Église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption, Sainte-Marie-de-Ré

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Sainte-Marie-de-Ré

La paroisse de Sainte-Marie est mentionnée dans la seconde moitié 12e siècle dans plusieurs chartes de donation de l'abbaye des Châtelliers. Elle s'étendait sur toute la moitié orientale de l'île de Ré qui ne comptait alors que deux paroisses : Saint-Martin et Sainte-Marie. Selon la pancarte de Rochechouart (1402), la cure dépendait de l'abbaye Notre-Dame de Sablanceaux. Selon Phelippot, les habitants auraient creusé des fossés de ceinture et amélioré les fortifications autour de l’église en 1467. Pendant les troubles de 1574, les voûtes de l’église sont presque totalement détruites. En 1608, d'importants travaux sont exécutés par Jean Machot, maître-tailleur de pierre à Ars. En 1610, ces travaux sont terminés et l'église est couverte de charpente et de tuile. En 1627, l'édifice est recouvert à neuf, un pilier et deux arcades sont refaits. Vers 1630, de nouveaux fonds baptismaux sont installés. En 1671, l'évêque ordonne de rabaisser les murs du "château" qui entourent l'église afin de dégager les fenêtres et d'utiliser les pierres pour remonter les murs du cimetière. Ces travaux ne commencent qu'entre 1694 et 1697 mais une partie des pierres avaient été utilisée en 1682 pour paver la chapelle Saint-Nicolas et les allées de l'église. En 1699, la façade est reconstruite avec trois portes au lieu d'une par Pierre Tillorier, entrepreneur de travaux du roi. Il semble que la nef est alors précédée d'un vestibule et avoir trois vaisseaux éclairés de chaque côté par cinq fenêtres.

A la fin du 18e siècle, une petite sacristie conserve ses voûtes. Vers 1770, le prieur-curé Aymar fait enlever les pierres des fossés et des murs jouxtant l'église, ce qui fragilise l'édifice.

Les premiers travaux de remise en état sont réalisés entre l'An XI et 1806. Vers 1817, la charpente du clocher est refaite. A partir de 1853, différents projets de restauration, de reconstruction et d'agrandissement se succèdent mais les travaux ne commencent qu'en 1862 (exhaussement des murs latéraux, reconstruction de la façade, construction et agrandissement du chœur par les entrepreneurs Cognacq, Cailleteau et Robineau, sous le contrôle de Massiou, architecte du département. En 1872-1873, la charpente du clocher est de nouveau refaite. En 1891, la couverture est réparée, les enduits sont refaits et la maçonnerie des murs et d'un contrefort est reprise.

Entre 1935 et 1938, le clocher est restauré. En 1957, le premier contrefort sud est repris.

D'après une enquête menée en 1924 par le commandant Derancourt, il ne semble pas qu'ait pu exister une église souterraine.

L'église actuelle date en grande partie du 19e siècle ; mais une partie du mur latéral droit a été conservée, ainsi que le clocher du 15e siècle dont la voûte semble postérieure. Des traces d'une ancienne cage d'escalier sont visibles au fond à gauche du porche. Le gros-oeuvre des parties hautes et de la flèche du clocher peuvent remonter au 14e ou 15e siècle mais il semble avoir subi une réfection importante. La nef présente une grande homogénéité dans son ensemble.

Périodes

Principale : 15e siècle (incertitude)

Principale : 1er quart 17e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Massiou Ernest

Neveu de l'architecte Antoine Brossard, lui-même architecte départemental de la Charente-Inférieure à partir de 1851, et architecte diocésain jusqu'en 1901 (source : Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, elec.enc.sorbonne.fr ; Comité des travaux historiques et scientifiques, http://cths.fr/an/savant.php?id=125626).

, architecte communal

L'église s'élève au sud du bourg de Sainte-Marie, au centre de la place Eudes-d'Aquitaine et au nord-ouest du cimetière. L'édifice orienté, présente un plan rectangulaire, à trois vaisseaux de sept travées. La travée centrale est prolongée par un chœur polygonal entouré de deux sacristies au nord et au sud et d'un appentis à l'est. Les nefs sont couvertes d'une charpente mais la travée sous clocher est voûtée d'une croisée d'ogives à nervures moulurées retombant sur des culots ornés de personnages. Le chœur est également couvert d'une voûte d'ogives à nervures moulurées retombant sur des culots ornés d'anges musiciens, la clef de voûte est sculptée.

Le dernier étage du clocher, de plan octogonal, est éclairé par quatre fenêtres en arc brisé à remplage trilobé. Une porte en arc brisé, dans le beffroi, donne accès à une terrasse. Au-dessus s'élève la flèche à huit pans éclairés à la base par huit fenêtres trilobées.

Les vaisseaux de la nef communiquent par de grandes arcades à encadrement mouluré retombant sur de grosses piles rondes à chapiteaux nus, à l’exception des derniers à l'est qui sont ornés de feuillage.

L'élévation occidentale est un mur-pignon épaulé de chaque côté par un contrefort angulaire. La partie centrale, légèrement en saillie et épaulée par deux contreforts droits à ressaut, est couronnée par un pignon plus aigu s'élevant au-dessus des toits. Dans cette partie centrale s'ouvre une travée de trois baies comprenant un portail en arc brisé avec archivolte moulurée à retour droit, une fenêtre en arc brisé à remplage et archivolte semblable à celle du portail et un oculus à six lobes à encadrement sculpté. Les travées latérales comprennent un portail surmonté d'un oculus trilobé. Le sommet des pignons est orné d'une corniche à retour moulurée et d'une petite croix en pierre.

La travée de droite est prolongée par le clocher, en pierre de taille, soutenu par trois contreforts. Au sommet des contreforts, s'ouvre sur les quatre faces, au-dessus d'un larmier, une fenêtre ébrasée à arc trilobé, le mur est couronné par une balustrade portée par des consoles à ressauts en quart-de-rond. Au-dessus s'élève la flèche en pierre. Ses arêtes sont moulurées et ornées de crossettes ; à la base de chaque pan se trouve un gâble à crossettes. A chaque point cardinal, le gâble présente une horloge au-dessus d'une fenêtre trilobée. Au sommet de la flèche, un amortissement porte une petite croix en fer.

Les élévations latérales sont des murs gouttereaux épaulés de plusieurs contreforts angulaires et droits.

Le chevet à cinq pans est épaulé par quatre contreforts angulaires à ressaut et percé de trois fenêtres en arc brisé. En avant du chevet se trouvent les sacristies.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

    Revêtement : enduit

Toits
  1. pierre en couverture, tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier en vis sans jour

État de conservation
  1. bon état

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