Lycée Palissy

France > Nouvelle-Aquitaine > Lot-et-Garonne > Agen

En 1883, la municipalité décide de créer un nouveau lycée à Agen car le lycée existant depuis 1858, installé dans un ancien couvent carmélite du XVIIe siècle, rue Henri Martin (actuel collège Joseph Chaumié), est devenu trop petit.

Pour ce faire, il est décidé d'implanter le nouvel établissement au sud de la ville, à un kilomètre de la gare, alors en pleine campagne, sur un remblai le mettant à l'abri des inondations. Les matériaux formant ce remblai sont extraits dans le quartier du Quinaut (actuelle rue de l'Emprunt). La pose de la première pierre a lieu le 26 avril 1888 en présence du Président de la République, Sadi Carnot.

Le projet de l'architecte de la ville, Alexandre Lhéritier, reprend les dispositions souhaitées par le Ministère de l'Instruction publique : la séparation des élèves dans des cours différentes en fonction de l'âge, une cour ouverte au sud pour bénéficier d'un maximum de lumière, des bâtiments en "simple épaisseur" permettant une double aération, des passages couverts afin de protéger les élèves des intempéries tout en les surveillant aisément et d'aérer les bâtiments au rez-de-chaussée, et enfin, l'usage de matériaux locaux aux couleurs chaudes.

Les corps de bâtiments s'organisent ainsi selon un plan en grille délimitant quatre espaces distincts : la cour d'honneur au sud-ouest, la cour des sciences au nord-ouest, la cour des cuisines et de l'économe au nord, subdivisée par des passages couverts, et enfin au sud, la grande cour ouverte, dédiée aux moyens et aux grands, se prolongeant à l'est par le parc et bordée au sud par la chapelle et le gymnase. Ces cours sont toutes dotées de passages couverts à ossature métallique recouverts de zinc ondulé. Le plan d'implantation des bâtiments stipule également la création d'un bassin de natation à proximité du gymnase. Ce dernier se compose d'un préau couvert accolé à un bâtiment abritant une salle d'escrime, un gymnase proprement dit, une salle d'agrès et un dépôt de fusils.

Le chantier de construction dure plusieurs années et la première rentrée a lieu le 1er octobre 1893.

Une sculpture d'Hermaphrodite endormi signée Antoine Bourlange, réalisée en 1902, est installée dans le parc devant le lycée. Ce dernier comprend également un monument aux morts dont il ne reste que le piédestal, érigé par l'Amicale des anciens élèves du collège et du lycée d'Agen en 1883. Un autre monument aux morts, sculpté par Jean Descomps en 1925 a été ensuite installé face à l'entrée principale.

Lors des deux guerres mondiales, le lycée est transformé en hôpital militaire.

A partir des années 1970, le lycée est doté de nouveaux bâtiments, gagnés sur la surface du parc au sein de l'ilot et en annexe le long de la rue Francis Carco. Ainsi, le nouveau gymnase est décidé en 1962 et inauguré en 1971 à l'est de la grande cour. Rue Francis Carco, le bloc scientifique est construit en 1973 et le bloc socio-culturel en 1976. En 1992, l'architecte Jacques Pompey crée un nouveau réfectoire au sud du gymnase.

Selon l'historien Yann Chaine, l'architecte Serge Andrieux-Laclavetine a a transformé la chapelle en salle polyvalente au début des années 2000. (à confirmer).

En ce qui concerne les effectifs, on relève 333 élèves en 1897, 289 en 1933, 570 en 1945, 1328 en 1988.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle (daté par source)

Dates

1886, daté par source

1888, porte la date

1893, daté par source

Auteurs Auteur : Lhéritier Alexandre, architecte communal (attribution par source)
Auteur : Pompey Jacques

Né à Sète. Auteur de nombreux bâtiments en Lot-et-Garonne.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Andrieux-Laclavetine Serge, architecte (attribution par source)

Le lycée occupe aujourd'hui l'ilot cerné par le boulevard de la Liberté, la rue Francis Carco, le boulevard Pelletan et l'avenue Maurice Luxembourg. A cela s'ajoute une annexe des années 1970, construite rue Francis Carco, dédiée aujourd'hui aux enseignements scientifiques. La surface de l'ensemble représente un peu plus de quatre hectares.

Le plan en grille d'origine a été respecté et au sein de l'ilot ; on trouve comme à l'origine quatre espaces distincts : la cour d'honneur au sud-ouest, la cour de la chaufferie (ancienne cour des sciences) au nord-ouest, la cour de la cafétéria au nord et enfin au sud, la grande cour dotée des équipements sportifs. Les cours sont toujours dotées de passages couverts à ossature métallique, initialement recouverts de plaques de zinc ondulés, aujourd'hui de vitres.

Les élévations sont à travées d'ouvertures, dotées d'un à deux étages carrés et d'un étage de comble éclairé par des lucarnes. Seuls les corps de bâtiments nord et sud de la cour d'honneur sont en rez-de-chaussée, ainsi que l'aile est de la cour de la chaufferie.

Les toits sont à longs pans et à croupe, en ardoise, sur les façades principales (cour de la chaufferie et cour d'honneur) et sur la chapelle ; en tuiles creuses autour des autres cours.

Pour ces constructions du XIXe siècle, les murs en élévations sont constitués de moellons assemblés par un mortier de chaux hydraulique, formant remplissage derrière les parements de pierres de taille ou de briques. Il s'agit de pierres tendres de Miremont (Dordogne) pour les piédroits des ouvertures, et de pierres dures de Puy-L'Evêque (Lot) pour les cordons et les solins des façades sur rue. Les briques sont également de différentes sortes : briques rouges de Toulouse et blanches rosées de Grisolles ou de Dieupentale (Tarn-et-Garonne).

Le décor des façades est le suivant : les baies sont à arc segmentaire, le parement en pierre de taille est interrompu régulièrement, entre les travées, par des bandes en briques. Premier et deuxième étage sont également séparés par un bandeau en briques. La corniche à modillons est décorée, entre les consoles, par des briques émaillées de couleurs différentes formant un motif en croix et en losanges.

L'entrée est surmontée de l'inscription "Lycée impérial" et au dessus de cette travée principale, on trouve le cadran de l'horloge puis un campanile.

La chapelle, située au sud de la cour dotée des équipements sportifs, a été transformée en auditorium. Elle est orientée, de plan allongé, avec une sacristie située dans l'axe du chœur. Elle arbore un toit à longs pans. Ses élévations ont reçu le même traitement que les façades du lycée, avec une alternance de bandes de briques et de pierres de taille. Elle est percée d'une rose au dessus de l'entrée et possède une nef à un seul vaisseau, éclairée par des baies à arc en plein cintre et abritée sous une voûte en berceau.

L'ancien gymnase couvert, à proximité et dans l'axe de la chapelle, est constitué de deux corps de bâtiment accolés, en rez-de-chaussée, couverts chacun par un toit à croupe en tuiles creuses et doté de très grandes baies à arc segmentaire. Le bâtiment le plus à l'ouest est aujourd'hui transformé en atelier.

Les bâtiments de la seconde moitié du XXe siècle sont tous construits en béton. Le gymnase a un plan rectangulaire et un toit à longs pans à couverture métallique. Les blocs rue Francis Carco sont constitués de bâtiments en rez-de-chaussée et à un étage carré, au plan rectangulaire ou carré, dotés d'un toit terrasse. La barre en rez-de-chaussée dédiée aux BTS a un toit terrasse. Enfin, le réfectoire situé au sud-est de la parcelle est couvert par un toit à croupe en tuiles creuses mécaniques. Ses façades enduites en blanc sont scandées par quelques bandes de briques rouges rappelant l'appareil des élévations des bâtiments du XIXe siècle.

Quelques instruments scientifiques anciens sont à noter, conservés dans la salle des professeurs du bloc scientifique.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Lot-et-Garonne , Agen , 164 Boulevard de la Liberté

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2016 BD 300 ; 441 (Parcelle n°300 pour l'emprise d'origine du lycée historique et n°441 pour le bloc scientifique rue Francis Carco.)

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