Magasin à poudre dit Poudrière du Martrou, puis prison Saint-Maurice, actuellement Conservatoire de musique

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Rochefort

Cette vaste poudrière, bâtie en 1668, fait partie des premiers bâtiments construits pour l'arsenal. Les divers canaux de l'arsenal permettent d'y amener par voie d'eau les tonneaux de poudre en provenance de Saint-Jean-d'Angély (du côté est des bâtiments subsistent les traces d'une écluse isolant le canal de clôture du parc de l'ancien canal de détournement de la Charente). Très vite, la fonction de conservation de poudre est jugée trop dangereuse pour le quartier environnant et elle est remplacée par les poudrières de l'Avant-garde et de la Vieille forme, édifiées entre 1681 et 1687.

Après avoir envisagé un temps de le transformer en église, la marine convertit le magasin à poudre, en 1688, en école pour ses gardes. A cette fin, des fenêtres y sont ouvertes et des salles aménagées (trois au rez-de-chaussée et deux au premier avec une chapelle). Puis, il devient une prison commune à la marine et aux tribunaux civils. Capable de loger 200 détenus, cette prison prend le nom de l'un de ses geôliers, Jean-Baptiste Saint-Maurice. A partir de 1827 est bâtie une prison civile sur un terrain précédemment occupé par un cimetière, près du château d'eau, et la prison Saint-Maurice ne devient plus alors qu'une prison maritime.

Un plan de la ville daté de 1845 montre que les bâtiments d'entrée du côté ouest sont construits - sans doute au début du siècle - et que d'autres s'adossent au mur d'enceinte du côté est.

Durant la Seconde Guerre mondiale, des résistants y sont internés et torturés. Par la suite, l'édifice accueille l'école des mécaniciens de l'aéronautique navale. Il est prolongé vers l'est par un corps de bâtiment moins élevé joignant le mur d'enceinte et des bâtiments remplacent le mur sud.

L'édifice abrite depuis 1973 le Conservatoire de musique et de chorégraphie de la ville.

Périodes

Principale : 2e moitié 17e siècle

Dates

1669, daté par travaux historiques

Cet édifice s'élève à l'intérieur des remparts, au sud de la ville, à proximité de la porte du Martrou, mais en dehors de l'arsenal. L'édifice était entièrement ceint d'un mur formant un vaste rectangle aux angles traités en bastions. Contre ce mur, encore partiellement présent, sont venus s'adosser des bâtiments des côtés sud et ouest. Sur un plan de la ville daté de 1785, l'enclos est entouré de plantations.

Le bâtiment, en moellon laissé apparent, est doté de deux étages carrés. Des contreforts épaulent les murs, six pour les grands côtés et deux pour les petits. En pierre de taille, ils se terminent par un glacis au tracé chantourné. Le toit à longs pans est doté de deux croupes.

Initialement, cet édifice était dépourvu d'ouvertures. Si des fenêtres ont été percées au moment du changement d'affectation de la poudrière en école, les travées d'ouvertures visibles aujourd'hui datent de travaux ultérieurs. La façade ouest conserve l'encadrement de sa porte aujourd'hui murée ; le chambranle en pierre de taille, doté de crossettes, est surmonté d'un larmier. Une voûte en plein-cintre couvre le niveau le plus élevé.

Le bâtiment d'entrée, en rez-de-chaussée est couvert d'un toit brisé en tuile creuse et ardoise dans lequel sont ménagées quatre lucarnes en pierre à fronton triangulaire. Les murs en moellon enduit possède des chaînes d'angle en pierre de taille en bossage. L'édifice présente une travée centrale, plus élevée, formant un léger avant-corps surmonté d'un fronton triangulaire dans lequel s'inscrit un oculus circulaire. La large porte à imposte et double ventaux s'ouvre entre de forts pilastres à bossages.

Le mur d'enceinte, d'environ quatre mètres de haut, est en moellon laissé apparent régulièrement raidi par des jambes de pierre de taille harpées.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Étages

2 étages carrés

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort , rue Jean-Jaurès

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1809 E1 316, 1875 D1 1907 à 1918, 2016 AC 435 à 437

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