Église Saint-Pierre-ès-Liens

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Pleumartin

L’église Saint-Pierre-ès-Liens de Crémille est citée pour la première fois en 1099 dans une bulle papale faisant état des possessions de l’abbaye de Preuilly (aujourd'hui Preuilly-sur-Claise). Elle dépend de la paroisse de Crémille, qui comprend le bourg éponyme ainsi que les fermes de Bournaveau et des Boutaires. De l'église romane primitive, il ne reste vraisemblablement que le chevet demi-circulaire.

Peu d'informations sont connues sur l'ancienne église. Avant la Révolution, elle abrite des autels dédiés à la Vierge et à saint Jean. Elle possède aussi deux cloches baptisées Nicolas-Marie et Pierre-Marie et bénites en 1706. Deux nouvelles cloches sont bénites en 1722, parrainées par le marquis de Pleumartin, la marquise et leur fille.

Après la Révolution, la paroisse est fusionnée à celle de Pleumartin et l’église de la Trinité devient la seule église de la nouvelle paroisse où le culte est célébré. Entre 1802 et 1803, les habitants de Crémille rédigent une pétition adressée à l’évêque de Poitiers pour que le culte soit maintenu dans leur église. Cependant, le sous-préfet accorde le transfert des objets mobiliers de l’église de Crémille à l’église de la Trinité dès 1804.

Après plusieurs décennies d’abandon, le culte est finalement rétabli en 1846. À partir de cette date, l’église de Crémille possède son propre presbytère et est desservie par son propre curé, comme sous l’Ancien Régime. En 1873, le sous-préfet autorise la restauration de l’église. L’abbé Pierre Paul Brisacier, qui travaille ensuite à la reconstruction de l’église de la Trinité, transforme l’entrée du bâtiment en clocher-porche. La charpente de la nef est modifiée pour permettre la construction de voûtes à croisées d’ogives.

Entre 1902 et 1903, l’architecte châtelleraudais Eugène Colombet reprend notamment les fondations et restaure les voûtes et les élévations. Les moulures des chapiteaux et des croisées d’ogives sont aussi modifiées à cette occasion.

Périodes

Principale : 11e siècle (daté par source)

Secondaire : 3e quart 19e siècle (daté par source)

Secondaire : 1er quart 20e siècle (daté par source)

Dates

1873, daté par source

1903, daté par source

Auteurs Auteur : Brisacier Pierre-Paul (abbé)

Architecte à Tours, fondateur des ateliers Sainte-Anne, né le 16 juillet 1831 à Lignières-de-Touraine, décédé le 1er décembre 1923 à Lignières-de-Touraine.

Auteur notamment de :

Saint-Romain-sur-Vienne, prieuré Saint-Romain (1869) ; Leigné-sur-Usseau, église Saint-Hilaire (v. 1876) ; Pleumartin, église Saint-Pierre-ès-Liens de Crémille (1877) et église paroissiale de la Trinité (1877-1883) ; Chey, église Saint-Pierre (1877-1880) ; Lhommaizé, en collaboration avec M. Ardouin, église Saint-Jean-Baptiste (1870-1876)

, architecte (attribution par source)
Auteur : Colombet Eugène

Georges, Eugène, Antoine, Anne Colombet dit Eugène Colombet est né en 1861 à Valparaiso au Chili lors d'un voyage de ses parents dans ce pays. Il est issu d'une famille dont la branche paternelle est issue des Basses-Alpes et la branche maternelle de la Vienne. Admis à l'Ecole polytechnique en 1881, il doit renoncer suite à un grave accident à la jambe. Il se dirige vers l'Ecole centrale des arts et manufactures d'où il sort en 1885 avec un diplôme d'ingénieur-constructeur. Il s'établit à Châtellerault en 1887. Il meurt en 1918, son tombeau est visible au cimetière Saint-Jacques de Châtellerault.

En 1905, le Dictionnaire biographique départemental cite les réalisations suivantes : le Cercle catholique et l'hôtel Moderne à Châtellerault ; les tribunes des courses et l'hippodrome de Poitiers ; l'aménagement et les installations intérieures du palais d'Hiver de Paul ; l'église de Saint-Genest-d'Ambière ; les abattoirs de Lencloître : la restauration de l'église Saint-Jacques à Châtellerault ; les sacristies de l'église Saint-Jean-Baptiste à Châtellerault ; le presbytère de Lencloître et de très nombreux châteaux, villas, servitudes, parcs et installations spéciales d'eau, chauffage, électricité dans les département de la Vienne, l'Indre, l'Indre-et-Loire, le Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres, la Vendée, la Loire-Atlantique et la Charente.

, architecte (attribution par source)

L’église est située au centre du hameau de Crémille, au croisement d'une route conduisant à La Roche-Posay, et d'un chemin vers l'ancien moulin de Gauffran. Elle est bâtie en moellon de pierre calcaire, à l’exception de l’abside demi-circulaire et du clocher, construits en pierre de taille.

L'édifice comprend une nef unique orientée et présente un clocher carré au-dessus de la porte occidentale. Ce clocher est ajouré de huit baies géminées couvertes d'arcs brisés et séparées par des colonnes. Couronnant la construction, une flèche polygonale en pierre présente des oculi quadrilobés. Plusieurs contreforts consolident le bâtiment, notamment au niveau du clocher et sur les murs gouttereaux, au sud et au nord. La porte occidentale, couverte d'un arc brisé, est flanquée de deux colonnes. Cette entrée est surmontée d'un oculus polylobé, prenant place sous le clocher.

La porte d'entrée débouche sur un narthex, séparé de la nef par une porte couverte d'un arc brisé. Le plafond de cette salle présente une trappe pour accéder au beffroi, où les cloches doivent être conservées.

La nef est constituée de deux travées voûtées d'ogives, prolongées par deux travées de chœur, dont une voutée d'ogives et l'autre en cul-de-four. Sur le mur sud, les fonds baptismaux sont logés dans une petite niche donc l'arc brisé est décoré d'ornements végétaux sculptés. La nef est éclairée grâce à quatre fenêtres percées dans les murs gouttereaux et couvertes d'arcs brisés. Les voûtes de la nef sont séparées par un arc doubleau et reposent sur des colonnettes engagées, reposant elles-mêmes sur des culots sculptés. Les chapiteaux et culots sont décorés de feuilles sculptées et d'ornements végétaux.

Le chœur et la nef sont séparés par un arc triomphal, constitué d'un arc brisé reposant sur des colonnes engagées. Une clôture de chœur en métal, décorée de lancettes et quadrilobes gothiques, matérialise aussi la séparation de ces deux espaces. La première travée du chœur accueille les stalles. C'est aussi dans cet espace qu'est située la porte d'accès à la sacristie, ainsi qu'une porte donnant sur l'extérieur. L'abside, où se trouve le maître-autel, est éclairée par trois fenêtres couvertes d'arcs brisés.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise, pierre en couverture
Plans

plan allongé

Étages

en rez-de-chaussée

Couvrements
  1. voûte d'ogives cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Type de couverture : flèche en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture

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