Vinax : présentation de la commune

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Vinax, une histoire méconnue

Aucun élément ne permet d'éclairer les origines de ce territoire antérieurement au 11e siècle. Aucun document ni fouille n'a permis d'établir l'occupation des lieux avant cette période. L'origine du nom du village de Vinax reste ambigu, sachant que cette localité se situe en bordure de la forêt d'Aulnay et non au sein des plaines viticoles du sud-est du territoire. Le village serait apparu au 11e siècle, lors de l'installation d'une famille qui y fit construire une maison, sous le nom de Maison Vinast. Cette appellation dérive du mot latin Vinetum (vignoble), ce qui indique ce qu'était l'activité principale de ce lieu. À la fin du Moyen Age, le village se nommait Vinasse et au 16e siècle il prit le nom de Vinax. Cette orthographe provient de l'introduction du « X » à la place du « S », à un époque où les écrivains étaient friands de ce genre de fantaisie. Un autre nom apparaît dans quelques ouvrages, Vineaubourg, d'où le nom des habitants aujourd'hui (les Vineaubourgeois), qui serait là aussi un lien avec la vigne.

Du Moyen Age, il subsiste le choeur et le chevet de l'église Notre-Dame-de-la-Nativité, du 12e siècle. La nef a été reconstruite, quant à elle, vraisemblablement au 18e siècle. On sait que cette église, aujourd'hui isolée du bourg, devait se trouver au coeur d’un village, dont on a retrouvé quelques fondations lors de travaux dans les champs situés à proximité. Les terres de Vinax furent concédées à l'église, qui favorisa le défrichement d'une portion de la forêt afin de favoriser la culture et la vigne, qui était établie sur les flancs de coteaux les mieux exposés. Cette culture, contrairement à ce que l'on peut penser, n'était présente qu'à une petite échelle.

Toujours au Moyen Age, le massif forestier d'Aulnay, est fortement marqué par différents conflits. Cette forêt, inscrite au pré-inventaire des richesses naturelles de la Charente-Maritime, ainsi que l'ensemble du massif forestier Aulnay-Chizé sont des reliques de l'ancienne "sylve d'Argenson", une immense forêt séparant le Poitou et la Saintonge progressivement défrichée au cours des siècles. Terre des confins, traversée par la voie romaine de Saintes à Poitiers, elle était protégée par un camp de légionnaires situé à Aulnay. Certains lieux rappellent ces conflits, comme par exemple, à l'est du territoire où se situe le Bois du Bourg Bataille ou encore la Fosse aux Morts.

Selon la tradition, le village et sa contrée auraient été libérées de l'influence anglaise grâce à l'intervention de Du Guesclin. C'est dans le logis seigneurial de Contré (voisine de Vinax) que Du Guesclin aurait établi ses troupes lors de la prise du château d'Aulnay en 1372, en pleine guerre de Cent Ans.

Pendant longtemps cette localité vécut sans événement particulier, il faut attendre le 16e siècle pour voir Vinax réapparaître dans les textes. À l'origine, la paroisse dépendait de l'ancienne province du Poitou et au 16e siècle elle passe à la vicomté d'Aulnay. Cette seigneurie possède alors un logis au hameau la Foye, dont il ne reste aucune trace aujourd'hui. Ce que l'on sait, c'est qu'au 18e siècle, en 1741, Jean de Félix, seigneur de Vinax, rend aveu au seigneur vicomte d'Aulnay pour le fief et seigneurie de Vinax. En 1780, c'est un certain Denis Chevalier, écuyer, seigneur de Nantillé et de Villemorin, qui est seigneur de la paroisse de Vinax.

De la Révolution à aujourd'hui

Au 18e siècle, la paroisse de Vinax dépend de la Généralité de Poitiers, de l'Election de Niort comme pour les villages voisins de Contré, les Eduts, Romazières, Saint-Mandé-sur-Brédoire et Saleignes. Après la Révolution de 1789, Vinax devient une commune et elle est incluse dans le nouveau et éphémère canton de Néré, qui fut supprimer en 1800 pour intégrer celui d'Aulnay. La localité, bien qu'entourée par la forêt d'Aulnay, se situe sur des terres qui s’assèchent en été et manquent considérablement d'eau durant cette période. C'est pour pallier à ce manque, que la commune décide, en 1800, de construire un puits (qui serait légendaire dans la contrée) d'une profondeur de 52 mètres au hameau les Conssoudes. 1800 est également l'année de la plus forte population pour Vinax, avec 263 habitants. Ce phénomène est très certainement lié à la proximité de la forêt d'Aulnay, où le travail du bois était répandu dans les communes établies à l'orée de ce massif forestier.

À cette époque, la localité vit essentiellement de l'exploitation de la forêt, de l'élevage du petit bétail, de la culture du blé et du froment. Contrairement à d'autres communes du territoire, Vinax, n'était pas une terre propice à l'implantation de vignobles, qui représentait une infime partie des terres cultivées. Jusqu'au milieu du 19e siècle, le taux de la population est assez constant, avec une moyenne de 200 habitants.

Après la crise du phylloxéra, le peu de terres consacrées à la vigne a été reconverti en prairies pour l'élevage laitier. Cette activité a permis de maintenir la population dans la commune, puisqu'en 1881 elle comptait encore 176 habitants. D'ailleurs, c'est à cette époque que la municipalité envisage la construction d'une maison d'école. Celle-ci, achevée en 1884, a été implantée à un point stratégique de la commune, au carrefour des trois villages qui composent Vinax, pour permettre la scolarisation de tous les enfants.

Dans les dernières années du 19e siècle et au début du 20e siècle, des chasses à courre sont organisées sur le territoire communal afin d'abattre les loups qui déciment les troupeaux de bétail. Un fait historique a marqué les villageois de Vinax : le dernier loup aperçu en Charente-Maritime était une femelle qui a été abattue près de la maison forestière par un garde forestier, pendant l'hiver 1932.

Le dépeuplement de la commune apparut progressivement au tournant du 20e siècle ; en 1906, il n'y avait plus que 151 habitants. Après le Première Guerre mondiale, comme partout ailleurs, Vinax a subi une perte humaine. Au lendemain de cette guerre elle a fait érigée, en 1922, un monument en mémoire de ses morts, au nombre de 12. C'est à partir de la 2e moitié du 19e siècle que l’exode rurale se fait nettement sentir. Le bouleversement de l'agriculture, dû à la mécanisation des travaux des champs, a fait disparaître les petites exploitations familiales qui maintenaient dans le village bon nombre de personnes. La commune a perdu plus de la moitié de sa population entre 1962 et 1990, passant de 150 habitants en 58.

Si pendant longtemps la commune n'a pas réalisé de grands chantiers d'aménagements, elle a fait restaurer son église en 2016, ce qui a permis de mettre au jour des peintures murales. Aujourd'hui Vinax compte environ 65 habitants, appelés les Vineaubougeois et Vineaubourgeoises.

Situé à l'extrémité nord-est du département de la Charente-Maritime et faisant partie de l'arrondissement de Saint-Jean d’Angély, Vinax est une petite commune établie en lisière de la forêt d'Aulnay. Elle est bordée par les communes de Saleignes, à l'est, Contré, Néré et les Eduts, au sud, et Saint-Mandé-sur-Brédoire à l'ouest. Sa superficie est de 919 hectares, enserrés entre bois et forêts, où se répartissent deux hameaux : Les Consoudes et La Foye.

Sa situation géographique en fait une des communes les plus élevées de Charente-Maritime, avec une altitude de 138 mètres au niveau du bourg et 156 mètres à l'ouest de la commune. En plus d'être très élevée, Vinax possède une surface boisée proche de la moitié de son territoire communal. La partie sud est occupée par la forêt de Chantemerle, qui appartient à la forêt d'Aulnay, et les parties nord et est par la forêt domaniale d'Aulnay. D'ailleurs, l'extrémité nord-ouest de la commune se situe à quelques pas du Rond Point, qui est le centre de cette forêt. C'est un vaste carrefour circulaire où se rejoignent huit routes venant de toutes les directions. L'exploitation forestière tient une place importante dans l'histoire économique de la commune : les deux principales essences représentées sont le chêne et le hêtre.

La forêt domaniale d'Aulnay, inscrite au pré-inventaire des richesses naturelles de la Charente-Maritime, ainsi que l'ensemble du massif forestier Aulnay-Chizé sont des reliques de l'ancienne "sylve d'Argenson", une immense forêt séparant le Poitou et la Saintonge progressivement défrichée au cours des siècles.

Lors du peuplement par les tribus celtes du 5e au 1er siècle avant J.C., les Santons ont occupé ce qui deviendra la Saintonge, tandis que les Pictons s'installaient plus au nord. Entre les deux, un vaste massif forestier, qui resta longtemps peu défriché : la Sylve d'Argenson. Cette immense forêt courait de la Dordogne jusqu'au golfe des Pictons (au bord du Marais Poitevin au sud-ouest de Niort). Terre des confins, traversée par la voie romaine de Saintes à Poitiers, elle était protégée par un camp de légionnaires situé à Aulnay. Au Moyen-Age, la sylve d'Argenson est largement défrichée et les villages vont apparaître.

Très tôt, les hommes vont tirer profit de cette présence du bois. Au 17e siècle, l'exploitation forestière s'intensifie : les chênes et les hêtres, très recherchés, sont utilisés à des fins militaires et industrielles (arsenal de Rochefort) ou pour les « brûleries » d'eaux de vie de Cognac et pour le chauffage.

Partie majeure de la Sylve d'Argenson, la forêt domaniale d'Aulnay, ancienne forêt royale, prend son nom et devient propriété de l'Etat en 1789.

Au 19e siècle, des fours à chaux et des tuileries sont implantés dans les villages alentours (Saleignes, Romazières...) et des carrières d'extraction de calcaire et de marnes argileuses empiètent sur le domaine boisé.

Aujourd'hui, la forêt domaniale d'Aulnay est gérée par l'Office National des Forêts (ONF). L'intérêt de sa faune et sa flore lui valent d'être classée en « Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique » (ZNIEFF) et inscrite au réseau Natura 2000.

L'exploitation forestière est essentiellement tournée vers la papeterie et le bois de chauffage pour les arbres les moins intéressants. Les plus beaux sont vendus pour la fabrication de charpentes et l'ébénisterie, ils sont transformés exclusivement pour le marché français. Actuellement, environ 6 000 m3 de bois sont extraits chaque année de la forêt domaniale par 5 à 6 entreprises locales, employant environ une quinzaine de personnes.

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