un petit et un gros, séparés par une gorge. Les arêtes des voussures sont formées d´un petit tore continu. Les jambages sont décorés de boules qui se continuent sur l´archivolte. Ils sont surmontés de deux gros corbeaux ce qui semble indiquer la présence antérieure d'un tympan. L´un de ces corbeaux représente un personnage accroupi, l´autre paraît figurer un félin. L´archivolte est encadrée par un cordon décoré de têtes de clous. Le portail, percé dans la façade sud, ouvrait à l´origine sur le cimetière. Le reste de la façade est percé de trois fenêtres. Deux d´entre elles sont de petite dimension, à ébrasement extérieur, et surmontées d´un linteau en plein cintre. La troisième, plus haute, est surmontée d´un linteau plein cintre à claveaux. Les traces d´une baie murée, surmontée d´un arc segmentaire en pierre de taille, sont également visibles sur la façade. Il devait s´agir à l´origine d´un enfeu. Le chevet, flanqué de deux épais contreforts, est percé d´une fenêtre axiale en arc brisé (à l´origine découpée en deux lancettes trilobées) couronnée d´un quadrilobe. La façade nord ne compte que deux baies au sud, identiques à la baie centrale de la façade sud. Le pignon ouest, aveugle, comporte quatre rangs de boulins visibles dans la maçonnerie. A l'intérieur, se remarque la différence d'élévation entre la nef et la travée formant chœur. La nef, dont la voûte a été refaite en lambris peint (à entraits et poinçons apparents) évoquant la voûte céleste, est faiblement éclairée par trois baies en plein cintre longues et étroites. Sous la baie centrale, une niche à feuillures, dont l´une des pierres de taille (granite) qui la constitue porte la date "1686", a été ménagée dans le mur, à l´emplacement d´une ancienne porte (ou niche) bouchée. Le fonds de la niche est percé d´une ouverture circulaire. A l´est de la niche, apparaît l´enfeu bouché, qui est également visible depuis l´extérieur. L´entrée du chœur est marquée par un arc triomphal à tracé brisé, dont les arêtes sont formées d´un tore. L´arc retombe sur des piliers rectangulaires à arêtes et impostes moulurées. La voûte du chœur, refaite au 15e siècle, est de type angevin sur croisée d´ogives moulurées (un filet entre deux cavets). Les nervures, couvertes d´un enduit peint en faux-marbre, retombent sur des colonnettes (sans chapiteau) de même profil. La clef de voûte est sculptée d´un écu sur lequel est peint un œil. Le chœur comporte deux baies en plein cintre dans les murs gouttereaux. Sous la baie du mur gouttereau sud, une niche carrée a été aménagée. Cette dernière présente un linteau sculpté d´une accolade, dont la pointe enserre une fleur de lys, et des jambages sculptés en cavet se terminant en congés pyramidaux. Le chevet plat est percé d´une baie en tiers-point avec remplage rayonnant. Le vitrail représente Saint Paul et est signé en bas à gauche : "De Lagaye Condat (par ?) St Avit Puy de Dôme 1902".

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile plate, bardeau
Plans

plan allongé

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

Décors/Représentation
  1. Representations : chronogramme


Précision sur la représentation :

Inscription concernant la date : "1686" sur la niche dans la nef.

Inscription concernant l'auteur, le lieu et la date : "De Lagaye Condat (par ?) St Avit Puy de Dôme 1902" sur le vitrail de la baie axiale du chœur.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Villard

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1826 A 1784, 2008 A 998

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...