Gare de Rochefort

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Une gare est inaugurée à cet endroit en 1873 pour servir de terminus à la ligne de chemin de fer de la Compagnie des Charentes Cognac - Rochefort, mise en service en avril 1867. Jusque-là, la Compagnie se servait d'une autre gare, située près du bassin n° 2, construite par la Compagnie de Paris-Orléans (PO), pour la liaison Aigrefeuille - Rochefort (raccordement à la ligne Paris - La Rochelle), ouverte en 1857.

Les mauvais rapports entretenus avec la PO ont contraint la Compagnie des Charentes, au moment de la déclaration d'utilité publique en avril 1870 de l'ouverture d'une nouvelle voie reliant La Roche-sur-Yon (Vendée) à Saintes (avec liaison Rochefort - La Rochelle), à décider la construction d'une nouvelle gare à 500 mètres au nord de celle du PO.

Contrairement aux autres gares de la ligne Rochefort - Cognac, l'édifice, inauguré en décembre 1873, est édifié en pans de bois et brique. Cette mise en oeuvre a été exigée en raison de la situation du bâtiment en zone militaire, afin de faciliter sa démolition en cas de conflits armés. Le trafic rochefortais est important autant par le nombre de voyageurs, constitués en grande part de militaires, que par le volume de marchandises importées par bateau et redirigées vers l'arrière-pays.

Après le rachat de la Compagnie des Charentes en 1878, les Chemins de fer de l'Etat décident de couvrir, en 1881, le quai d'embarquement par une halle métallique courbe. Les poteaux de cette dernière, comme vraisemblablement la charpente, proviennent de la société Isidore de Schryver et Cie, établie à Haumont (Nord). A partir de 1884, le PO entre dans le giron du Réseau de l'Etat, et la gare de 1873 devient la seule ouverte aux voyageurs, l'autre étant peu à peu abandonnée. Le trafic s'intensifie et la gare s'avère bientôt trop exigüe.

En février 1911, les plans de la reconstruction du bâtiment des voyageurs, à l'emplacement de la gare de 1873, sont dressés par un ingénieur dans le bureau parisien du Réseau de l'Etat (Planchet ? Platon ? Boudet dessinateur). Les travaux débutent en 1912 avec la construction d'une gare provisoire en bois et la destruction de l'ancienne bâtiment des voyageurs, à l'exception de la halle métallique au-dessus des voies. Les travaux, adjugés en mars 1912, s'effectuent sous la direction de l'ingénieur principal des chemins de fer de l'Etat, Guérin (un dessin d'élévation, conservé aux Archives municipales de Rochefort et daté de 1912, porte sa signature). Le bâtiment des voyageurs est complété par un dépôt de machines, une maison pour le chef du dépôt, un dortoir pour les mécaniciens et un bâtiment affecté au service des messageries, reconstruit par les entrepreneurs de Guîtres, Roy et Joly.

Les travaux, prévus pour être achevés en 1913, sont retardés par la guerre et le bâtiment des voyageurs est mis en service en 1920. Le décor n'est réalisé qu'à ce moment-là par le mosaïste parisien Auguste Biret, également auteur des mosaïques intérieures de la gare de La Rochelle.

A une époque inconnue, la charpente métallique est masquée par du stuc. L'intérieur de la gare est réaménagé en 1962. La partie de la marquise qui couvrait le quai n°3 est démolie vers 1970. Puis, l'ensemble du bâtiment est restauré en 1988, après que son intérêt architectural a été reconnu par une protection au titre des Monuments historiques en 1984.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle (détruit)

Principale : 1er quart 20e siècle

Auteurs Auteur : Société de Schryver Isidore

Société de construction mécanique établie à Hautmont (Nord), spécialisée dans la construction de matériel de chemin de fer.

, fabricant (signature)

Cette gare est bâtie au nord de la ville, à l'extérieur des remparts. Elle se situe dans l'axe de la porte et de la rue Michel-Bégon, prolongée par l'avenue Thomas-Wilson. Le bâtiment se développe le long de la ligne ferroviaire qui forme une courbe, et dont les quais sont couverts par une marquise, également de forme courbe.

Ce vaste édifice, qui se déploie sur 90 mètres de long, est composé d'un pavillon central flanqué de deux ailes dotées en bout d'un pavillon. La structure de l'ensemble est métallique avec remplissage en pierre reconstituée et brique.

Le pavillon central présente, sur toute sa hauteur, une corniche en plein cintre occupée par une verrière et sommée d'un amortissement orné de mosaïques. Cette verrière est précédée d'une marquise en arc de cercle, de taille quasiment identique. De part et d'autre, deux piliers sommés de boules encadrent une large et haute port surmontée de trois petites fenêtres verticales en plein cintre. Ces piliers sont ornés de mosaïques. Le toit à l'impériale, en ardoise, est sommé d'une terrasse faîtière en verre. Les façades des ailes, plus basses, sont rythmées par cinq larges et hautes ouvertures. Elles sont couvertes d'un toit brisé en ardoise, admettant trois oeils-de-boeuf en fonte dans le brisis. Les pavillons latéraux sont dotés d'un étage carré sommé d'un toit brisé dans lequel sont ménagées des lucarnes en plein cintre en fonte.

Le pavillon central abrite le hall vestibule, l'aile du côté est contient les guichets et les bureaux de l'administration, celle de l'ouest étant occupée par les salles d'attente et le buffet.

La marquise, entièrement métallique, présente une charpente à fermes en treillis, à l'entrait formant un arc segmentaire, portée par des colonnes en fonte.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort , place Françoise-Dorléac

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2017 BH 474

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