Présentation de la commune de Bourg

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Bourg

La commune de Bourg était anciennement appelée Bourg-sur-Mer puis Bourg-sur-Gironde. Elle se trouve aujourd'hui sur la rive de la Dordogne, à la suite de l'engraissement progressif du bec d'Ambès.

L'histoire de Bourg doit beaucoup aux nombreuses découvertes archéologiques réalisées par François Daleau (1845-1927), ainsi qu'aux recherches menées par Emile Maufras, notamment dans les riches archives de la jurade. L'ensemble a été repris et examiné par l'historien Didier Coquillas.

Les origines

Le site archéologique des Gogues a soulevé de nombreuses questions ainsi que la description par Sidoine Apollinaire du Burgus de Pontius Leontius. Depuis l’époque moderne, ce sont les seules structures antiques monumentales encore visibles à Bourg. En l’absence de traces gallo-romaines à Bourg avant les travaux de François Daleau, les auteurs s’étaient accordés pour situer le Burgus mentionné au 5e siècle par Sidoine Apollinaire aux Gogues. Or, des découvertes réalisées au cours du 20e siècle attestent de vestiges gallo-romains à Bourg même. La fontaine, notamment, présente des structures gallo-romaines, remaniées à plusieurs époques.

Les structures mises au jour aux Gogues appartiennent pour l’essentiel à la partie thermale d’une riche villa du Bas-Empire. Le site des Gogues couvre environ deux hectares. L'occupation a pu débuter dès le début du Ier siècle et semble continue jusqu'au Bas-Empire. La villa tardive est datée des 4e-5e siècles. La villa antérieure est globalement attribuée au Haut-Empire mais plusieurs étapes sont envisageables.

Le site dominant la Dordogne a été propice au développement de la ville. Un château y existe probablement dès le 9e siècle. En position de contrôle et profitant des débouchés offerts par la rivière, la ville a bénéficié de privilèges accordés sous l'administration anglo-gasconne au cours du Moyen Âge : en 1261, Bourg obtient le statut de commune et en 1287 Edouard Ier autorise les habitants à entourer leur cité d'un rempart. L'activité du port est à cette époque liée au commerce du sel, avec une foire dite de la Troque-au-sel (charte octroyée en 1358 par Edouard III), et le commerce du vin. L'extraction de la pierre est également attestée dans le secteur depuis l'Antiquité. La pierre dite de Bourg et celle de Roque-de-Thau ont été utilisées pour la construction de nombreux édifices à Bordeaux et dans la région jusqu'au 19e siècle.

La structuration religieuse du territoire est marquée par l'établissement au 12e siècle de l'abbaye Saint-Vincent.

-L'église Saint-Giron-de-l'Arc dépendant à l'origine de l'abbaye Saint-Vincent constitue l'église paroissiale de Bourg. Une autre église, Saint-Martin du Port ou de Poisarn, était située à proximité du port et dépendait de l'abbaye Saint-Romain de Blaye : elle est probablement détruite dès le 15e ou 16e siècle.

-La paroisse primitive de Camillac est une émanation d'un prieuré augustin dépendant de l'abbaye Saint-Vincent.

-La paroisse de la Libarde s'appuie sur une occupation ancienne, probablement gallo-romaine avec la construction d'une église au 11e siècle. Des sépultures du Haut Moyen Âge y ont été découvertes.

-L'église Saint-Michel du Pin ou de la Croix est attestée du 13e au 18e siècle. Les fondations de l'église n'ont pas été retrouvées mais une partie du cimetière a été mise au jour lors de fouilles réalisées par François Daleau.

-Une partie des ruines de la villa gallo-romaine des Gogues a probablement servi d'assise à l'église Sainte-Marie-de-Lucanion, lieu de culte dont les origines sont inconnues mais qui pourraient remonter au Haut Moyen Âge.

-Un autre lieu de culte médiéval est attesté sur le coteau dominant la Dordogne, aux Justices : la chapelle Sainte-Barbe semble être également liée à l'abbaye Saint-Vincent.

Sous l'Ancien Régime

Sa situation stratégique expose Bourg à tous les conflits qui se succèdent de la guerre de Cent ans jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Les guerres de la Gabelle, de Religion, y sont tout particulièrement destructrices. Elles donnent également lieu au renforcement des éléments défensifs médiévaux avec la construction de la citadelle à partir de 1590. Celle-ci est déclassée au milieu du 17e siècle au profit de celle de Blaye, intégrée au "verrou" de l'estuaire.

Au 17e puis au 18e siècle, plusieurs congrégations religieuses sont établies à Bourg et concourent à sa prospérité : les Ursulines, les Récollets. Plusieurs familles nobles sont à la tête de domaines où la vigne est cultivée. C'est le cas des Boucaud, famille de conseillers au parlement de Bordeaux, au Bousquet. Quant aux seigneuries de Poyanne, la Libarde ou Lidonne, elles sont attestées dès le 14e siècle mais peu de vestiges des maisons nobles ont été conservés : leur souvenir perdure cependant dans les appellations de domaines viticoles. Au 18e siècle, l'archevêque de Bordeaux, Monseigneur de Cicé, achète à Bourg une maison à côté de la porte du Port et s'installe en villégiature au château de la citadelle appartenant à Mme de Broglie.

Le port favorise certaines activités, comme celles des verreries. En 1725, Balthazar Fonberg, gentilhomme verrier allemand, obtient l'autorisation d'installer à Bourg une manufacture de verre, qui devient manufacture royale en 1728.

Un recensement de la population mentionne 3223 habitants à Bourg en février 1790. Le 23 août 1790, Bourg est choisie comme chef-lieu de district aux dépens de Blaye. Vers 1800, la commune de Camillac, comme celle de la Libarde, sont rattachées à Bourg. Pourtant, la population en 1830 est en baisse par rapport à 1790 avec 2466 habitants.

Aux 19e et 20e siècles

Le 19e siècle est marqué par le développement de la viticulture, attesté dans les éditions successives de l'ouvrage Bordeaux et ses vins à partir de 1850. En 1825, la vigne occupe dans le canton de Bourg la moitié des terres cultivées, soit 4177 hectares, contre 2205 en terres labourables et 1209 en prairies ; en 1873, à la veille de la crise phylloxérique, la superficie du vignoble du Bourgeais est de 5894 hectares. Le phylloxéra est détecté dans le canton en 1874. Différents traitements sont expérimentés : l’utilisation de sulfure de carbone, de sulfocarbonate de potassium, la submersion des vignes ou encore les porte-greffes américains. Les zones basses en bord de Dordogne se prêtent particulièrement aux inondations de parcelles visant à noyer l’insecte. Le château de Mille-Secousses est montré en exemple : dès 1875, le propriétaire, Paul Chenu-Lafitte, fait construire des digues et des écluses pour la submersion de soixante-quinze hectares de vignes au moyen de deux pompes Dumont, mises en mouvement par deux locomobiles. Paul Guiard, propriétaire du domaine de Lidonne, préconise quant à lui le sulfure de carbone. A ces procédés est finalement préféré le greffage des cépages traditionnels sur des porte-greffes américains naturellement insensibles au parasite. L’activité de pépiniériste se développe de fait dans toute la contrée.

En 1900, le vignoble reconstitué s’étend sur une surface totale de 5239 hectares : les cépages français indemnes occupent encore 638 hectares, les cépages français phylloxérés mais défendus 516. La plus grande superficie du vignoble, 3847 hectares, est alors plantée de cépages américains greffés. Les cépages américains producteurs directs n’occupent que 63 hectares.

A la fin du 19e siècle, Nathaniel Johnston expérimente la production de vin pétillant, selon la méthode champenoise, dans les carrières de la falaise de la citadelle. Les familles Brouette puis Bassereau s'essayent également avec succès à cette technique.

L'appellation d'origine contrôlée "Côtes de Bourg" est créée en 1936. Elle couvre aujourd'hui 3400 hectares et s'étend sur une quinzaine de communes.

La voie ferrée reliant Blaye à Saint-André-de-Cubzac est inaugurée en 1889. La ville s'étend désormais au nord des anciennes murailles, avec également la construction du groupe scolaire et de la gendarmerie.

En 1918, l’ensemble de la citadelle, château, bâtiments, vestiges des bastions anciens, carrières souterraines, prairies et terres en friches – 7 ha au total – est acheté par la Compagnie Bordelaise de Constructions Maritimes Modernes. Celle-ci installe entre le fleuve et la falaise un chantier de construction de bateaux en ciment armé, qui mit au point quatre bateaux en 1920 et 1921.

A proximité de la métropole bordelaise, la commune compte 2278 habitants (recensement de 2019).

Plusieurs édifices sont protégés au titre des monuments historiques :

-les ruines gallo-romaines des Gogues (inscrit MH, le 9 janvier 1934).

-la porte du port (inscrit MH, le 21 novembre 1925).

-l'église de la Libarde (classé MH, le 24 septembre 1965).

-l'hôtel de ville - la jurade (inscrit MH, le 30 juillet 1973).

-maison, place de la Libération (inscrit MH, le 24 octobre 1973).

-la porte de Blaye (inscrit MH, le 3 novembre 1925).

338 dossiers documentaires ont été réalisés sur le territoire communal excepté la ville intra-muros. L'inventaire du centre-bourg n'a pas pu être réalisé dans le cadre de l'opération d'inventaire des rives de l'estuaire de la Gironde. Un dossier Ville présente les grandes caractéristiques du centre-bourg. Plusieurs dossiers concernent en revanche les hameaux de la commune : Camillac (ancienne paroisse), la Lustre, Plouquey, la Libarde (ancienne commune), les Cabanes, le Pain de Sucre.

Parmi ces dossiers, 64 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique ou architectural. 267 ont été repérés et ont permis d'élaborer des dossiers de synthèse sur des familles d'édifices : maisons-fermes, chais et cuviers, moulins, carrières, croix monumentales, fontaines et lavoirs.

La commune est située sur les bords de la Dordogne, limitrophe de Saint-Seurin-de-Bourg, Mombrier, Lansac, Tauriac et Prignac-et-Marcamps. Elle s'étend sur une superficie de 10,54 km2. La commune est marquée par l'importance des exploitations agricoles (72,2 % du territoire en 2018), notamment la vigne. Le paysage est caractérisé par un promontoire rocheux servant d’assiette à la ville qui domine le cours de la Dordogne peu avant sa confluence avec la Garonne, par les coteaux et par les zones basses, dites de palus, en bordure du fleuve.

L'habitat est construit avec la pierre extraite localement et dans les carrières des environs.

Le principal axe de circulation est la route départementale 669 reliant Blaye et Saint-André-de-Cubzac. A l'ouest, la route dite de la corniche borde la Dordogne traversant le hameau du Pain de Sucre.

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...