Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le château était le siège de la seigneurie de Sansais. En 1380, un procès devant le sénéchal de Poitou met aux prises un certain Guillaume Ancelon pour des "excès" commis dans le château fort de Sansais. Le dernier détenteur de la seigneurie avant la Révolution est Gabriel Henri de Villedon (1754-1817), dit le comte de Villedon-Sansais, époux de Louise Charlotte de Villedon. Arrêté et incarcéré à Poitiers sous la Terreur, puis de nouveau en 1799 comme inscrit par erreur sur la liste des émigrés, il est autorisé à se retirer sur ses terres de Sansais en 1800. Après l'annulation de son mariage en 1803, il meurt sans postérité en son château de Sansais, le 20 avril 1817.

Le château est ensuite acquis par le baron Louis François Jean Chabot (1757-1837), ancien général de la Révolution et de l'Empire, retiré à Niort, sa ville natale. Il en est propriétaire au cadastre de 1830. Le plan cadastral montre l'ampleur que le domaine présente encore. L'entrée s'effectue à l'ouest, par la rue des Ouches, entre deux ailes de communs aujourd'hui transformées en habitations. De là part vers l'est une allée traversant une vaste cour. Celle-ci est délimitée au sud par une longue aile de bâtiments terminée à l'est par une tour ronde. En pendant de celle-ci se trouve, au nord de la cour, une autre tour ronde, celle que l'on peut encore observer de nos jours. Elle n'est alors toutefois pas englobée dans la maison actuelle, qui n'existe pas encore, mais dans une autre aile s'étirant vers l'ouest et qui a été remplacée par les bâtiments situés aux 7 et 9 rue du Château. Il est possible que cette aile rejoignait les communs à l'ouest, le tout formant alors un U parfait autour de la cour. Enfin, dans l'axe de l'aile traversant la cour, on aboutissait à l'ancien logis seigneurial qui s'élevait à l'est de l'ensemble et dont il ne reste aujourd'hui que les ruines de l'extrémité nord.

Le lieutenant général Chabot meurt en son logis de Sansais le 11 mars 1837. L'ancien château est vendu en 1843 à Charles Xavier de La Rochebrochard (1818-1870), demeurant à Aiffres, qui le revend en 1857 à plusieurs particuliers, dont René Lortion (acte devant Me Beguier, notaire à Niort) qui fait démolir l'essentiel des bâtiments en 1858. Le cadastre mentionne plusieurs autres démolitions, suivies de constructions nouvelles et d'agrandissements, dans les années 1850-1870. La maison englobant la tour ronde sur le côté nord de l'ensemble, a dû être construite également à cette époque.