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Maisons, fermes : l'habitat à Talmont-sur-Gironde
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Talmont-sur-Gironde
Informations complémentaires
Parmi les 55 maisons et fermes ou anciennes fermes relevées au cours de l'enquête, la très grande majorité se concentre dans le bourg : 35 y ont été inventoriées. Le hameau du Caillaud est l'autre principal regroupement d'habitations : 18 maisons et anciennes fermes s'y égrènent le long de la rue principale et de quelques rues annexes. Seules deux fermes isolées ont été repérées, à la Cabane et au Portail du Bas.
Dans le bourg, toutes les habitations sont des maisons, et la grande majorité sont des maisons attenantes, c'est-à-dire accolées les unes aux autres, en alignement le long des rues. Parmi ces axes, deux voies principales, la rue de l'Ancien Château et la rue du Port, relient le port et le front ouest ; elles forment un damier et des angles droits avec les rues secondaires. Beaucoup de maisons disposent d'un petit jardin, soit à l'arrière, accessible en traversant la maison, soit dans une parcelle voisine, délimitée par un mur percé d'une porte piétonne. Ces jardins sont plus nombreux au sud du bourg, plus soumis aux aléas climatiques, et donc moins propice à l'habitat. Les espaces communs sont peu fréquents, occupés par exemple par un puits. Les communications entre maisons, d'un étage à l'autre ou d'une cave à l'autre, ne manquent pas ; elles sont peut-être liées au passé de garnison militaire de Talmont, ou bien au souci de conserver un moyen de fuir ou de se cacher en cas d'attaque.
L'habitat à Talmont traduit, dans la pierre, deux grandes périodes de constructions. La première est le 18e siècle, époque de renaissance économique pour Talmont, après plusieurs siècles de troubles militaires. Ainsi, la moitié des habitations inventoriées présentent au moins un élément qui remonte au 18e siècle, et plusieurs maisons semblent avoir été presque entièrement construites à cette époque. Ce type de construction se reconnaît généralement à la forme de ses ouvertures (notamment aux linteaux en arc segmentaire, ou bien aux encadrements chanfreinés), ou encore à la présence, plus rare, d'une cheminée engagée dans l'épaisseur du mur, avec au mieux un décor mouluré.
Une quinzaine de constructions présentent même des éléments antérieurs au 18e siècle. Quatre d'entre elles semblent se rattacher au 15e ou au 16e siècle : au Caillaud, un linteau en accolade a été conservé sur une maison ; dans le bourg, des cheminées dont la hotte est supportée par des corbeaux et des colonnettes, caractéristiques du 15e siècle, sont présentes dans au moins deux propriétés.
La seconde grande période de construction est, comme dans les communes voisines et dans beaucoup de régions, la seconde moitié du 19e siècle, en particulier les années 1850-1880. Cette période est marquée par une élévation générale du niveau de vie, ce qui se traduit par la construction d'habitations plus grandes et plus confortables. Même si, à Talmont, le 19e siècle est marqué par un ralentissement économique et démographique, on y observe aussi ce phénomène. Plusieurs maisons présentent alors en façade les caractéristiques de la maison de type saintongeais, très à la mode dans les années 1850-1880 : une génoise (frise constituée d'un alignement de tuiles sur une ou deux rangées) ; un bandeau marquant la séparation entre le rez-de-chaussée et l'étage ; parfois, un toit avec une ou deux croupes sur les côtés.
Qu'elles aient été construites au 18e ou au 19e siècle, la majorité des habitations sont plutôt grandes : leurs dimensions sont un indice de la relative prospérité de leurs propriétaires. Ainsi, la moitié d'entre elles possèdent un étage et, pour l'autre moitié, elles disposent d'un comble, le plus souvent habitable, avec à chaque fois deux ou trois travées d'ouvertures en façade. Une habitation sur cinq comprend un sous-sol, dont l'existence est généralement révélée par la présence de soupiraux au bas des murs.
La nature de cet habitat est très étroitement lié aux activités économiques qui ont fait vivre les talmonais au cours des trois siècles passés. Il s'agissait pour la plupart de "gens de mer", d'artisans, de commerçants et de petits cultivateurs ne possédant que quelques animaux et quelques parcelles à exploiter. Voilà pourquoi, parmi les 55 maisons et fermes relevées au cours de l'enquête, on ne compte que quatre fermes ou anciennes fermes (exploitations agricoles à proprement parler, avec des dépendances plus ou moins importantes) et cinq maisons dites rurales (dotées de petites dépendances : toit à porcs ou à volaille, chai...). Les fermes et anciennes fermes se situent au Caillaud, au Portail du Bas et, au milieu des marais desséchés, à la Cabane. Leurs dépendances (granges, étables) sont essentiellement liées à l'élevage qui se pratiquait dans les marais. La vaste grange-étable de la Cabane matérialise la prospérité de cette exploitation née des dessèchements de marais à la fin du 18e siècle.
Type de dossier |
Dossier collectif, communal |
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Référence du dossier |
IA17045654 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2013 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maisons, fermes : l'habitat à Talmont-sur-Gironde, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/d1f81a53-cbfc-46a8-bb7d-e6f4e6e4e736 |
Titre courant |
Maisons, fermes : l'habitat à Talmont-sur-Gironde |
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Dénomination |
maison ferme |